Héléna soupire, les yeux embués de larmes, et Pierre sent que cette discussion est difficile pour la jeune femme, qu'elle encaisse beaucoup depuis trop longtemps. Il continue à la regarder tendrement, et elle se remet à pleurer, tentant de paraître forte en retenant ses paroles.Héléna : J'ai tellement besoin de toi Pierre, si tu savais.
Elle appuie ses grands yeux bleus plein de détresse sur son petit ami, ce qui le déstabilise encore un peu plus, lui qui pensait que les choses s'étaient apaisées...
Pierre : Je suis là Hélé, je te promets maintenant je te lâche plus.
Héléna : Pierre j'y arrive pas toute seule, c'est à cause de moi si elle est malade Rosalie.
Pierre : Pourquoi tu dis ça ? T'es géniale comme mère, n'en doute pas, c'est pas facile de l'être à ton âge mais je t'assures qu'elle a de la chance !
Héléna : Non Pierre, tu comprends pas ! Ses otites à répétition c'est ma faute. J'ai lu que la fumée de la cigarette pouvait être la cause d'une otite, et moi j'ai tout le temps ma banane sur moi, souvent un filtre à la bouche... Tu vois, à cause de mes conneries qui pourrait me tuer j'ai rendu ma fille à l'hôpital, et ça pourrait être pire.Pierre la regarde, elle a l'air vraiment désemparée et il ne sait plus quoi dire. Il aimerait la rassurer, lui dire qu'elle a tort, parce que c'est vrai, elle a tort, elle est une bonne mère. Mais le normand ne sait pas comment l'exprimer, elle se met trop de pression alors qu'elle est prête à sacrifier des shows pour veiller sur sa fille, et en même temps elle n'a pas tort. La cigarette est une connerie, et encore plus quand ça rend malade leur fille qui n'a rien demandé. Mais Pierre est mal placé pour lui dire ça. À vrai dire il est assez mal placé pour la conseiller que ce soit sur la parentalité ou le tabac, alors il fait la seule chose qu'il est en capacité de faire correctement à cet instant. Il la ramène contre lui, et à sa grande surprise elle ne défait pas l'étreinte, trop fatiguée pour riposter, il lui caresse doucement les cheveux, et voit ses yeux s'embuer encore un peu plus, ce qui lui serre le cœur. Il reste plusieurs minutes ainsi, debout dans les bras l'un de l'autre à côté de leur fille endormie paisiblement dans son lit d'hôpital, les sanglots d'Héléna étouffés par leur étreinte. Leur moment est interrompu par l'action de la poignée de la porte, la blonde pense d'abord que sa mère s'est réveillée, et finalement c'est une femme en blouse blanche qui fait son entrée dans la petite pièce.
? : Bonjour, je sui le docteur Vandaele, vous êtes bien les parents de la petite Rosalie Bailly ?
Demande-t-elle en regardant successivement ses fiches puis le couple qui répond d'un hochement de tête positif. Ils se détachent ensuite l'un de l'autre, et Pierre pense d'abord à laisser Héléna seule avec la médecin, mais elle le retient par le bras, lui jetant un regard à la fois menaçant et rempli de détresse.
Héléna : N'oublie pas notre discussion, c'est ta fille, j'ai besoin que tu restes, c'est important.
Glisse-t-elle dans un murmure audible seulement pour le jeune homme face à elle, qui se voit une fois de plus rappeler à l'ordre et reste finalement à ses côtés. Il passe un bras autour de sa taille pour la rapprocher de lui. Il sait que maintenant il n'a a absolument plus le droit à l'erreur, et il se doit d'être un soutien sans faille pour elle. Le docteur Vandaele reste de longues minutes à expliquer aux jeunes parents ce qui arrive à leur fille, essayant malgré tout de mettre des formes et de ne pas les stresser. Elle essaye de les rassurer, et en même temps elle se doit de leur expliquer ce qu'il se passe réellement. Elle sent que la mère est à deux doigts de flancher. Les yeux déjà rougis par de précédents sanglots, un rien pourrait refaire dévaler ses larmes. Elle s'accroche à son petit ami comme on s'accrocherait à un rocher pour ne pas se noyer, et ce dernier semble assez distrait. La pédiatre a l'impression qu'il est perdu, qu'il sait qu'il est important qu'il soit là, sans vraiment savoir pourquoi il est là. Ça fait longtemps qu'elle travaille ici, des enfants malades, des familles déchirées, des parents brisés, elle en a vu plein, c'est son quotidien, mais elle ne peut s'empêcher de ressentir de l'empathie, une pointe de souffrance, pour tous ces inconnus qui lui confie les petites vies de leurs enfants. Elle ne doit pas s'attacher, elle ne peut pas, elle n'a pas le temps, ce n'est pas le but de son métier. Mais eux ils sont si jeunes, leur petite fille si douce et sa situation si déroutante, elle ne peut pas tourner les talons et les laisser seuls face à ce diagnostic. Alors, elle jette un coup d'œil à la boucle d'or endormie et fait signe à son père de se rapprocher d'elle dans un coin de la pièce, elle a quelque chose à lui dire. Pierre la suit, surpris, il se dirige vers le coin de la chambre à côté de la porte, en déposant un baiser tendre dans les cheveux d'Héléna après avoir mit fin à l'étreinte autour de son corps tremblant.
Docteur Vandaele : Vous savez, des patients j'en ai des centaines, des enfants j'en ai vu des milliers dans ma carrière, j'ai commencé à travailler ici avant votre naissance. C'est mon métier les enfants malades. C'est froid mais c'est comme ça. Je suis là pour examiner, faire un diagnostic, vérifier, prescrire, pas pour m'attacher. Et pourtant, je reste un être humain, alors forcément j'éprouve des sentiments. Vous savez, je pourrais être votre mère, mais je sais qui vous êtes, et vous me touchez. Je sais à quel point c'est dur le monde des adultes, d'en devenir un, de se faire une place. Je sais aussi à quel point c'est difficile de devenir parent. Particulièrement à l'âge où l'on est sensés avoir la tête entre les cours et les bières, pas les couches et les parcs. Ce que je ne sais pas par contre, c'est la difficulté de devenir artiste. D'avoir une passion si puissante qu'elle qui guide tout vos choix et qu'elle vous fait faire le Tour de France en trois jours avec un enfant dans les bras. Je ne connais pas non plus votre vie, votre histoire, même si je sais lire un dossier et un nom de famille, on ne comprend pas quatre ans de vie en quelques lignes.
Pierre ne voit pas trop où elle veut en venir mais son discours l'émeut, Héléna doit trouver ça étrange, mais il se tourne légèrement pour la voir, et après tout pas tant que ça, elle essuie ses larmes assise au bord du lit en caressant doucement la joue de sa fille. La pédiatre sourit légèrement avant de prendre son discours.
Docteur Vandaele : Bref, tout ça pour vous dire que peut importe ce qu'il se passe dans votre vie, il y a un petit être humain qui en dépend et qui peut en pâtir, alors même si c'est dur, et ce n'est pas à moi de vous faire la morale, il faut penser à elle avant tout.
Elle tourne légèrement la tête pour regarder dans la direction de Rosalie et il suit son regard.
Docteur Vandaele : C'est probablement trop récent pour vous en rendre compte, mais plus tard elle vous sauvera la vie, elle sera l'unique chose qui vous maintient debout. Alors prenez en soin, aimez là comme vous aimer la musique, et surtout, aidez sa mère. Je ne suis pas psy, mais j'ai l'impression qu'elle accumule depuis trop longtemps, elle ne vous le dira pas, mais malgré sa force elle a besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer, alors soyez présent.
Elle lui fait un clin d'œil en commençant à ouvrir la porte.
Docteur Vandaele : Ah et j'oubliais, vous voyez finalement, le point positif de cette histoire c'est que ce n'est pas la faute de vos pauvres cigarettes ! Je suis médecin, mais un peu de tabac fait toujours du bien je pense...
Elle sort de la pièce en riant légèrement, laissant le jeune père encore plus déconcerté qu'à son entrée, avant qu'il ne rejoigne Héléna au bord du lit. Il passe à nouveau son bras autour de ses épaules et ramène sa tête sur son épaule, pour lui aussi déposer doucement sa tête sur la sienne et caresser ses doux cheveux blonds.
Pierre : Je suis là, je sais pas ce qu'il s'est passé, tu vas m'expliquer, mais je suis là jusqu'à la fin, je te le promets.
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Voilà enfin un nouveau chapitre qui, j'en suis navrée, à mis beaucoup de temps à arriver... (En même temps, j'ai été bloqué dans mon écriture de midi jusqu'à presque 16h pour la prévente de quelqu'un, avant d'enfin obtenir mes places comme par miracle!)
Je tenais aussi à vous remercier our tous vos retours, malgré les mois qui pass'et, l'arrivée de nouvelles fanfics, la rentrée, etc... Merix pour votre fidèle et vos encouragements qui me tiennent tout particulièrement à cœur ♡︎
Bonnes vacances à certains, courage à d'autre pour la dernière ligne droite avant les vacances, ou le travail tout court, et douce nuit et belle fin de semaine, beau week-end <3
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J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️
FanfictionÀ tous les fans de la Star Ac et en particulier d'Héléna et Pierre, voici une fan fiction sur la promo 2023 et particulièrement sur eux, j'espère qu'elle vous plaira !