Toute chose ne commence réellement qu'après s'être terminée une fois.

0 0 0
                                    


Salvatoris dormait paisiblement dans une petite chambre d'auberge. Reiner et Alice étaient également présents, debout, observant silencieusement les ténèbres qui c'était emparé du paysage urbain. La pièce était modeste, équipée de deux lits et d'une fenêtre.

C'était à peine si on pouvait y être confortable le temps d'une soirée. Mais en comparaison à une nuit au coin du feu sans la moindre couverture, un vieux lit ainsi qu'une pièce exiguë était un réel luxe.

" Met toi en veille quelques instants, je surveillerai l'endroit avec...heum...mes collègues ? Semblables ?"

Murmura Reiner en s'approchant d'Alice. Il souriait en pensant à sa propre idiotie.

" D'accord, merci. Réveille-moi au moindre souci."

Répondit-elle en s'allongeant dans le second lit de la pièce avec un léger sourire, laissant Reiner comme unique personne éveillée. Il avait suggéré cela à Alice afin de rester seul quelque temps, et elle l'avait visiblement comprise.

Il avait tant de choses auxquelles réfléchir, tant de regrets, tant d'envie dont il ne pouvait parler. Cependant, au milieu du brouhaha qu'étaient ses pensées, l'une d'entre elle ne cessait de le hanter alors qu'il fixait son corps mort. L'allure blagueuse qu'il s'était donnée avait intégralement disparu, remplacé par une expression de souffrance. L'expression d'une personne brisée, ne pouvant que soupirer dans l'espoir de voir le temps passé plus rapidement.

[ Pourquoi est-ce que je continue d'exister ? Pourquoi est-que je ne peux même pas vous rejoindre...]

* * *

Quand l'aurore commença imperceptiblement à illuminer l'horizon, les cloches de l'immense église qu'arborait la ville sonnèrent, annonçant l'heure de Laudes. Le bruit sembla réveiller la ville elle-même, notifiant l'heure de la collation matinale.

Quand le petit groupe sortit de l'auberge, ils marchèrent jusqu'au moment où ils virent une armurerie non loin de la guilde des aventuriers.

Chacun d'entre eux avait besoin d'un réel équipement. Alice portait encore une armure détruite par le temps, ainsi qu'un vieux treillis déchiré. C'est à peine si ils pouvaient toujours être appelés habilles, pouvant révélé aux yeux toutes les parties mécaniques d'Alice si jamais elle devait retirer sa cape. De son côté, Salvatoris n'était vêtu que d'une simple tunique épaisse faite de lin. Et quant à Reiner, il arborait l'armure de mauvaise facture d'un homme mort il y a peut-être des siècles ! Sans compter l'absence totale de réelle arme sur eux, outre la dague de Salvatoris se désagrégeant au contact du vent, et ce que portaient les hommes lézards.

Quand ils franchirent la porte, Salvatoris murmura pour lui-même, traînant du pied.

" Cinq petites pierres d'âme la chambre...j'aurai dû dormir dehors... "

Quand ils furent tous entrés, cependant, Salvatoris se stoppa, observant la salle. Le magasin était modeste, toutefois, il regorgeait d'armement et d'armure. C'était un véritable étalage d'équipements se trouvant dans ce bâtiment d'apparence banale, si ce n'est la pancarte indiquant que c'était une armurerie au-dessus de son entrée, ainsi que la petite porte à son extrémité menant à une petite forge. Au loin, un homme arrivant dans la fin de sa quarantaine était assis derrière un comptoir, lustrant une dague. Il avait toute la salle en visuels, et esquissa une salutation.

" Bienvenue ! "

Il avait l'air absorbé par son travail, alors Salvatoris n'essaya même pas de lui parler. Il regarda à la place le prix des armes se superposant devant ses yeux. Dague, glaive, épée, masse d'armes, lance, hache, fléau d'armes, scramasaxe, marteau de guerre, arbalète, arc ou javelot. Il y avait tant de choix qu'il en était dur de se repérer, et encore plus de trouver ce qui pourrait être le plus adapté à son style de combat. Du moins, c'était du moment où on ne regardait pas les prix.

The Fallen hero : un nouveau monde bâti sur des cendres.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant