XLV.

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Dans la chambre, en attendant vingt heures pour descendre souper au restaurant de l'hôtel, Héléna est derrière la chaise du bureau de leur chambre, en train de coiffer Rosalie qui y est assise. Elles sont de profil par rapport à Pierre qui gratte sur sa guitare, essayant de trouver une quelconque inspiration.

Héléna : Ça va ?
Pierre : Ouais, pourquoi ?
Héléna : Je sais pas, t'as l'air un peu triste.
Pierre : Non, je suis juste pensif, j'ai le droit d'être pensif ?

La jolie blonde rigole à cette nouvelle référence datant du château, avant de renchérir.

Héléna : Oui, bien sûr, je voulais juste être sûre que t'étais pas en train de nous faire une petite déprime !
Pierre : Héléna Bailly, arrêtez de faire croire que vous vous inquiétez pour moi, vous êtes juste surprise que je réfléchisse, mais oui ça m'arrive, et plus souvent que vous ne le pensez !

Rajoute-il en baissant à nouveau les yeux faire sa guitare et en faisant une petite moue triste. Héléna continue de sourire et pose la brosse sur le bureau, tout en invitant sa fille à descendre de la chaise et à aller enfiler ses chaussures.

Héléna : Bon, tu continues à penser ou on va manger ? Moi perso j'ai la dalle !

Elle rejoint sa fille à côté de la porte, se baisse pour lui nouer ses lacets, puis ils descendent manger. Le repas se passe bien, il y a très peu de monde dans l'hôtel, seulement deux ou trois couples de personnes âgées, ils peuvent donc manger tranquillement tous les trois, comme une famille. Voir Pierre et sa fille rirent ensembles met les larmes aux yeux à Héléna, elle a tellement rêvé de ce moment qu'elle pensait irréalisable. À la fin du repas Rosalie commence à fatiguer et ils montent la coucher, dans le lit juste à côté du leur dans la petite chambre d'hôtel.

Héléna : Bonne nuit mon lapin, je t'aime, dors bien.
Rosalie : Bonne nuit maman, je t'aime fort !
Héléna : Moi aussi mon coeur, je t'aime très très fort.

Dit-elle en lui faisant plein de bisous sur le visage et dans le cou, pendant que Pierre est derrière Héléna, adossé au mur, il n'est pas encore très à l'aise, il ne sait pas trop ce qu'il doit faire ou pas. La jeune femme se redresse, se tourne vers Pierre en lui souriant, quand la petite fille s'exclame.

Rosalie : Papa, tu m'as pas fait mon bisou du soir !

Il regarde Héléna avec interrogation ce qui élargit son sourire, et elle lui fait signe d'obéir à leur fille.

Héléna : Vas-y elle va pas te manger. C'est important pour elle.
Pierre : Euh... Ok.

Il s'approche du lit et se baisse pour prendre Rosalie dans ses bras, pendant que la mère et la fille échangent un sourire de satisfaction.

Pierre : Bonne nuit princesse, fais de beaux rêves.
Rosalie : Bonne nuit papa, je t'aime bien tu sais. Peut-être pas aussi fort que ma maman, parce que maman je l'aime plus haut que les étoiles, mais toi je t'aime quand même maintenant.

Cette phrase arrache un petit sourire à Pierre et une larme qu'il n'ose pas laisser couler, il embrasse à nouveau sa fille avant de murmurer.

Pierre : Moi aussi je t'aime maintenant Rosa...
Héléna : Bon, on te laisse dormir maintenant cœur, on va rester à côté le temps que tu t'endormes.

Les coupe Héléna avant d'aller s'enfermer dans la salle de bain, suivie de près par Pierre.

Pierre : Tu me séquestres là ?

Dit-il en riant, sa phrase faisant rire la jolie blonde aussi.

Héléna : Non, c'est une technique de daronne ! En gros, comme on va pas se coucher tout de suite on attend qu'elle s'endorme pour sortir se balader ou fumer, comme ça elle panique pas. Et comme ça peut prendre du temps pour qu'elle s'endorme, on s'enferme dans la salle de bain pour regarder nos téléphones ou discuter sans la déranger.
Pierre : Discuter ?

Demande-t-il un sourire espiègle en coin.

Héléna : Pierre...
Pierre : Ah mais t'inquiètes pas, j'attendrais qu'on soit sur la plage pour faire quoi que ce soit.
Héléna : À la plage ? Mais t'es fou toi, ça doit être désagréable avec le sable et tout !

Sa réaction le fait rire, alors il en rajoute.

Pierre : Elle a été conçu où ta fille, rappelle-moi ?
Héléna : C'est pas pareil.

Elle a décidé de rentrer dans son jeu, et sourit en coin à son tour.

Pierre : Ah bon ? Parce que toi un lieu avec du sable au bord de la mer c'est pas une plage ?
Héléna : Bah...
Pierre : C'est pas parce que t'es myope, qu'il faisait nuit, et que du coup t'y voyais rien que c'était pas une plage !

Il rigole, pas trop fort pour ne pas réveiller Rosalie, mais suffisamment pour faire lever les yeux au ciel à Héléna et son sourire en coin.

Pierre : Bon, je pense qu'elle dort maintenant, tu veux pas aller faire une petite balade digestive sur la plage ? En plus y'a personne ici, on sera tranquilles.
Héléna : Mais t'es bourré ou quoi toi !
Pierre : Ah non, j'ai à peine bu une bière, t'as bien vu !
Héléna : Mouais, quoiqu'il en soit on a mangé y'a une heure, ce sera pas vraiment une balade digestive.
Pierre : Tu veux que je te fasses un cours sur le cycle de la digestion peut-être ?
Héléna : Ah non, emmène moi sur cette putain de plage qu'on en parle plus.

Dit-elle en se relevant.

Pierre : Oh les gros mots maman Héléna !
Héléna : Ça va, t'as dit toi-même qu'elle dormais ! Bon, allez viens avant qu'elle ne se réveille.

Il sortent rapidement de la chambre pour ne pas réveiller leur fille et déambulent dans les couloirs en se tenant la main, comme un réflexe. Par crainte des  paparazzis, pour ne pas avoir se détacher l'un de l'autre, et aussi un peu par goût du danger et de l'interdit, ils empreintes des escaliers et des sorties de services, se collant aux murs quand ils entendent du bruit, et éclatant d'un rire silencieux, comme des ados pris en train de faire le mur. Finalement, ils arrivent sur la petite plage de l'hôtel morts de rire, en courant toujours main dans la main. Arrivés à peu près à mi-chemin entre le bord de l'eau et le bord de la plage, Pierre colle la jeune femme contre lui, elle rit et passe ses bras derrière son cou en l'embrassant. Il lui rend son baiser en l'invitant à s'asseoir sur le sable.

Héléna : T'es grave avec ça toi !
Pierre : Excuse-moi d'y repenser très souvent, particulièrement depuis que je sais qu'on a fait un bébé ce soir là.
Héléna : Ahah, je pensais que ça t'avais tant plu le sable comme ça !
Pierre : Tu n'imagines pas à quel point...

Murmurent-ils entre des baisers pressés et fiévreux. Ils finissent nus dans le sable, Héléna éclatant de rire en repensant à la dernière fois où ils se sont aimés dans ces conditions. Pierre ne cesse pas de l'embrasser, il est si heureux de pouvoir à nouveau toucher, aimer, et embrasser cette femme dont ils rêvent depuis des années, surtout de cette épisode à Ostende. Ils restent plusieurs heures ainsi, dans les bras l'un de l'autre, nus et brûlants sur une plage publique, avant qu'Héléna ne se rappelle l'existence de leur fille.

Héléna : Pierrot, viens, on devrait rentrer. Ça fait longtemps qu'on est partis, c'est pas chouette pour Rosalie et en plus imagine si quelqu'un décide de venir sur la plage.

Il ronchonne mais lui embrasse tendrement le bras, et finit par se rhabiller et la suivre à l'intérieur. Ils remontent dans leur chambre, entre à pas de loups, sont rassurés qu'elle dorme encore, puis vont se blottir l'un contre l'autre dans leur lit.

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Déjà le quarante-cinquième chapitre !

Je suis tellement contente qu'ils vos plaisent, merci à vous et bonne lecture :)

Bonne nuit et désolée pour les délais plus long <3

J'aimerai garder le meilleur de ceux qu'on était ☁️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant