XXXIII.

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Rosalie vient de se réveiller, il est tout juste sept heures et Pierre dort encore profondément. Elle descend du lit, et allume la lumière pour trouver son cahier de coloriage. Pierre qui est encore endormi se retourne et met l'oreiller sur son visage pour terminer sa nuit tranquillement. Rosalie saute sur le matelas gonflable qui est encore par terre et commence à colorier. Quelques minutes plus tard, Émilie passe dans le couloir et voit la lumière allumée dans la chambre, elle rentre doucement, demande à la fillette la suivre, éteint la lumière pour laisser son fils se reposer et descend dans la cuisine avec la petite. Elles sont pour l'instant les seules réveillées de la maison, Émilie lui prépare un chocolat chaud. Rosalie dévore sa tartine et son chocolat pendant que sa grand-mère la regarde en souriant. Elle ressemble vraiment à son fils au même âge. La même petite bouille, le même côté artistique, le même rire. Ce rire d'enfant qu'elle aimait tant et qu'elle venait d'entendre à nouveau ce matin. Cet éclat de rire que cette maison et Émilie n'avait pas entendu depuis bon nombre d'années. La seule différence, et on doit lui dire tout le temps se dit-elle, ce sont ses yeux. Ceux de sa mère évidemment, qu'on reconnaîtraient entre mille. Ces yeux, Émilie ne les avait vu qu'une seule fois, mais elle en a entendu parler des centaines de fois. C'est pour eux que son fils a craqué en premier, elle le sait, et c'est peut-être pour ça qu'il a réussi à s'adapter à la fillette si facilement se dit-elle, ses beaux yeux bleus ont dû le rassurer, lui rappeler une multitude de bons souvenirs. Elle est plongée dans ses pensées quand Pierre descend à son tour dans la cuisine. Il embrasse la joue de sa mère, puis le front de sa fille, et s'assoit à table avec un café.

Pierre : T'as bien dormi ?
Émilie : Oui et toi ? Ça a été avec la petite ? J'ai vu que vous avez dormi dans le même lit.
Pierre : Oui, très bien, à part le réveil à sept heures avec la lumière dans la gue...figure, tout s'est bien passé. C'est elle qui m'a demandé de dormir avec elle hier soir.
Rosalie : Oui, comme avec maman.
Émilie : Tu dors dans le lit de maman à la maison ?
Rosalie : Non, à la maison j'ai ma chambre depuis que je suis rentrée à l'école. Parce que avant on habitait chez bon-papa et bonne-maman, donc on dormait dans la même chambre, et moi dans le lit de maman du coup. Mais quand j'étais bébé j'avais un tout petit lit, je l'ai vu sur les photos. Mais après maman elle m'a expliqué que y avait plus la place dans la chambre alors j'ai dormi dans son lit avec elle. Et moi j'aimais bien être avec ma maman, c'était chouette. Mais avant qu'elle parte à le château on a déménagé à l'été, et maintenant j'ai une chambre rien que pour moi ! Mais après le château on a beaucoup dormi dans des hôtels et du coup on étaient dans la même chambre.
Émile : D'accord chérie.
Pierre : Tu te lèves tous les matins si tôt ?
Rosalie : Bah oui, c'est pas tôt. Il faut bien je fasse mon cahier de coloriage le matin !
Émilie : Ahah, ça va falloir t'y habituer mon fils, un enfant ça se lève rarement après huit heures ! En plus tu as une artiste ici.
Pierre : Ah, je vois ça...
Émilie : Vous allez faire quoi aujourd'hui ?
Pierre : Mmh... Je pense que ce matin je vais rester ici faire de la musique, comme ça elle pourra faire son coloriage tranquille, et cette aprem on va à L'Union, je vais inviter Martin et Thomas.

Martin et Thomas sont ses meilleurs amis depuis le lycée, malgré leurs envies professionnelles différentes, ils sont toujours restés proches. Avant ils avaient l'habitude de se retrouver tous les samedis soirs au fameux bar avant de finir la soirée en boîte, mais depuis la fin de son aventure, Pierre n'a pas vraiment eu l'occasion de les revoir. En fait, entre sa victoire, son single, la promo, les répétitions et la tournée, ils ne leur a même pas dit qu'il venait d'apprendre qu'il avait un enfant. Bien sûr ils ont été au courant de son histoire avec Héléna à l'époque, ils l'ont même vu plusieurs fois à La Dune du Pilat, et une fois quand elle est venue en Normandie. Ils l'aimaient bien, ils la trouvaient cool, et ils voyaient bien que leur ami était complètement piqué, il ne parlait que d'elle, même avec eux. Et en plus elle avait l'air aussi piquée que lui, et c'est ça qui faisait plaisir à Martin et Thomas. Leur ami était aimé comme il méritait d'être aimé, il était heureux, ils étaient bien ensembles. Les deux jeunes hommes pensaient qu'ils passeraient leurs vieux jours ensembles, quelle ne fut donc pas leur surprise lorsqu'ils ont appris qu'Héléna venait de quitter leur meilleur ami. Personne ne s'y attendait.

Début d'après-midi :

Après le dîner, Pierre et Rosalie vont au bar préféré de Pierre où ils ont rendez-vous avec ses deux meilleurs amis. Ils arrivent main dans la main pendant que Rosalie suce son pouce libre. Pierre lui a amené un cahier de coloriage au cas où, il ne sait pas encore trop y faire avec un enfant de même pas quatre ans, il ne veut surtout pas qu'elle s'ennuie, il veut bien faire alors il s'est dit qu'il lui prendrait ça pour s'occuper. Quand ils entrent dans le bar, celui-ci est désert, mis à part un petit groupe de personnes âgées dans un coin. En même temps, qui à part une personne à la retraite à l'idée de venir dans un bar de village en pleine après-midi ? Pierre et Rosalie retrouvent donc Martin et Thomas et s'assoient à leur table habituelle. Les trois jeunes hommes se saluent par des accolades, puis Martin remarque la fillette et l'embrasse sur la joue. Thomas fait de même avant qu'ils ne se rassoient et adressent un regard interrogateur à Pierre. Ils ont tous les deux remarqué quelque chose d'étrange chez la petite fille, une impression de déjà vu qu'ils ne savent pas expliquer.

Thomas : C'est qui ? T'as volé un enfant au supermarché ou quoi !

Demande-t-il en riant, ignorant que Rosalie n'est pas vraiment timide, puisqu'elle va lui donner sa réponse avant même que Pierre n'ai eu le temps de dire quoi que ce soit.

Rosalie : C'est mon papa !

Répond-elle toute fière. Évidemment Martin et Thomas ne comprennent pas, ils voient bien que le petite fille a au moins trois ans, et ils ne voient pas comment c'est possible que leur ami leur ai caché ça tout ce temps. Puis soudain Martin a comme un éclair. Il reconnaît ses yeux, ils lui disent quelque chose d'à la fois lointain et récent.

Martin : Attends c'est pas la fille de... Non...
Pierre : Si c'est ce que tu penses. T'as reconnu ses yeux.
Martin : C'est pas possible...
Pierre : Si, si...
Thomas : Attends, elle s'appelle comment ta maman ?

Dit-il en se penchant vers la fillette.

Pierre : Héléna. C'est Héléna sa mère.
Martin : Vraiment ?
Thomas : En soi c'est pas étonnant, t'as vu ses yeux ?
Martin : Ouais... Mais du coup c'est vraiment toi le... père ?

Pierre acquiesce.

Thomas : Mais Martin t'es aveugle ou quoi ? T'as vu sa tête, on dirait Pierrot trait pour trait.
Martin : Oui mais bon, ça fait bizarre...
Pierre : Je sais, moi aussi ça m'a fait bizarre au début...
Thomas : Mais tu viens juste de l'apprendre ?
Pierre : Venez on commande à boire et après on discute, ok ?
Martin : Vas-y.

Ils appellent donc le barman qu'ils connaissent bien, et lui demande trois bières et une grenadine.

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Voilà pour le trente-troisième chapitre, en espérant qu'il vous pâlit !

Merci de me lire, merci pour tous vos mots à chaque fois, ça me touche ♥︎

Belle soirée <3

J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant