LVII.

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Après cette phrase, elle a redirigé son regard vers le véhicule turquoise, désormais garé, et a reporté sa cigarette presque entièrement consumée à la bouche. Elle sourit, pourtant Pierre a l'impression que quelque chose la tracasse. Il s'appuie à nouveau contre le mur de l'hôpital juste derrière lui en la regardant, un sourire identique aux lèvres en portant une cigarette qu'il vient juste d'allumer à sa bouche.

Pierre : Je rêve ou tu sous entend quelque chose là ?
Héléna : Quoi ? Moi sous-entendre quelque chose ? Mais à propos de quoi ?
Pierre : Je te connais un peu, je sens bien que tu me fais pas juste un compliment là.

Répond-il un petit sourire en coin.

Elle s'appuie à son tour contre le mur en poussant un soupir.

Héléna : Non, c'est rien, c'est juste... encore un de mes doutes à la con...

Il passe un bras autour de ses épaules pour la rapprocher un peu de lui et lui apporter un peu de chaleur en ce tout début de matinée très frais.

Pierre : Dis pas ça, c'est pas con. J'aimerai bien te dire le contraire mais moi aussi j'en ai plein, et c'est normal.
Héléna : Attends, Pierre Garnier Musique a des doutes ?!

S'exclame-t-elle pour le taquiner en levant les yeux vers son visage et il lâche un petit rire, tout en feignant la contrariété.

Pierre : Très drôle ! Mais oui madame, je suis moins un cœur de pierre que ce que tu penses !

Elle sourit avant de baisser à nouveau les yeux tout en lui volant sa cigarette ce qui fait lâcher un petit grognement à Pierre, puis elle continue à se confier.

Héléna : Non mais je veux dire que... C'est beau de voir que même si tu le dis pas souvent tu tiens autant à ta maman. Les phrases du refrain là, « et toi t'es là même quand j'ai peur, ta main dans la mienne etc.. » ou ce que tu dis au début, que t'as conscience qu'elle est là même quand t'as tort et que t'es persuadé du contraire, puis qu'elle est là même quand tu vas bien, que t'es fâché ou que tu fais des mauvais choix, je trouve ça vraiment beau, beau d'en avoir conscience et de la remercier pour ça.
Pierre : Session compliments pour Héléna Bailly aujourd'hui.

Il lâche cette phrase avec un petit sourire en coin, mais au fond de lui ses mots le touche.

Héléna : Mais je le pense vraiment Pierre, tu sais. Et puis dire que tu ne voudrais pas d'un monde sans elle... Je crois que c'est la plus belle déclaration que tu puisses lui faire.
Pierre : Oh wow, tout ça.

Il l'enlace d'un bras, en faisant attention à la cigarette qu'elle tient toujours entre ses doigts.

Pierre : C'est gentil ce que tu me dis, j'avais peur que t'aimes pas.
Héléna : N'importe quoi toi ! Évidemment que j'allais aimer, c'est, c'est toi... Et en plus une chanson comme ça, pour ta mère, t'as ouvert les vannes !

Rit-elle en essuyant de sa main libre les quelques larmes qui commencent à nouveau à se frayer un chemin sur ses joues qui avaient enfin sécher. Il lui répond en déposant un baiser tendre sur le haut de son crâne.

Pierre : Eh ben, je suis content que ça te plaise mais je pensais pas que ça te mettrais dans un tel état bébé ! Tu sais elle est juste là-haut Briguitte si elle te manque à ce point !

S'exclame-t-il en pointant le bâtiment du doigt. Elle laisse échapper un léger rire mêler à quelques reniflements, tout en essayant de ressaisir.

Héléna : Je... C'est pas à cause de Briguitte que je suis dans cet état.

Elle relève son regard encore plus qu'à l'accoutumée pour venir le planter dans les yeux interrogateurs de son petit ami.

Pierre : Comment ça ? T'as une autre maman ?

J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant