J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️

XXVII.

À la fin du petit-déjeuner, ils se lèvent tous les trois, Héléna donne la main à sa fille, et ils montent dans l'ascenseur. C'est quand les portes de l'ascenseur se referment sur eux et commence à monter jusqu'au troisième étage où sont leurs deux chambres, que Pierre et son air d'enfant en train de préparer une bêtise, un sourire espiègle plaqué sur le visage, se colle à Héléna et lui glisse un murmure dans l'oreille.

Pierre : D'ailleurs je t'ai toujours pas remerciée d'être la première fan de mes chansons !
Héléna : Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
Pierre : Tu caches bien ton jeu, derrière tes petits airs distants avec moi, je suis ravie que tu aimes mes chansons au point de les chanter avant de t'endormir.

Il sourit un peu plus, quand elle percute qu'il fait référence à hier soir.

Héléna : Déjà détrompe toi, c'est pas moi qui suis fan, c'est ta fille !
Pierre : Tu l'as bien élevée.
Héléna : Ça je sais, et fait attention toi aussi tu deviens fan de moi, t'as déjà dit que j'étais extraordinaire tout à l'heure !
Pierre : Oui mais ça c'est pas nouveau. J'ai toujours été fan de vous Héléna Bailly.
Héléna : En attendant, je peux savoir pourquoi tu nous espionne ?
Pierre : Je ne vous espionne pas, je te rappelle que pour aller dans ma chambre je dois passer devant la tienne, et tu as une grande voix.
Héléna : Mmh d'accord, je vais te croire, mais t'es rentré tôt pour une soirée qui t'étais consacrée.
Pierre : Déjà elle m'étais pas consacrée, c'était juste un after de la finale. Ensuite je suis rentré tôt, parce qu'avec qui tu voulais que je danse si t'étais pas là ?
Héléna : Tu me dragues là ?
Pierre : Non, je te complimente. De toute façon je sais bien que pour te draguer il faut te faire rire, et ça c'est déjà réussi !

Elle se retient de rire en pinçant ses lèvres pour camoufler son sourire.

Héléna : Mouais, si tu le dis.
Pierre : Sinon, si tu pouvais éviter de chanter le soir, sinon jamais je pourrais aller me coucher à une heure décente.
Héléna : Déjà premièrement, depuis quand tu te couches à une heure décente toi ?
Pierre : Pas faux.
Héléna : Et deuxièmement, je n'y suis pour rien si t'écoute aux portes.
Pierre : J'écoutais pas aux portes, j'allais me coucher et j'ai entendu ma chanson ! Et quand j'ai reconnu ta voix évidemment je suis resté.
Héléna : L'insonorisation est très mal faite alors, parce que j'essayais d'en faire une berceuse pour endormir Rosa, donc je chantais pas fort.
Pierre : Ça j'en sais rien, mais ta voix m'a toujours apaisé avant de dormir, alors quand je l'ai entendu j'étais content, j'ai même faillit m'endormir dans le couloir à cause toi.
Héléna : Je suis ennuyeuse à ce point ?
Pierre : Non, tu m'apaises j'te dis. Et tu le sais très bien en plus, c'était déjà comme ça quand on était ensembles.

En effet, à l'époque où ils sortaient ensembles, ils logeaient dans un appartement prêté par leur supérieur au fast-food. Au début c'était Héléna qui y vivait, mais elle a rapidement été rejointe par Pierre, dès la première semaine où ils se sont mis ensemble. C'était plus simple, et de toute façon ils savaient que ce ne serait pas éternel puisqu'ils ne vivaient même pas dans le même pays. Rapidement, ils avaient pris des habitudes, ils ne se couchaient jamais avant minuit, et Pierre faisait souvent un petit concert privé à Héléna, rien qu'avec sa guitare. Ensuite, ils allaient se blottir dans leur lit dans les bras l'un de l'autre, la plupart du temps la tête de Pierre posée sur le buste d'Héléna qui lui caressait doucement la joue en lui chantant une chanson, souvent du Ed Sheeran, « Can't Help Falling in love », ou « L'important c'est d'aimer ». Ils repensent à ça tous les deux, à ces beaux moment partagés ensemble, et ils se demandent s'il est possible qu'ils revivent ça un jour. Ils n'en savent rien. Bien sûr qu'ils aimeraient, mais maintenant tout à changé, rien n'est plus aussi simple que quand on a dix-sept ans et aucune attache. Alors ils sortent de l'ascenseur, s'arrêtent devant la chambre d'Héléna et Rosalie.