XXXIV.

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Ils sont rapidement servis, puis reprennent leur discussion. Rosalie sirote tranquillement sa grenadine, assise sur les genoux de son père.

Martin : Elle a quel âge ?
Pierre : Quatre ans en juillet.
Martin : Ah oui donc c'est bien la fille de...
Pierre : Oui je te dis.
Thomas : Et tu le savais depuis tout ce temps ?
Martin : Bien sûr que non, tu te souviens pas comment elle lui avait brisé le coeur !
Thomas : Ouais, pas faux.
Pierre : Bon les gars, pas devant la petite s'il vous plaît.
Martin : En même temps tu veux qu'on dise quoi ? C'est la vérité non, et c'est toi qui te pointes avec sa fille.
Pierre : C'est ma fille aussi.
Martin : Oui, mais bon...
Pierre : Martin, c'est ma fille, je l'aime et j'aime m'occuper d'elle, d'accord. Et avant que tu dises une autre bêtise, je l'ai amené parce que je la garde jusqu'à demain soir, pour qu'Héléna sache travailler.
Thomas : Pierre, on dit pas le contraire, c'est juste qu'on s'inquiète pour toi... Elle t'as fait tellement de mal cette fille...
Pierre : Héléna.
Thomas : Oui bon, Héléna. Elle t'as fait tellement de mal quand elle t'as quitté, t'as mis des mois à t'en remettre, t'étais enfin passé à autre chose, et là elle revient dans ta vie, avec un enfant de vous deux en plus.
Pierre : Je sais. Mais pour elle aussi ça a été dur. Même si elle a choisi de garder le bébé c'était loin d'être facile, il faut la comprendre.
Martin : Mouais...
Pierre : Je sais ce que tu penses, mais ça reste la mère de ma fille et ma première vraie histoire d'amour, tu peux pas dire du mal d'elle, je t'assure que c'est une belle personne.
Thomas : Ah ça, c'est une belle personne !
Pierre : Tom. Je veux dire une belle personne moralement.
Thomas : Ah oui, aussi...
Martin : Tu comptes faire quoi pour la petite ?
Pierre : Bah qu'est-ce que je suis entrain de faire là ? Je vais m'en occuper au maximum, aider Héléna, être le plus présent possible. Je t'assures que tout va mieux entre nous, et elles méritent toutes les deux que je sois là pour elle.

Thomas sourit, mais Martin est encore sceptique.

Pierre : Je t'assures que tout va bien. Je peux pas être plus heureux qu'en ce moment.

Thomas : Tu l'aimes encore, non ?

Dit-il son sourire s'élargissant encore un peu plus, et faisant rougir Pierre. Il est un peu gêné par la question de son ami, encore plus en présence de Rosalie, heureusement celle-ci est obnubilée par le petit chien de la cliente assise au comptoir, tout près d'eux.

Pierre : L'eau a coulé sous les ponts depuis, tu sais.
Thomas : Ça répond pas à ma question !
Pierre : Tu la connais déjà ta réponse, Tom.

Martin se met alors à sourire à son tour.

Martin : T'es vraiment irrattrapable Pierrot !
Pierre : Ahah, t'es plus aigri maintenant toi ?
Martin : Disons que je te fais confiance, et je sais à quel point elle t'as rendu heureux à l'époque. En plus ça a vraiment l'air d'être quelqu'un de bien.
Pierre : Ça l'est.
Thomas : Ça y est, on l'a à nouveau perdu ! Elle te fais vraiment de l'effet de ouf depuis toujours cette fille, c'est dingue !
Pierre : Bon, maintenant qu'on a mis les choses au clair on peut-être changer de sujet, non ?
Martin : Ouais, parle nous de ta vie de star un peu !
Pierre : Ahah !

Ils passent le reste de l'après-midi comme ça, à rire et discuter de tout et de rien, comme avant, puis voyant l'heure du souper approcher Pierre décide de rentrer. En rentrant à la maison, Pierre voit que sa mère et sa sœur sont dans le canapé pendant que son père est sorti promener leur chien. En les voyant rentrer, Émilie se lève et sourit.

Émilie : C'était bien ?
Pierre : Ouais, au début ils étaient un peu... disons étonnés.
Émilie : Par rapport à la petite ?
Pierre : Oui, le fait de savoir que c'était celle d'Héléna et tout...
Émilie : Oui, j'imagine. Et en même temps on peut les comprendre, ils t'ont vraiment soutenu quand vous vous êtes séparés, ils étaient très présents.
Pierre : Ouais... Mais sinon ça s'est bien passé, c'était comme avant, il y avait juste Rosa en plus, et je crois qu'au fond ils l'ont bien aimé.
Émilie : En même temps personne ne peut résister à ma petite-fille préférée !

Dit-elle alors que Rosalie se colle à elle pour lui faire un câlin. Émilie lui fait plein de bisous sur le haut du crâne et la joue en rigolant et la fillette éclate de rire à son tour.

Émilie : Bon, moi je vais aller préparer le souper, je vous laisse.

Pierre s'apprête à rejoindre sa sœur et sa fille sur le canapé quand il reçoit un appel. Le nom d'Héléna s'affiche sur l'écran, elle doit sûrement vouloir des nouvelles. Il décroche et sourit à l'entente de sa voix.

Héléna : Euh, salut, je te dérange pas ?
Pierre : Salut. Non, non, t'inquiètes on vient de rentrer.
Héléna : Ah ok. Ça va ? Ça s'est bien passé ?
Pierre : Oui, tout s'est bien passé, t'inquiètes pas. Mes parents sont toujours aussi contents de s'occuper d'elle, et elle adore ma sœur aussi. D'ailleurs je crois que c'est réciproque, elles sont en train de jouer toutes les deux là.
Héléna : Ah tant mieux. Je suis contente que ta famille l'accepte.
Pierre : C'est normal, c'est la sienne aussi.
Héléna : Pas faux. Vous avez fait quoi aujourd'hui ?
Pierre : Elle a passé la matinée à colorier, ma mère a même dû lui acheter un autre cahier de coloriage, et cette après-midi on a visité des potes dans un bar.
Héléna : Ah ton fameux bar. Par contre, si tu pouvais éviter de lui donner sa première bière dès maintenant ça m'arrangerait, merci.
Pierre : C'est toi la belge je te rappelle !
Héléna : Oh les clichés !
Pierre : Bon sinon, ta journée à toi ?
Héléna : Ça va...

Il l'entend sourire à l'autre bout du téléphone.

Pierre : T'as commencé à bosser sur ton nouveau single ?
Héléna : Peut-être...
Pierre : Hélé !
Héléna : Bon, d'accord, peut-être que j'ai eu un rendez-vous avec un auteur-compositeur génial qui m'a proposé de co-écrire mon prochain single avec lui...
Pierre : Mais c'est trop bien ça !

Il parle si fort que bien qu'il se soit isolé dans une autre pièce, Rosalie qui est toujours dans le salon l'a entendu et a accouru.

Rosalie : C'est quoi qui est cro bien papaaa ?

Évidemment, aussi discrète que son père, sa mère l'a entendu.

Héléna : Rosa ?
Rosalie : Mamaaaan !
Pierre : Bon, je te la passe.
Héléna : Mon cœur, ça va ? C'était bien cette première journée ?
Rosalie : Ouiiiii. On a vu un chien et les copains de papa et j'ai eu une grenadine, et, et, et j'ai joué avec la maman de papa et avec sa sœur, elles sont gentilles !
Héléna : Ahah je suis contente que tout se passe bien chaton, profites bien demain !
Rosalie : Oui, c'est chouette, mais tu me manques un petit peu quand même...
Héléna : Moi aussi mon coeur, j'ai hâte de te retrouver, dans un dodo on est à nouveau toutes les deux ! Sois sage avec papa, passes une bonne nuit, je t'aime !
Rosalie : Je t'aime fort fort fort fort fort maman !!

Pierre reprend son téléphone.

Pierre : Du coup demain on se retrouve à la gare ?
Héléna : Oui, si tu veux je peux vous venir vous chercher, comme ça on sera déjà à la gare pour prendre notre train pour Bruxelles, Rosa et moi. Faut juste que tu me dises à quelle heure vous arrivez et le numéro de votre train.
Pierre : Ok nickel, je t'envoie tout ça. À demain, bisous.
Héléna : Bisous.

Pierre raccroche, envoie tout ce qu'il faut à Héléna, et le repas est prêt, la famille passe à table. Le souper se passe bien, tout le monde discute autour de la petite, même si sa maman lui manque elle est ravie de ces quelques jours dans la famille de son papa. Ils vont ensuite se coucher, Rosalie toujours dans les bras de Pierre, qui cette fois-ci insiste pour lui chanter la chanson de sa mère, et la fillette s'endort rapidement.

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Voici pour le chapitre trente-quatre, j'espère qu'il vous a plu !

Désolée pour ce week-end d'absence, je vais essayer de reprendre le rythme d'un chapitre par jour, et au pire ce sera un jour sur deux... En tout cas merci à tou(te)s de me lire :)

En espérant que vous avez passé un bon week-end, belle fin de journée <3

J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant