Chapitre 33

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Dès que je sortis du lit, j'ai sentis comme un haut le cœur. Un mauvais pressentiment. Comme si mon corps me disait de faire attention car cette journée allait me surprendre. Et pas qu'un peu. Mais j'ai quand même ignoré ce sentiment et suis allé en cours. Clara m'avait déjà devancée et pourtant il était encore tôt. Je n'y prêtais pas plus attention et me mettais en route.

Cette semaine avait été des plus éprouvantes. Je suis presque sûre d'avoir raté tout mes contrôles.

En fait, depuis ma dispute avec Liam, je n'ai pas arrêté de recevoir des lettres anonymes comportant des menaces et ce, depuis une semaine. Mathis pense que c'est Liam mais moi, j'en doute. Tout simplement parce que contrairement à la premiere fois, les lettres étaient imprimées. Et je ne pense pas qu'il se donnerait autant de peine pour ça. Ça m'étonnerait. Pourquoi se cacher de quelque chose alors que tout le monde sait que tu en es l'auteur ?

Mais si ce n'est pas lui, qui ça peut être ? La personne qui a dévoiler le secret de Liam ? Alors cette personne veut s'en prendre à lui ou à moi ? Et d'ailleurs, comment elle a fait pour savoir autant de choses sur nous ?

Je ne le cache pas, j'espère secrètement que ce soit Liam. Car lui, je le sais incapable de faire une choses pareille. Il a beau se faire passé pour une brute sans sentiment, j'ai bien vu dans ses yeux qu'il regrettait. Mais bon, il se peut aussi que je me trompe sur toute la ligne.

Réfléchir à tout ça me torture l'esprit. Et c'est ainsi que je franchis le portail du lycée. Je sentis comme un frisson me parcourir la colonne vertébrale. Mais une fois de plus, je l'ignorais. Lui, ainsi que mon estomac qui se tortillait et mes mains qui devenaient de plus en plus moites.

Je m'avançais, légèrement sur mes gardes, dans le couloir. Déjà, il était quasiment vide. Chose étrange sachant que les cours n'avaient pas encore commencé. Je m'imaginais une tonne de scénarios, tous plus absurdes les uns que les autres. Mais je ballayais vite mes idées lugubres et ouvris mon casier.

Une feuille s'en échappa et je l'attrapais avant qu'elle ne tombe.

<< SURPRISE !! >>

Je déglutis, difficilement, très difficilement. Et c'est là que je me rendis compte que le vacarme habituel était presque absent. Et ce quasi-silence me donnait la chaire de poule. Je sentis les poils de ma nuque se hérisser lorsque je me dirigeais vers ma classe, les jambes flageolantes. Presque la moitié du lycée était attroupée devant le mur au fond du couloir, juste à côté de ma classe et semblait regarder quelque chose.

Mon cœur cognait atrocement au fond de ma poitrine et mes jambes se figeaient, m'empêchant d'avancer. J'aurais dû m'en aller. Oui, j'aurais dû écouter mon intuition. Mon corps m'hurlait de m'en aller, mais mon cerveau, lui, se battait pour que je sache ce qui se passait à quelques mètres de moi. Alors mes lèvres se séparèrent et laissèrent échapper quelques mots. J'aurais dû la fermer et m'en aller. Oui, j'aurai dû. J'aurais vraiment dû.

- Qu'es-ce qui se passe ? Demandais-je.

C'était à peine audible mais une fille l'entendit.

Tu aurais dû te taire.

Tu aurais dû la fermer.

Mais tu es têtu.

Tu es tellement têtu.

Je le sais. Car quand elle s'est retournée, son visage s'est crispé. Elle murmura ensuite :

- Elle est là...

Elle est là ? Qui ça ? Moi ?

D'autres se retournèrent aussi et disaient la même chose jusqu'à ce que la foule entière soit au courant de ma présence.

Douce vengeance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant