Tome 1
« 𝑇𝑢 𝑒𝑠 𝑢𝑛𝑒 𝑒𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟, 𝑅𝑜𝑠𝑒 »
Condamnée pour être venue au monde, Rose paye ses erreurs chaque jour, chaque heure et chaque minute de sa misérable vie.
Elle est le poids, l'énorme fardeau d'une immense dynastie où la loi du plu...
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Rose Moretti
Je m'ennuie à mourir.
Et notamment quand Ryan ou Chavy ne sont pas là pour divertir mon esprit embrumé. Je tourne en rond, m'investissant dans des passe-temps plus ou moins ingénieux.
Seulement, malgré mon dévouement implacable à toujours trouver une activité afin de ne pas laisser mon cerveau réfléchir à des sujets que je préfèrerais éviter, je commence à être à court d'idée. D'autant plus que la solitude qui m'accompagne n'est pas une grande amie sur laquelle je peux me reposer, au contraire, elle m'impose presque de confrontée ces ruminations incessantes que je tente par tous les moyens possibles et inimaginables de fuir.
Depuis ma querelle avec Chavy, j'ai enterré profondément toutes ces émotions qui me tue à petit feu. Je fuis. Mon incapacité à les confrontées me pèse, mais je n'ai pas le choix, je refuse de me laisser déprimer, de bruler dans ce feu ardent que provoque l'amour une fois brisé.
A vrai dire, ce train de vie m'épuise plus que tout.
Ma naïveté n'est autre que ma plus grande faiblesse. Je ne cesse de commettre encore et toujours les mêmes erreurs, comme si les premières ne suffisaient pas à me faire assimiler qu'aimer n'est pas un cadeau, ni une bénédiction de Dieu.
Ce n'est rien d'autre qu'un misérable poison qui se métamorphose en remède miracle, nous laissant croire à une vicieuse illusion. Et croire que l'on contrôle cette amour que l'on donne et que l'on reçoit est d'une stupidité sans nom. Parce que ça ne se contrôle pas. Il n'y rien de pire que de constater que l'antidote qui était censé nous guérir est en réalité un venin mortel.
Mais il est trop tard pour agir. À l'intérieur, les effets de l'amour ont semé chaos et destruction.
Pourtant, au-delà de la haine que je voue à l'homme qui a brisé mes espoirs une fois de plus, je m'accroche aux quelques souvenirs que l'on a créé ensemble.
Ce sont les seuls que je ne fuis pas.
J'évite même le deuil de mon père. Mon cerveau n'accepte et n'acceptera jamais son histoire et sa mort. Comment croire un homme que j'ai profondément abhorré toute mon existence ? Comment l'aimer à m'en faire saigner le cœur ? Mais surtout, comment accepter une mort aussi injuste et inhumaine ? Comment accepter que l'homme dont j'étais amoureuse ait tué cruellement mon père ?
Une abondance d'information pour un esprit aussi fragile conduit à un disfonctionnement qui court circuite tout.
Alors pour me préserver, et sauver le reste de mon cœur, je préfère ignorer tous les signaux d'alertes. D'autant plus, que faire le deuil de mon père, signifie faire celui de notre relation avec Arès... Il est bien plus simple d'éviter un mort qu'un être vivant qui envahit notre quotidien.
