Hister-Moons - Tome 2 - Une lueur d'espoir

Chapitre 13 - Partie 3 - Les ressorts de la télépathie

Nous nous mîmes alors tous les quatre en action. Les dégâts matériels étaient plus importants que nous ne l'avions imaginé. Le palais d'Hector avait entièrement été brûlé malgré les murs de brique et il fallait tout reconstruire. Toutes les personnes résidant normalement ici, c'est-à-dire une majeure partie de notre armée, habiteraient dans notre palais royal provisoirement le temps des travaux. Maman et Hector refusèrent que Selina et moi les aidions dans la reconstruction, prétextant que l'armée robotisée était bien plus importante. De toute façon, Selina avait besoin de soins avec ses multiples brûlures et Hector la traîna de force jusqu'à l'infirmerie du palais royal. Elle y resta alitée toute la journée mais me promit de me rejoindre le lendemain pour commencer la réalisation du projet de l'armée ensemble.

***

Selina m'avait rejoint le lendemain matin dès l'aube, son visage et ses bras couverts de quelques bandages sûrement dus aux brûlures de la veille. Nous discutâmes rapidement du lieu où nous concevrions les robots et nous décidâmes de nous éloigner au plus possible du palais royal pour être tranquilles ; le manoir d'Hector n'étant plus non plus, nous décidâmes d'élire domicile dans les grottes situées au Nord-Ouest de la planète, partie qui n'avait presque pas été touchée par l'incendie. Elles étaient au nombre de six, toutes de tailles diverses. Je n'avais presque jamais visité ces lieux, car Maman pensait que j'étais trop jeune pour explorer ces véritables labyrinthes, qui n'étaient pas intéressants pour des enfants d'après ses dires.

Selina n'arrêta pas de pester pendant tout le trajet jusqu'aux grottes contre ses bandages qui, selon elle, entravaient tous ses mouvements, et qui n'étaient pas de la moindre utilité. Si bien qu'elle les retira tous dès que nous arrivâmes aux grottes pour les poser devant l'entrée de la plus grande. Son visage et ses bras étaient plus ou moins roussis par endroits mais ses brûlures semblaient avoir bien cicatrisé depuis la veille : de toute évidence, le service de soins de Flamea était efficace et cela me réjouissait.

Nous décidâmes de nous installer dans la plus grande des grottes ; elle était très haute, imposante et sa paroi, contrairement à celles des autres, était lisse, sans le moindre défaut apparent. Nous nous engouffrâmes à l'intérieur et nous suivîmes un long couloir sinueux descendant. Il y faisait de plus en plus frais, un peu humide ce qui était particulièrement inhabituel sur Flamea. Cela ne fit qu'attiser davantage notre curiosité et nous poursuivîmes notre exploration. Plus nous progressions dans les profondeurs de la grotte, plus il faisait sombre si bien que je dus allumer une torche. Cette faible lueur révéla des murs tout aussi parfaits que ceux de l'extérieur, et Selina et moi échangeâmes un regard impressionné. Ce lieu était surnaturel, si différent de ceux dont nous avions l'habitude.

Nous arrivâmes à une vaste caverne où Selina déposa, sur le sol rocailleux et cendré, tous les papiers, crayons et livres qu'elle avait empruntés dans la bibliothèque royale.

— Ça te va ici comme endroit pour travailler ?

J'approuvai d'un geste de la tête, trop émerveillé pour pouvoir prononcer un mot. L'architecture de cet endroit me fascinait : une telle régularité dans la nature me paraissait impossible. Tout en l'observant, je remarquai qu'un autre couloir obscur prolongeait cette pièce et je me dirigeai vers lui, bien déterminé à l'explorer. Selina m'imita, visiblement curieuse elle aussi, et, après un long moment où nous marchâmes à tâtons dans l'obscurité, nous aperçûmes une autre source de lumière. Une source dorée, qui couvrait entièrement la lueur de notre torche. Mon cœur s'était mis à battre plus fort, mes muscles s'étaient tendus et l'irrésistible envie d'en découvrir plus m'avait saisi. Sans même concerter Selina je me dirigeai vers cette source de lumière qui devenait de plus en plus éblouissante.