XXV.

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Il est à peine neuf heures quand Rosalie, toujours dans les bras de sa mère, se réveille et décide de la secouer plus ou moins doucement.

Rosalie : Maman ! Mamaaan !
Héléna : Mmmh...
Rosalie : Maman debout, j'ai faim !!

Héléna se retourne doucement pour se placer sur le ventre, tandis que sa fille est à genoux au dessus d'elle, ses mains posées sur le côté droit de son flanc. La jeune femme se frotte les yeux en soupirant, encore à moitié endormie.

Héléna : Mmh... Déjà ? On s'est endormies tard hier soir, t'es pas fatiguée ?
Rosalie : Nooon ! J'ai faim !

Elle saute sur le lit avant d'en descendre et commence à mettre ses chaussures, pour bien montrer à sa mère qu'elle est pressée. Cette dernière s'étire, se redresse, et rit légèrement en voyant Rosalie déjà en train de se chausser.

Héléna : Eh ben mon coeur t'es pressée ! Je t'ai pas nourri depuis 3 jours ou quoi ?!
Rosalie : Mais j'ai très très méga faim ! Allez vite maman !
Héléna : Deux minutes chérie, d'abord je dois me lever et me préparer... D'ailleurs toi non plus t'es pas habillée, viens, tu peux pas descendre en pyjama.
Rosalie : Mais à la maison on déjeune en pyjama !
Héléna : Oui, mais on est pas à la maison.

Héléna se lève, se prépare, s'habille, puis habille Rosalie le plus vite possible, la fillette ne pouvant plus attendre. Sa mère prend la carte de la chambre, ferme la porte, et elles se dirigent vers l'ascenseur pour se rendre au petit-déjeuner qui est dans une salle du rez-de-chaussée.

Héléna : Allez, file chaton !

Évidemment ça ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde, la petite fille se précipite dans l'ascenseur, appuie sur le bouton de toutes ses forces et presse le pas en apercevant le buffet à volonté, tant et si bien que sa mère qui est encore bien fatiguée a du mal à la suivre.

Héléna : Rosa, doucement, allez installe-toi.
Rosalie : Je peux aller chercher le manger ?
Héléna : Oui, mais donne-moi la main, je vais te servir.

Elles quittent donc la table main dans la main, Héléna tenant une assiette pour sa fille dans la main gauche, assiette que la fillette, si sa mère ne l'avait pas freinée, aurait remplie de l'intégralité du buffet. Elles sont ensuite arrêtées par deux fans qui souhaitent leur parler, offrir des cadeaux et faire des photos.

L'une des fans : On peut faire une photo toutes les quatre ?
Héléna : Euh, bien sûr avec plaisir, par contre si ça ne vous dérange pas je préfère qu'il n'y ai pas ma fille sur la photo...
L'une des fans : T'inquiètes pas, on comprend.
Héléna : C'est pas contre vous, elle a déjà été vu plusieurs fois à l'écran, et j'ai déjà posté des photos d'elle sur Instagram, mais c'est juste que je ne préfère pas qu'elle soit prise en photo par des inconnues, et risquer que sa photo se retrouve n'importe où.
L'autre fan : Tu peux nous faire confiance, tu sais ?
Héléna : J'en doute pas, je ne préfère juste pas au cas où, on ne sait jamais avec les réseaux...
L'une des fans : Oui t'inquiètes pas, on comprend tout à fait, c'est normal, tu nous connais pas.

Elles finissent par prendre la photo sans Rosalie, et celle-ci profite de l'inattention de sa mère pour retourner à leur table et enfin manger. Sauf que, évidemment, à seulement trois ans et demi, elle a dû mal à retrouver son chemin, bien que la salle ne soit pas si grande, elle n'est plus sûre de la table choisie. Heureusement, en cherchant son chemin, elle reconnaît Pierre, qui vient tout juste de se réveiller et est aussi embué qu'Héléna. Il ne voit pas tout de suite la petite fille, c'est est elle en le reconnaissant et en se rappelant les confidences de sa mère qui va vers lui. Elle se plante devant lui, le regarde fixement.

Rosalie : Bonjour ! T'es bien Pierre ?

Il ne la reconnaît pas immédiatement,  c'est en s'agenouillant pour être à sa hauteur qu'il reconnaît les deux grands yeux, les mêmes que ceux d'Héléna. Elle a même la petite tâche marron que possède sa mère dans son œil gauche, dans un coin de son œil droit. Pierre sourit, surpris qu'elle le reconnaisse et vienne à lui de la sorte alors qu'elle n'a même pas quatre ans.

Pierre : Bonjour ! Oui c'est moi, t'es Rosalie toi, c'est ça ? Ta maman m'a beaucoup parlé de toi.

