Chapitre 31

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Le vacarme quotidien régnant dans les couloirs résonnait et je récupérais mes manuels pour les prochains cours dans mon casier. Nous étions pendant la pause déjeuner et je n'avais pas rien manger. Clara avait beau eu me supplier de manger avec elle je ne pouvais pas accepter. Car manger avec elle revienait à manger avec toute la bande et donc avec Liam. Et je n'avais pas envie de me forcer à le voir. Surtout depuis ce qu'il m'avait dit ce samedi.

<< Tu va me le payer, sois en certaine >>

Ses mots résonnaient en boucle dans la tête. Je savais qu'il l'avait dit sous le poids de la colère mais je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur. Et si il diffusait quelque chose sur moi dans le journal du lycée ? Il pouvait bien le faire. Il me détestait après tout.

Je refermais violemment mon casier et soupirais lourdement à cause de la présence qui venait de s'installer derrière moi. Je ne prenais pas la peine de me retourner et m'en allais vers ma salle de cours.

Mais la présence derrière moi persistait. Je me retournais donc et énervée et lâchais :

- Tu n'as rien d'autre à faire Harper ?!

Il me regardait de son air abattu ce qui ne fit que m'énerver encore plus.

- Ne me regarde pas comme ça. Et arrête de me suivre.

- Aly, arrête, dit-il en saisissant mon poignet.

- Lâche-moi.

Il me fixa longuement mais me lâcha tout de même. Et je continuais mon chemin.

Non pas que j'étais en colère contre lui. Non, enfin pas trop. Juste que de temps en temps, j'avais besoin de prendre mes distances par rapport aux autres et réfléchir sur moi. Et ça, Mathis ne semblant pas le comprendre. Non seulement il ne savait pas se taire quand il le fallait mais en plus il ne savait pas s'éloigner quand il le fallait. Par conséquent, j'étais de plus en plus en colère contre lui.

Je pénétrais dans la salle de classe et mes pieds me menaient jusqu'à ma place. Lorsque je m'assis, Mathis prit place à mes côtes mais heureusement, il ne dit rien. Je rangeais mes manuels dans mon casier mais pendant que je le faisait, une feuille s'en échappa et trouva refuge entre mes deux pieds. Intriguée, je ramassais la feuille. Je n'avais pas pour habitude de laisser des bouts de papier trainer dans mes livres donc ça me surprenait un peu d'en trouver un là.

- C'est quoi ? Me demandait Mathis.

Je lui répondis avec un simple regard que je ne savais pas et il n'insista pas.

Je dépliais la feuille qui préalablement avait été soigneusement pliée en quatre. Encore une chose qui ne me ressemblait pas. Je l'ouvrir et la première chose que je remarquais c'était l'écriture. Et ensuite je lisait le contenu.

Je ne m'étais pas trompée. Ce n'était pas moi qui avait mis cette feuille là. Et ce n'était certainement pas un hasard si elle avait été mise là. C'était un poignard, conçu pour me blessé. Profondément. Au point où il me serait impossible de le retirer car son chemin vers mon cœur a été si bien tracé que la lame m'avait déjà atteinte sans même passer par ma chaire. Le mot était clair et ne pouvait venir que d'une personne.

- Ça veut dire quoi ça Alyson ? S'exclama Mathis.

Je remercie le ciel car ce jour là, peu de gens étaient restés en classe. Les larmes qui perlaient aux coins de mes yeux, mes sourcils tortillés et mon corps qui tremblait me rendait pathétique. Pathétique car les quelques mots qui était écrit sur cette lettre qui m'était destinée ont réussi à faire de mon cœur un tas de poussière.

Et puis, la porte s'ouvrit et quelqu'un entra. Je levais la tête par réflexe et lorsque mon regard se posa sur lui, je sentis mon cœur se gonfler. De ce sentiment. Celui que je ressentais à chaque fois que je me regardais dans le miroir et voyait les hématomes causés par les coups de Beverlie. Celui qui me rendais folle au point où je cassais tout dans ma chambre. Celui qui me faisait oublier ma peur et qui me donnais le courage de parler, de regarder et d'affronter. Comment ça s'appelle déjà ? Ah oui. La colère. Une colère brûlante. Comme mon cœur en ce moment. Alors je me levais.
Je traversais le plus rapidement possible la salle et alla me planter devant lui. Il était seul et il jouait sur son téléphone. Il n'avait pas l'air d'avoir remarqué ma présence.

Douce vengeance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant