Chapitre 29: L'épopée de la gamelle

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- Tu peux manger.

Le chien  refusa d'abord de gouter, son ventre lui faisait trop mal puis après deux bouchée, il se jeta sur sa gamelle, tant et si bien que sa propriétaire dut le prendre par le collier pour lui laisser le temps de respirer et d'avaler correctement.

- Personne ne va te prendre ta gamelle. Prend ton temps, bois et mache correctement sinon tu va être malade. Même si Rémi et Appolon te tournent autour, il savent qu'il n'ont pas le droit de manger ta gamelle. La seule personne pouvant y toucher, c'est moi, et je ne compte pas de priver de repas, expliqua calmement Camille Apolline en le regardant.

C'était la première fois qu'il se jetait ainsi sur sa gamelle. Certes, c'était un mélange de légumes, de céréales et de bourguignon chaud, mais cela n'expliquait pas son comportement. Elle ramena la gamelle avec son pied, car en plus de manger vite, sa gamelle partait en voyage vers la cuisine.                                                                                                                                                                         Lorsque Maximilien avait pu retourner dans la maison,  il en avait été heureux. Se dépêchant de mettre la table, il se coucha de nouveau contre le four en se recroquevillant pour faire passer la douleur. Il ne mangera pas ce midi, il avait trop mal et pas faim. Rémi et Appolon vinrent le voir, le renifler avant de l'inciter à bouger mais il ne répondit pas. La blonde rentra et se lava les mains. Elle l'appela et le fit aller dans la pièce où il dormait.

- Aux pieds! ordonna elle en commençant à l'habiller.

C'était à nouveau une combinaison, bleu, allant de ses genoux à son cou et arrivant à ses coudes pouvant s'ouvrir au niveau de ses organes génitaux et une fermeture permettait de l'ouvrir et de la fermer.. Elle le réchauffait plus que la grise. La femme préparait son repas et le sien en mixant des aliments et finalement ajouta une petite louche de bouillon dans la gamelle, mélangée avec un tous petit peu de sauce du bourguignon.

En analysant un peu plus son comportement, c'était peut-être la chaleur de la nourriture qui l'attirait. Elle avait fait en sorte que le repas soit plus attirant qu'à l'accoutumée; le lavement avait fatigué le chien et il était hors de question qu'il ne mange pas, que ce soit à cause de la douleur ou par rébellion. Il devait manger pour survivre et s'adapter.

- Si je te lâche le chien, tu vas boire et prendre le temps de manger?

- Ouaf

Le chien s'intéressa à sa gamelle d'eau,  faisant déborder l'eau à cause de sa maladresse. Mais la gamelle recommença à voyager. C'était difficile de laper la bouillie sans tenir le contenant ce qui donnait lieu à des... déplacements des plus sonores.

- Ramène ta gamelle aux pieds de ma chaise, exigea sa maitresse en allant chercher les boites dans la cuisine, avec ton museau !

Le chien s'empressa d'obéir et mangea sa gamelle avec envie et avec dévotion. Il lapa de l'eau pour faire une pause et réattaqua le fond de sa gamelle, mettant sa tête juste au dessus. Le bruit léger de la machine à café le fit sursauter. Sa faim inattendue le poussa à continuer de manger jusqu'à retourner dans la cuisine, en lustrant la gamelle de sa langue.

- Elle est prête à être rangée, constata la blonde en déposant la gamelle dans l'évier. La prochaine fois, évite de faire vivre une épopée à ta gamelle. Va à ta place et bois.

Une fois sa tasse pleine et les boites en main, elle retourna s'assoir et dégusta son dessert. Elle dut casser un sablé en deux pour ses chiens qui avaient leur grosse tête poilue sur les deux cuisses de la femme.

Le destin de perdantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant