Chapitre 22

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Coucou,
Je voulais vous remercier parce que tous les jours je me réveille avec la hâte de venir faire un tour sur wattpad, ça me fait fondre de joie de découvrir vos petits commentaires et de vous découvrir aussi par la même occasion (ma curiosité l'emporte toujours et je ne peux pas m'empêcher de venir voir qui vous êtes sur votre compte)
(Je suis pas du tout satisfaite de ce chapitre mais du coup je bosse déjà sur la suite pour pas rester sur un échec)
Bref je vous aimes très fort

Les mouvements répétitifs des griffes de mon maitre contre ma nuque m'apaisaient. Très délicat, il ne faisait que m'effleurer et il n'était pas rare qu'un frisson m'échappe.

Le démon nous gardait blottit contre lui et je me demandais si une fois en Enfer il exigerait de nous la même attitude que le saiken de son ami. En vérité, je n'avais pas de préférence tant que je le satisfaisais.

Cela faisait quelques minutes que ses congénères étaient arrivés et depuis ils discutaient dans cet étrange langage incompréhensible qui sonnait si bien à mes oreilles.

Le nez collé à son épiderme, le front chatouillé par certaines de ses mèches vagabondes, j'inhalais l'odeur musquée de mon maître, forte, caractéristique de son espèce.

Tout en lui m'apaisait. Nous étions vulnérables en permanence à ses côtés car il était évident qu'il aurait pu faire de nous ce qu'il voulait et pourtant, j'avais la conviction qu'il n'utiliserait jamais ce pouvoir à moins que la situation l'exige.

Moi qui dans le passé ne comprenais pas comment les humains pouvaient se donner volontairement aux démons, voila que je n'imaginais plus ma vie sans celui-ci.

Pourtant il nous avait lié sans notre avis à lui, nous obligeant à passer notre existence à ses côtés puisqu'il paressait évident qu'aucun saiken ne pouvait vivre loin de son maitre et se battre contre le nouage.
Néanmoins je ne pourrais jamais lui en tenir rigueur.
J'avais passé mon enfance à imaginer un paradis où emmener Egio, je n'aurais jamais pu penser que celui-ci se trouverait entre les bras d'un humanoïde à cornes.

Mon seul regret restait qu'avec le départ pour les Enfers Egio ne verrait jamais la mer.
Mon regard glissa instinctivement jusqu'à lui et je pouffai silencieusement. A en croire le sourire béat qui illuminait son visage, ainsi blottit contre la poitrine musculeuse de notre maitre, ce détail était  insignifiant.

Je ne remercierais jamais assez le démon pour le bonheur qu'il apportait à Egio. Il aurait été heureux avec moi, mais ça aurait été un bonheur teinté de peur et de faim.
Ici, mon compagnon pouvait rester ce petit homme innocent et joyeux. Ses yeux pétilleraient toujours et ne revêtiront jamais le voile terne de ceux qui ont trop vécu et qui attendent lassement la fin de leur combat.

La porte s'ouvrit brusquement et j'entendis distinctement le soupir poussé par tous les démons de la pièce.

-A quoi cela sert-il que je me décarcasse à vous nourrir si vous n'utilisez pas cette énergie pour m'aider à porter les plateaux, grogna la voix aigre d'une bonne femme.

Je me tournai vers la nouvelle venue et découvris une démone grande aux formes proéminentes qui poussait de larges chariots recouverts d'un festin.

Ses longs cheveux sombres effleuraient les plats et cela me fit frissonner de dégout. Néanmoins j'imaginais que la femme n'était pas de celles que l'on peut taquiner et que personne ne pourrait jamais la forcer à attacher sa crinière.

Aussitôt, une dizaine de démons se levèrent et en quelques secondes, tous les plateaux furent distribués à son propriétaire.
Ainsi, j'appris que malgré sont drôle d'aspect, la table basse du salon qui avait tant émerveillé Egio pouvait parfaitement être utilisée.

-Je vous présente Esilie, cuisinière de ce domaine et responsable des cuisines de ma horde.

Je jetai un coup d'œil inquiet au démon qui ricana.

-Elle a l'air sauvage mais elle peut se montrer clémente.

Alors que ses deux amis se jetaient sur les plats, notre maitre tendit rapidement le bras pour attraper un récipient et nous laissa observer son étrange contenant.

-Ce sont des boulettes de légumes mixés. J'ai demandé à Esilie de vous préparer un plat que vous puissiez manger entièrement plutôt que de devoir fouiller pour trouver quelque chose de comestible.

Il dut lire la gratitude dans notre regard car il posa  un baiser sur chacun de nos fronts et se pencha pour manger avec ses semblables.

J'attrapai une boulette de légumes et commençai à la macher avec délice en observant la démone se dépêtrer avec ses nombreux chariots. Un cri de rage de sa part s'éleva et dans la seconde, trois styres apparurent, s'emparant de ceux restants.

-Vous êtes en retard, l'entendis-je alors s'écrier, furibonde, alors qu'elle passait le pas de la porte.

L'attablée de trois démons s'esclaffa et je jetai un coup d'œil interrogatif à Egio qui secoua la tête l'air de ne pas comprendre la raison de leur rire.

Notre questionnement ne dura pas longtemps.
Les styres et leurs chariots laissèrent la place à deux créatures que je reconnus.

Amori et Nael paraissait essouflés, les cheveux hirsutes. Il émanait d'eux des auras étouffantes de colère et ils fusillèrent leurs amis du regard, redoublant leur hilarité.

-On aurait pu être à l'heure...grommela celui qui possédait des cornes bleues.

Nael se contenta de soupirer, blasé, et chacun s'assit à l'opposé de l'autre, commençant à manger dans le silence.

La pièce était calme, le brouhaha précédent avait laissé la place à une ambiance apaisante où chacun dégustait de son côté.

Mâchouillant la bouillie de légumes, je m'amusai à suivre des yeux les changements de couleur qui prenaient place sur le bras enroulé autour de ma taille. J'étais toujours fasciné par le noir profond des mains de mon maître, contraste étonnant avec la peau blanchâtre du reste de son corps.

Je vis de l'agitation du coin de l'œil et me tournai vers Egio qui gigotai contre notre maitre.

Il avait l'air intrigué par un assortiment de pierre que Léandre portait au poignet et les caressait doucement de la pulpe du doigt.

Ce geste attira l'attention de notre démon qui lui sourit tendrement et embrassa la tempe de mon compagnon.

-Ces pierres proviennent des falaises proches du lac où vit la horde de Kalum. Elles sont enfouies sous la vase, camouflées à la perfection. Seules les fins connaisseurs sont capables de les dénicher.

Le colosse au pied duquel gisait le saiken leva la tête de son bol.

-Et que tu as eu l'immense honneur de recevoir en cadeau, continua-t-il d'un sourire qui nous laissait apercevoir ses crocs.

-C'est magnifique, murmura Egio les yeux brillants.

Alors maître détacha d'un geste habile l'ensemble de pierre émeraudes et le déposa aux creux des mains de l'humain qui le fixa sans comprendre.

Léandre rit en observant l'expression hébété du brun et l'attira un peu plus à lui, le couvrant de baiser.

-Rien ne m'est plus précieux que vous mes tendres. Ceci n'est rien en échange de votre bonheur. Je te le donne.

Egio enroula ses bras autour de la nuque du démon et le remercie plusieurs fois, liant ses lèvres au siennes.

Mécontent d'être mis de côté, je lui piquai la place et butinai les lippes de notre maitre, effleurant ses crocs avec avidité.
Ainsi, un combat acharné prit place entre le plus jeune et moi, chacun réclamant sa part du baiser, s'emparant égoïstement de ce qu'il avait à nous partager.

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