Elle hoche la tête, puis il se rend compte qu'elle est toute seule, Héléna n'est pas avec elle, ce qui le surprend beaucoup.

Pierre : Elle est où ta maman d'ailleurs ?
Rosalie : Là-bas, elle fait une photo avec des madames.
Pierre : D'accord.

À ce moment-là Héléna arrive précipitamment, elle marche vite et a l'air tendue, heureusement dès qu'elle voit que sa fille n'est pas en danger elle se détend, pose ses mains sur ses épaules et l'embrasse dans le cou.

Héléna : Tu m'as fait peur mon cœur, j'ai cru que je t'avais perdue ! Pourquoi t'es partie comme ça ?
Rosalie : J'avais très beaucoup faim maman, je voulais aller m'asseoir pour manger mais j'ai pas su trouver la table.

Dit-elle en se retournant pour faire face à sa mère qui la serre immédiatement dans ses bras, toujours sous le regard tendre de Pierre.

Héléna : Tu fais plus ça d'accord, t'as fais vraiment peur à maman ! D'ailleurs je t'ai déjà dit de ne pas parler aux inconnus, allez viens on va déjeuner.

Elle la prend par la main et tente de la tirer vers leur table, mais la fillette refuse.

Rosalie : Mais c'est pas un inconnu maman, c'est mon papa !

Héléna qui n'avait toujours pas fait attention à la présence de Pierre relève la tête et le regarde troublée. Ils échangent un regard maladroit, partagé par entre la tendresse qu'ils ressentent pour la petite fille qui les réunit, et la gêne de ne pas trop savoir comment agir vis-à-vis d'elle, de leur passé... Pierre sentant le malaise décide de briser le silence.

Pierre : Ne t'inquiètes pas, je ne l'ai pas découpée en morceaux ! Elle est simplement venue me voir, me demandant... Si j'étais bien son papa.

Héléna esquisse un léger sourire.

Rosalie : Du coup c'est toi mon papa ?
Pierre : Mmh... Oui, c'est moi ton papa.
Rosalie : Ça me va ! T'es beau, tu chantes bien et même quand maman c'est à cause de toi que elle est partie t'étais gentil. Donc je t'aime bien !
Pierre : Merci, c'est gentil ! Moi aussi je t'aime bien, je t'ai trouvé adorable au château, en plus t'es belle comme un coeur, comme ta maman...

Héléna le fusille du regard ce qui le laisse échapper un sourire nerveux.

Pierre : En plus t'es marrante !

Dit-il pour se rattraper.

Rosalie : C'est vrai, à l'école on dit que c'est moi le clown !
Héléna : Et pas qu'à l'école madame !
Rosalie : Maman ?
Héléna : Oui chou ?

Elle approche sa bouche de son oreille et place sa main contre son oreille, comme pour lui chuchoter un secret.

Rosalie : J'ai le droit de faire un câlin à mon papa-inconnu ?
Héléna : Pourquoi tu l'appelles comme ça ?
Rosalie : Parce que c'est mon papa et que t'as dit que c'était un inconnu !
Héléna : Aha, d'accord.
Rosalie : Du coup je peux faire un câlin ?
Héléna : Bien sûr mon chat.

Rosalie  s'approche donc de Pierre qui était toujours accroupi, elle se place sur son genou et passe ses bras autour de son cou. Il est d'abord surpris par l'initiative, puis il lui rend son étreinte. Héléna à le sourire jusqu'aux oreilles, elle les prend en photo. Quelques mois auparavant elle n'aurait jamais cru que cette scène se produirait. Sa fille a l'air si bien dans les bras de Pierre, il lui caresse tendrement le dos, avant de l'embrasser dans les cheveux et de mettre fin à leur premier câlin. Quand elle se détache de lui, il remarque qu'elle porte toujours le fameux médaillon. Il le prend entre ses doigts.

Pierre : Il est beau ton médaillon.
Rosalie : T'as vu ?! C'est maman qui me l'a donné quand j'étais tout bébé, c'est mon collier préféré !
Pierre : C'est un joli cadeau, t'en as de la chance !
Rosalie : Regarde, maman elle m'a dit que c'était toi sur la photo.

Elle ouvre le médaillon, Héléna sent les larmes monter, Pierre aussi est gagné par l'émotion mais il affiche un sourire nostalgique.

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Ça y est, il a rencontré sa fille. Hâte de vous écrire et de vous poster la suite !

N'hésitez pas à me dire si vous en avait marre des chapitres réalistes et un peu lent comme celui-ci.

Désolée de poster si tard ;)

Bonne semaine à vous, à tout bientôt <3

J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant