Chapitre 47 : Qui sommes-nous, l'un sans l'autre ?

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Personne ne bouge. Le silence est oppressant, interrompu uniquement par le souffle du vent qui s'engouffre dans l'allée sombre. Le vent fait craquer et grincer des morceaux de bois abandonnés sur le sol, chaque bruit résonnant comme un écho sinistre dans l'immobilité de la nuit. Les ombres se déforment et se recroquevillent sous la lueur vacillante des lampadaires, ajoutant à la tension palpable qui flotte dans l'air.

- "T'es qui toi", lâche l'homme qui ne comprend pas la situation dans laquelle il est. 

Lorsque Adam fait le premier pas, je comprends exactement ce qu'il a l'intention de faire, mon cœur tremble. 

- "Attends Adam, je peux t'expliquer", je tente. 

Son regard froid balaye l'homme, puis se fixe sur moi, perçant à travers la nuit.

- "Il n'y a pas grand-chose à expliquer, "lance-t-il d'une voix glaciale. " Tu avais ta langue dans sa bouche. Je doute que tu puisses justifier cela. "

- " Hé, mec," reprend l'autre homme, une lueur de défi dans les yeux. "Si elle était là à se trémousser comme ça, c'est peut-être parce que tu es incapable de la satisfaire. "

Je me retourne vers lui, mais il est complètement con ou quoi ?

Je n'ai même pas le temps de parler qu'Adam apparaît devant lui avant de poser sa main sur son visage et de souffler un "Bonne Nuit". La seconde d'après, son crâne explose, sa cervelle se rependant sur le sol... alors que je hurle. 

- "C'était prévisible pourtant, " murmure Adam, sa voix chargée d'une froide détermination. " Tu sais bien que si tu me provoques de cette manière, je réagis comme ça."

Un léger tourbillon d'étourdissement me prend, probablement à cause de l'alcool, rendant la scène un peu floue autour de moi.

- " Ah bon ? " rétorquais-je, le ton empreint de sarcasme. "Tu te souviens donc de mon existence, finalement ? "

Adam ne répond pas immédiatement, ses yeux brûlant d'une colère contenue. Le silence entre nous est lourd, comme une tension électrique prête à exploser. Le vent souffle toujours, créant un fond sonore presque apaisant par contraste avec l'intensité de la confrontation.

-  "Ne fais pas l'innocente, " dit-il d'une voix glaciale. " Ce n'est pas juste une question de mémoire. C'est une question de respect. Tu sais très bien ce que tu provoques, et ce n'est pas la première fois. "

Je sens une chaleur désagréable monter en moi, mélange d'humiliation et de frustration. J'essaie de rassembler mes pensées, l'alcool brouillant encore ma concentration.

- « Respect ? » je rétorque, ma voix tremblante, mais ferme. « Peut-être que le respect fonctionne dans les deux sens, tu ne crois pas ? Je ne suis pas une marionnette que tu manipules quand ça t'arrange. »

Adam laisse échapper un rire amer, secouant la tête comme s'il était déçu par ma réponse. Il se rapproche encore, réduisant la distance entre nous jusqu'à ce que je puisse sentir la chaleur de son corps.

Il passe nerveusement sa main sur son visage et souffle bruyamment. Il ne dit rien, mais avance vers moi avant d'enrouler ses bras autour de moi et de me serrer fort. Son odeur m'envahit. 

- "J'ai commis une erreur", il murmure, "j'ai été aveuglé et j'ai perdu de vue ce qui était important...toi...". 

Mes doigts glissent doucement le long de son dos, cherchant un réconfort fragile dans le contact de sa peau. Je me retiens de pleurer, l'effort pour contenir mes émotions se faisant presque trop lourd à porter. Je n'avais pas réalisé à quel point ses bras, son corps, tout ce qu'il représentait pour moi, étaient devenus une source d'attachement si profonde. 

Blasphemous (DARK ROMANCE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant