J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️

XL.

Pour une fois je vous écris au début, tout d'abord pour m'excuser de ce (long) week-end d'absence !

Ensuite, je voulais prévenir que, encore une fois, le chapitre est assez long, mais la fin risque de faire des heureux...

Voilà, j'espère que tout ça vous plaira, bonne lecture et bonne nuit <33

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Juste en-dessous de la photo de l'anniversaire de son père, se trouve des échographies. Il est intrigué par ce petit être un peu flou, dont on ne distingue pas bien les membres, représenté en blanc sur une feuille noire qu'Héléna a gardé précieusement, comme on garde des bijoux de valeurs ou un bel objet de famille. Elle passe plusieurs minutes à lui expliquer le sens des photos, à quels stades elles ont été prises, et elle se rend compte que même elle qui a regardé ces échographies des centaines de fois n'est plus vraiment sûre du sens de la petite sur certains clichés. Ensuite ils tournent encore une page, des photos de l'accouchement, et une prise au Cinquantenaire juste avant. Sur la photo prise en salle d'accouchement, probablement tout juste quelques heures avant la naissance de leur fille, Héléna est à moitié allongée sur son lit d'hôpital, les deux mains sur le ventre, elle a l'air épuisée, mais un sourire d'excitation sur son visage gomme un peu la fatigue et la douleur de l'instant. Ce que Pierre remarque sur la photo, c'est le fameux médaillon autour du cou de la jeune femme, ce qui lui fait esquisser un grand sourire. Il n'avait pas fait attention sur les photos précédentes, mais en tournant la page dans le sens inverse il se rend qu'elle ne lui a pas menti. Elle a bien porté son médaillon tout le long de sa grossesse, même au moment de donner naissance à ce bébé qui a mit fin à leur couple, et qui était sensée ne jamais connaître le jeune homme de la photo du médaillon qui lui a donné une partie de ses gènes.
Héléna qui était plutôt joviale et souriante depuis tantôt sent les larmes lui monter aux yeux, l'une d'entre elles coule même discrètement sur sa joue. Pierre s'en rend compte et comprend immédiatement que revoir ses photos, même si elle a dû les voir des tas de fois lui fasse un tel effet, d'autant plus alors qu'il est à côté d'elle, chez elle, à les découvrir pour la première fois. Il passe un pouce sur sa joue pour essuyer la goutte d'eau salée solitaire, et lui embrasse délicatement la tempe.

Pierre : Je suis là, ça va.
Héléna : Je sais, je sais. C'est juste que repenser à tout ça, alors que t'es à côté de moi mais que tu aurais dû être sur les photos, ça me...
Pierre : Je sais ma belle. Je suis là maintenant. Tout va bien.

Il l'a de nouveau appelée « ma belle », et elle ça lui fout un frisson. Encore une fois. Pierre a une main posée sur sa joue, leurs visages sont face à face, leurs regards se croisent, ils sont seuls dans la pièce, tout le monde dort. Le salon est simplement éclairé par une petite lumière douce, tamisée. Ils pourraient craquer, ça ne coûterait rien. Ils en ont envie tous les deux. Mais pas tout de suite, pas maintenant. Peut-être plus tard qui sait. C'est dans cette maison que leur fille a été conçue, peut-être que ce sera dans cette maison que leur histoire renaîtra de ses cendres.

Héléna décide de mette fin à cet instant de flottement avant qu'ils ne fassent une bêtise. Elle tourne une nouvelle page, il y'a des photos de Rosalie alors qu'elle était encore minuscule, son médaillon autour du cou sur chaque cliché. Pierre sourit à nouveau, Héléna comprend.

Héléna : T'as vu, je t'ai pas menti.
Pierre : C'est vrai. Ça me surprend, mais finalement tu me surprendras toujours Héléna Bailly, même alors que je te connais par cœur !

Elle laisse échapper un petit rire quand Pierre voit une photo qui l'intrigue.

Héléna : C'était devant le campus de l'université, c'est là que j'ai fait mes études.