XLIV.

653 38 10
                                    



Ils sont sur la plage depuis plus d'une heure maintenant, le soleil ne va pas tarder à se coucher, et ils ne sont rien que tous les trois sur cette petite plage. Après plusieurs tentatives de château de sable, aidée à tour de rôle par son père puis sa mère, et après avoir abandonné cette idée pour créer « une piscine », Rosalie a finalement fini par se relever et courir au bord de l'eau.

Héléna : Rosa, viens me voir ! Relève ton pantalon jusqu'aux genoux chérie, sinon il va être trempé.

La petite fille proteste, pressée de retourner au bord de l'eau, mais Héléna persiste.

Rosalie : Aïe maman ça me fait mal !
Héléna : Ça c'est parce qu'il est déjà mouillé et plein de sable.
Rosalie : Maman ça tireee ! Je veux retourner mettre mes pieds dans l'eau !
Héléna : Je sais bien, mais je t'avais dit de ne pas aller trop loin, maintenant t'as mouillé ton pantalon jusqu'aux mollets ! Donc maintenant, si tu veux aller un petit plus loin, il faut bien que je te relèves ton pantalon, sinon ça sera pire !

Finalement, après plusieurs minutes de bataille contre un pantalon trempé et tout collé par le sable, qui plus est probablement trop petit, et une Rosalie pas vraiment coopérative, Héléna finit par lui retirer complètement le pantalon, laissant la fillette en culotte.

Héléna : Allez, c'est bon. Comme ça ça te fais comme un maillot de bain, tu peux te baigner jusqu'aux genoux. Mais tu fais attention, tu vas pas trop loin mon cœur ! Si tu sens que ça te mouille les cuisses tu recules, d'accord ? Sinon ça peut être dangereux. Allez, vas-y petit coeur.

Ni une, ni deux, Rosalie commence à se précipiter vers le bord de l'eau, quand sa maman lui lance une dernière consigne.

Héléna : Rosa chérie, surtout ne retire pas ton pull, tu attraperai froid sinon ! C'est bon, tu peux retourner t'amuser.

Conclut-elle avec un sourire et un clin d'œil avant que sa fille ne s'exécute. Et Héléna se replonge dans sa lecture, gardant quand même un œil sur la fillette, pendant que la scène a arraché un grand sourire à Pierre, qui assis à côté d'Héléna, est resté spectateur de cette scène banale et pourtant si chère à son cœur.

Héléna : Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Demande-t-elle avec un petit rire en se tournant vers Pierre.

Pierre : Je te regarde comment ?

Il pose sa question toujours en souriant, mi amusé, mi gêné.

Héléna : Tu me regardes amoureusement, fais attention.

Elle lui fait un clin d'œil, il comprend l'allusion et son sourire s'étire encore un peu plus.

Pierre : Oui, mais moi j'ai le droit !
Héléna : Mmh...

Elle fait mine de réfléchir, pose son livre à côté d'elle, s'approche de lui, passe ses bras autour de son cou, et pose sa tête dans le creux.

Pierre : Si tu savais comme j'aime te voir comme ça, avec elle.

Elle relève la tête, lui adresse un regard intrigué.

Pierre : Je veux dire te voir faire des trucs de mamans. Comme le coup du pantalon.

Elle rit et s'éloigne à nouveau.

Héléna : Tu sais que je suis maman, donc c'est normal que je fasse et dise des trucs de mamans. Tu verras toi aussi tu vas finir par faire des trucs de papa ! Tu le fais déjà un peu d'ailleurs.

Elle continue à rire, tout en se roulant une cigarette. Pierre la regarde faire, il adore la voir rire, et en même temps il n'est pas sûr qu'elle ai le droit de fumer ici. Après tout ils sont dehors, en plein air, il n'y a personne, et puis c'est une toute petite plage dans un coin paumé.

J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant