Chapitre 31: Marche aux pieds.

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Ce fut l'esprit comme une mer déchainée qu'il chercha sa propriétaire. S'aventurant dans un couloir inconnu, il la retrouva dans sa chambre.

- Tu te couches devant la porte et je ne veux pas t'entendre !

En s'exécutant, il reçut, en pleine figure, les draps du lit. Perséphone faisait ses draps puis s'attaqua à tous ses vêtements. Elle refit ses ensembles, rangea les vêtements propres en les réorganisant. Le chien, par de discrets mouvements, se calait dans les draps et s'endormait progressivement. La femme s'assit sur son lit refait et vit sur son téléphone qu'il était quatre heures cinquante deux de l'après midi. La maison était presque rangée et propre; elle devait s'occuper de la pièce aux cages et ferait brosser les tapis par le chien et le reste des sols aussi tant qu'à faire. L'animal était là pour ça. Enfin, il devait être là pour ça, corrigea la blonde en le voyant dormir, sa taie d'oreiller sur son museau. Seau d'eau froide ou rencontre avec le mur, quel dilemme pour le réveiller. Malheureusement, elle ne put pas mettre en application ses idées, Maximilien se réveillait de lui même.

- Position d'attente !

Le chien, tout pataud, tenta de se mettre à genou dans les draps.

- Ecarte tes cuisses, c'est beaucoup mieux. Tu nettoiera les tapis et le salon avec la brosse et le reste des sols comme tu viens de le faire. Après ta dernière punition, nous ferons des choses plus stimulantes. 

Perséphone inspecta le sol et en fut satisfaite. Elle pourrait se concentrer sur autre chose que le ménage et les poils de chiens pour les prochains mois. Le chien soupira en se mettant au travail, combien de poils pouvait perdre deux chiens? La quantité était affolante. Les objets rangés, Camille Apolline laissa son regard planer, elle devrait l'emporter demain pour faire les courses. Les supermarchés n'existaient plus et pour chaque catégorie de produits des magasins avait fleuris sur tout le territoire. Ainsi les aliments étaient plus locaux du moins, les mobilités et les échelles avaient évolué. Les limitations de vitesse avaient presque toutes disparues ce qui rendaient les temps de trajets moins longs. Les commerçants avaient mis en place dans chaque ville ou villages des jours de marché, où ils se déplaçaient eux mêmes. Et malgré le fait que presque chaque Férioves possédaient une voiture, son utilisation avaient drastiquement chuté, tous se faisait à pieds en vélos, voir à cheval pour les plus anciens à la campagne. En ville, les transports en commun étaient plébiscité et des trains reliaient les villes du continent. Les courses de demain seraient une étape déterminante de l'avenir du chien, s'il passerait le reste de sa vie entre quatre murs ou si il le suivrait dans ses déplacements, voir même si elle devait le tuer sur le champs. Ca, elle en doutait, malheureusement.  Pendant que son nouveau café refroidissait, elle fit l'inventaire de ses placards, pour savoir quoi racheter et où. Si elle pouvait éviter de courir à droite à gauche toute la journée, ça pourrait être bien. Elle était à court de légume, de fruits, de viande, de farine, de tout en faite. Elle devrait faire le marché du lundi du village d'à coté puis se rendre un peu partout dans les différentes boutiques. Au moins, les placard de l'appartements étaient pleins, malgré le manque de produits frais. Une cravache et une laisse en main pour sortir, elle attendit le chien et  le prépara. Après la dernière punition, une trentaine de coups de cravache, il sortirent. La facilité de l'exercice surprendrait n'importe qui connaissant la blonde, du moins en théorie. Le chien devait marché à coté d'elle , sans tendre la laisse. Maximilien tentait de suivre le rythme chaotique de sa propriétaire, tantôt lent tantôt rapide et d'éviter les nombreux obstacles. Et elle osait dire que c'était stimulant, luter pour son intégrité physique. La cravache rencontrait son postérieur à chaque acoup donner sur la laisse, en arrière ou en avant. Il n'avait pas le droit de tirer en laisse comme ses congénères à véritable fourrure.

- Allez le chien, c'est pas mal, lui dit elle en faisant une pause.

Elle pianota sur son téléphone pendant que le chien se reposait face contre terre. Il releva la tête quand il sentit la laisse quitter son coup. 

- Tu continues de me suivre au pieds, sans t'éloigner. Ton déplacement doit être fluide, mais à ton niveau, c'est pour l'instant accessoire. Ne tente rien de contraire, tu le regrettera.

 Elle marcha de nouveau, son regard déviait du paysage au chien. Mais le chien commençait à trainer de la patte, un peu, beaucoup. Et ce qui devait arriver, arriva. Maximilien s'effondra au sol, le corps secoué de spasme. Comme s'était mignon de voir son chien découvrir, apprendre de lui même. Et il venait de découvrir la fonction du collier aux deux pics dans la peau, envoyer des décharges électriques. C'était un collier électrique.

- Reviens immédiatement à mes pieds, ordonna clairement la militaire.

Elle ne voulait pas qu'il découvre la fonction coup d'électricité toutes les minutes en cas d'éloignement prolongé. Il se traina à ses pieds difficilement, avec encor, la douleur fantôme qui l'avait traversé. Accroupi à son niveau, elle observa les légers spasmes qui perduraient. 

- Tu es autorisé à parler. Tu comprends où est ta place, où tu dois être et où je veux que tu sois quand je suis en déplacement, n'est-ce pas ?

- Oui Maitresse... marmonna Maximilien en reprenant son souffle. 

- Alors reste y. C'est ta place, celle que tu devras garder demain, peu importe ce qui se passe. Ici tu ne crains que des coups de jus et de cravache,  demain ton sort pourra être plus funeste. Je te conseille donc de suivre mes directives, à moins que tu ne souhaites me faire grandement plaisir à te faire souffrir. Mais dans ce cas là, demande le moi directement. A la fin de l'exercice tu feras ton choix, mais prend garde il donnera le ton à ton avenir ici, dans notre société.

 Le femme reprit l'exercice, le chien concentré sur ses talons. La caresse de la cravache l'aidait à se positionner correctement. Maximilien fut heureux de ne pas avoir les sangles et le harnais, pour le comprimer et le contraindre à se tenir aligné. Il ne comptait pas le nombre de coup de jus qu'il avait déjà pris. Et en plus Rémi et Appolon le narguaient en courant dans tous les sens et réclamaient l'attention de la femme qui les suivait. Enfin, il vit avec grand plaisir la porte de la maison se rapprocher au rythme des pas de la folle. Il prit néanmoins garde à ne pas dépasser la distance de sécurité. Il avait trop mal partout pour tenter le diable en fin d'après-midi.

- Alors, que vas-tu faire?

Le destin de perdantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant