Chapitre 35, partie 1: De mal, par cacophonie...

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- Reviens ici le chien ! C'est à moi que se réfère le collier, pas la voiture. Tu devrais en faire de même.

Le chien revint rapidement à ses pieds. Il boitait légèrement. Camille Apolline se dit qu'au moins les scotchs de la nuits avaient fait leurs effets. Pour rien au monde elle aurait supporté une tortue gémissant de douleur. Elle serait d'ailleurs morte d'électrocution. Maximilien retourna dans sa cage. Sa nuit avait été affreuse. Pour la première fois depuis longtemps, la guerre lui avait rendus visite. Il avait revu les champs de batailles, les blessées, les morts. Il s'était réveillé au son des cris d'agonies. L'enferment avait manqué de le rendre fou .Alors le bercement de la voiture n'avait pas tarder à faire son effet. Perséphone fit d'autres courses, au fil de la routes et des boutiques, au fil de l'histoire et de la culture. Elle acheta ses farines au meunier, ses viandes aux producteurs ... L'après-midi était entamé lorsque la blonde rentra chez elle. Elle libéra ses chiens, rangea les courses et sortit l'humain endormi de sa cage. Elle mélangea une gelée à une bouillie dont la texture et l'odeur aurait pu retourner le cœur de plus d'un. Le chien se crut de retour sur le champ de bataille. Il entendait les mouches voler, l'odeur des cadavres qui pourrissaient et les hurlements que trop rarement couvert par les pleurs. La nuit, le silence le réveillait. Pourtant, ce fut un coup de cravache qui le fit. Il fut rapidement insisté à manger et dut s'exécuter. La blonde alla chercher ses affaires, son courrier et s'installa dans le salon. S'assurant que l'animal mangeait, elle prépara une théière avec de l'eau bouillante  et une assiette avec de quoi grignoter. Elle s'attela à la lecture, au tri, et à la réponse de ses mails, nombreux, avec assiduité. Puis elle retravailla ses dossiers, les peaufina, les réécrivit jusqu'à ce qu'elle en soit satisfaite. Elle tria son courrier en commençant enfin à boire son thé dans une tasse avec une soucoupe, connaissant sa maladresse lorsqu'elle travaillait. Perséphone se sentit mal à l'aise face aux invitations. Elle avait été un acteur majeur de la guerre, mais cela justifiait il de faire d'elle une femme mondaine plus que nécessaire? Une inauguration d'entreprise, un rendez-vous dans un salon d'esthétisme et une réception mondaine n'avait rien avoir avec ses domaines d'expérience. Mais, personne ne connaissait réellement ses domaines, ce qui la rendait aux yeux de tous d'une grande polyvalence.

- Finis ta gamelle.

 Sa première tasse de thé bue,  elle répondit à son courrier et passa deux coups de téléphone. Elle avisa de l'heure,  et se permit une pause.  Les chiens sortirent de la maison et purent se dégourdir les pattes ou essayer de rester à trois mètre à cause du mauvais souvenir du collier électrique malgré son absence.

- Le chien, tu vas repasser le linge dans la panière verte et  plier le linge par catégorie puis tu reviens à mes pieds. Et je ne veux pas t'entendre!

Camille Apolline prit son téléphone, après une tentative infructueuse de connexion et composa le numéro de la réception du centre. 

- Bonjour, c'est mademoiselle  SPHT Perséphone, je souhaiterai réserver les salles de travail B1 et D5.

- N'avez vous pas pu réservé en ligne? demanda la femme de l'accueil.

- Non toujours pas. Je ne peu toujours travailler avec le site.

- Quand souhaitez vous les réserver.

- Excusez -moi, pour demain.

- Vous faudra - t - il autre chose? s'impatienta la Fériove.

- Non rien à part les kits habituels et l'interdiction d'approcher les boxes sous ma gestion jusqu'à mon arrivée.

- Seuls les intrépides le font, personne n'osent plus s'en approcher.

- Je le sais mais malheureusement, je préfère prendre mes précautions.

- Et bien à demain alors, salua la réceptionniste avant de raccrocher.

- Je ne suis pas tombée sur la meilleur. Enfin, le réservation sera faite et c'est le principale. J'aurai déjà assez de travail comme ça. Rémi, Apollon, vous viendrez avec moi demain.

Replongeant dans ses dossiers, elle fut coupée par la sonnerie de son téléphone. Qui pouvait bien la déranger à cinq heures de l'après midi un lundi? C'était Anna SPHT Linef.

Elle décrocha rapidement.

- Bonjour, nous avons un problème. Je vous prierai de vous connecter à la séance exceptionnelle.

- Que se passe-t-il?

- Nous avons reçu une lettre, différente, trop différente pour qu'elle ne comporte pas de risque. Elle pourrait être écrite par un humain. Pour l'instant seul nous sept sommes au courant et nous ne devons affoler personne, informa la femme au bout du fil.

- Prétexte?

- Gestion des lettres adressées au Conseil. Elle sera ouverte à la fin.

- Que contient elle?

- Je ne sais pas.

- Pourquoi vous inquiétez vous? Ce n'est peu être qu'une erreur?

- Les trois ont senti une anormalité,  un parfum lourd, de sang, de mort, souffla la femme.

- Bien, je serai là, confirma la militaire en raccrochant.

Comment une telle lettre avait elle réussi à arriver au Conseil. Elle aurait du être signalée. Ou elle n'était jamais passée par un service de contrôle, ce qui rendrait leur affolement d'autant plus justifié. Le chien arriva à ses pieds. La générale se réinstalla à son bureau et commença à se connecter à la visioconférence. Ce ne serait pas irréaliste de la voir lors des retours de la population. Elle en était assez proche.

- Position d'attente le chien! ordonna la blonde en glissant un ballon écarteur dans sa bouche. Pas un son ou tu dors dehors.

Maximilien frissonna. Il savait qu'elle le ferai et dans les pires conditions possibles. Et avec le froid, il ne donnait pas cher de sa peau et au mieux, de ses doigts. Il finirait amputer de tous les doigts et ses capacités à survivre en seraient affectés. Tenant la position, il s'astreint à maintenir un silence absolu ainsi qu'à écouter. Toutes informations pourraient lui servir à un moment ou un autre. La réunion commença. Au centre d'une salle ronde, un personne à une tribune se chargea de lire chacune des lettres avec exactitude. La session se déroula sans aucun encombre. Un message arriva sur son téléphone; L'un des sept parlait, les autres répondirent. La dernière nommée avait du mal a saisir l'enjeux et le danger grandissant derrière son écran. Danger qui changerait aussi brutalement la face du monde que la guerre contre les humains pour de rares élus, et pour la majorité, signifierait une douce mais inexorable descente aux enfers de la vérité. Oh oui, les dés jetés annonçaient du sang frais pour les monstres de vérités. Mais qui aurait pu s'en douter. Personne, personne sauf celui qui voulait quitter le silence, hurler à la face du monde l'horreur, son horreur et faire chuter tout avec lui, faire chuter ceux qui pensaient avoir tous détruis il y a un millénaire, ceux qui pensaient avoir fait leur devoir de création de ligner, quitte à accepter son sort et bruler selon la volonté de sa création. Et il ne le fera pas seul ...

 Anna SPHT Linef: C'est le moment.

Le destin de perdantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant