Aaaah je sais. J'ai vraiment procrastiné aujourd'hui (en vrai non, j'ai écrit un chapitre et j'ai trié mes milliers de photos).
Je pensais ne pas publier ce soir mais du coup je prends quand même le temps de le faire !
Je vous souhaite une bonne lecture
Je vous embrasseLes couloirs étaient longs et sinistres, loin du confort et de la chaleur de la chambre de maitre et je me surpris à ressentir un malaise.
Par réflexe, sans trop comprendre pourquoi, je me rapprochai imperceptiblement de mon maitre. Je ne pensai pas qu'il s'en rendrait compte et sursautai quand il posa une main sur ma nuque, frictionnant ma peau en un signe de possessivité qui me plut.
Je me rendis compte avec surprise qu'il faisait subir le même traitement à Egio et l'interrogeait du regard.
-Vous êtes plus sensible à votre environnement parce que votre esprit se prépare à entrer en contact avec moi et qu'il ouvre les vannes de toutes vos sensations. Généralement, les humains sont moins réceptifs aux ondes qu'ils reçoivent car leur esprit s'entoure d'armures imperméables. Les saikens que j'ai pu croiser détestent ces couloirs car ils perçoivent nettement la malveillance du lieu.
-Pourquoi est-ce que les couloirs sont malveillants ? demanda Egio d'une petite voix.
-Pour s'installer sur vos terres, il nous fallait une demeure. Or, aucune horde ne souhaitait se débarrasser de la sienne. Nous avons dû transposer dans ce monde celle-ci qui était inhabité et pour cause, il s'y est passé d'innombrables tragédies dont je ne préfère pas vous parler. Cela nous ramènerait bien en arrière, lors de l'ère sombre où elle appartenait à la horde des Aslyns, des démons plus puissants que nous qui font office de tortionnaires et de gardes.
A ces mots je frémis. Je préférais ne pas penser à toutes les épouvantes qui avaient dû prendre place dans ces lieux. J'imaginais le pauvre prisonnier qui marchait vers la mort dans ces mêmes couloirs, sachant pertinemment qu'il ne ressortirait pas vivant d'ici et n'osant imaginer les terribles supplices qu'on allait lui faire subir.
Mes yeux se remplirent de larmes sans que je ne puisse rien y faire, je me trouvais très sensible ces derniers temps, et Maitre le sentit automatiquement.
-Oh, Adriel.
Il s'arrêta et essuya mes joues le regard compatissant.
-Je suis désolé que vous ayez à encaisser ceci. Je vous promets que nous partirons bientôt d'ici, j'ai si hâte de vous présenter à ma horde. Et avant cela il faut que j'ai effectué les premières étapes du nouage. Ceci fait, vous ne pourrez m'être enlevé, je refuse de vous emmener en territoire démoniaque aussi vulnérable.
Il posa ses lèvres sur mon front en un geste de sincère réconfort, fit de même à Egio qui n'attendait que ça et nous reprîmes la route en direction du salon commun.
Lorsque maitre ouvrit la porte, dire que je fus surpris était un mince mot. Je m'attendais à quelque chose de froid où chacun tenterait de dominer l'autre sur des jeux de stratégies et autres trivialités, et je dû revoir drastiquement ma vision d'un monde de démon.
En effet, la salle résonnait de rire graves et de voix fortes, de taquineries et de profonde affection, et un instant je compris ce que signifiait le terme « horde» pour un démon. Bien plus fort qu'une famille et qu'un groupe d'amis, il semblait signifier le rassemblement de démon de toutes provenances qui éprouvaient pour les autres un respect immuable et un amour sincère. Et je ne pus m'empêcher de sourire en m'imaginant vivre au milieu de tout cela.La salle était doucement éclairée de lanternes qui donnaient au lieu une ambiance feutrée, partout étaient étalés des coussins, tapis, et ça et là de larges tables comblaient l'espace.
Couvertes de mets en tous genres, elles laissaient planer dans la pièce une douce odeur d'épice et je compris que le démon ne nous avait pas menti sur les préférences culinaires de sa race. Je n'étais pas sûr de pouvoir goûter quoi que ce soit sans décéder aussitôt de déshydratation, la gorge en feu et les yeux pleins de larmes.
Notre entrée ne passa pas inaperçu et presque immédiatement, toute une attablée de démons à l'air sauvage se tourna vers nous.
Notre maitre eut un rire bref.
-Je ne permets pas que vous effrayiez ainsi mes saikens.
-On serait peut-être moins pressé si tu étais venu nous retrouver hier soir comme prévu, susurra un démon dont les cornes bleues luisaient.
-Enfin, ils devaient tomber de fatigue, ne soit pas aussi rigide Amori !
Le dénommé Amori eut un sourire en coin et je reconnu son interlocuteur. C'était le démon qui nous avait reçu hier, Nael.
Incapable de soutenir tous ces regards, je me blotti dans le dos de mon maitre, rapidement rejoins par Egio, et je sentis le torse du démon s'agiter d'un rire silencieux. Le groupe de démon dégageait une aura forte de domination pure. Il était difficile d'y faire face sans courber complètement l'échine et ce sentiment de vulnérabilité était terrifiant. Comme si, quoi qu'ils ordonnent, je serais dans l'incapacité de faire autrement.
Il s'avança alors, nous gardant derrière lui puis s'arrêta devant ses congénères.
-Mes tendres saikens, venez vous présenter à mes amis.
Il parla d'un ton doux, mais la fermeté dans sa voix ne laissait place à aucune rébellion. Egio fut celui qui fit preuve de plus de courage. Il contourna le maitre et je l'entendis distraitement se présenter d'un ton apeuré.
Après cela, j'imaginais bien qu'ils s'attendaient tous à ce que j'émerge de derrière mon maitre mais j'en fus incapable. Je n'avais jamais été très loquace en public, laissant Egio au centre de toutes les attentions, et je me voyais mal faire face à tous ces messieurs. Mes muscles étaient tétanisés et je restai prostré dans l'ombre du démon.
-Adriel ?
Je ne répondis pas. Il dû sentir ma peur car il reprit :
-Adriel, approche s'il te plaît. Tous ces hommes sont mes amis, tu n'as aucune crainte à avoir.
Il saisit mon bras et me tira contre lui, me faisant faire face à l'assemblée et je me figeai sur place. J'étais incapable de prononcer le moindre mot.
Je le sentis doucement me caresser le bas du dos, m'encourageant. Le silence s'éternisait et j'apercevais du coin de l'œil Egio m'inciter à obéir.
L'aura des démons m'oppressaient et dans un geste désespéré, je tentai de rejoindre le brun, pensant qu'après tout ils connaissaient déjà mon prénom.
Maître ne le vit pas de cet œil là et me ramena contre lui sans ménagement. Je poussai un cri de surprise et eus le réflexe de le repousser brutalement, griffant malgré moi sa peau de porcelaine.
Après un laps de temps qui me parut une éternité, je sentis maitre bouger et les conversations reprirent comme si rien ne s'était passé. En voyant le regard rougeoyant de colère de mon démon, je compris que les autres n'avaient fait que nous laisser un peu d'intimité, devinant que la suite des évènements ne devait engager que mon maitre et moi.
Il attrapa brusquement mon avant-bras et me tira dans un coin de la pièce avec une dureté dont il n'avait jamais fait preuve.
-Tu es mon saiken, et je t'aime, mais je n'accepterais pas que tu me manques de respect de cette façon. Lorsque j'ordonne, tu obéis. Tu n'as pas de questions à te poser. Je ne vous ferais jamais de mal et je ne vous demanderais pas quelque chose qui pourrait vous coûter. Tu ne peux pas te permettre d'être insolent de cette manière.
Puis il me laissa là, le cœur battant et les yeux humides avec une envie profonde de me laisser tomber à genoux devant lui et d'implorer son pardon.
VOUS LISEZ
Saikens
RomanceC'est dans le chaos d'une crue soudaine que les démons se sont installés sur les terres du roi Ménas. Silencieusement, ils se sont fait une place, imposant leurs moindres désirs d'une puissance implacable. Adriel et Egio sont deux jeunes hommes viv...