Sous les Draps du Parlement [ Attal x Bardella ]

Tourments

Point de vue de Jordan




Les deux politiciens venaient de s'installer dans leur lit.

Jordan pouvait sentir le souffle chaud de Gabriel caresser sa peau, sa tête reposant sur son torse.

Il passa sa main dans les cheveux grisés de son compagnon, qui semblait si apaisé.

La respiration du plus petit se faisait de plus en plus lente, l'homme semblant s'endormir peu à peu.

Or, Jordan vint sortir ce dernier du doux sommeil qui le gagnait en brisant le silence dans lequel ils étaient tous deux plongés.

— Gabriel, chuchota-t-il.

Gabriel se sentait si bien, somnolent déjà dans les bras de Jordan. Il aurait préféré qu'ils s'endorment tous les deux et qu'ils aient enfin la chance de partager une nuit paisible après tout ce qu'ils avaient vécu. Or, il pouvait sentir dans la voix de son partenaire que ce dernier avait besoin de lui parler.

— Oui, Jordan, qu'est-ce qui se passe ? Marmonna Gabriel contre le torse de l'homme.

Dans ses paroles, les lèvres de Gabriel embrassaient presque la peau de Jordan. Et il s'en voudrait presque de vouloir aborder un sujet aussi déplaisant pour son partenaire que pour lui, alors qu'ils partageaient un moment de calme dans lequel ils se sentaient bien.

— Je sais que ça ne fait qu'à peine vingt-quatre heures que tu es sorti de ton coma. Et donc que tout est encore très récent pour toi. Mais pour moi, ce fameux soir, celui durant lequel j'ai bien cru que j'allais te perdre, me paraît déjà lointain.

La voix de Jordan se voulait calme, mais elle trahissait clairement la détresse ainsi que la vulnérabilité de l'homme à travers ses mots.

Gabriel releva la tête doucement, quittant la chaleur de l'homme qui partageait son lit, avant de confronter son regard.

Jordan avait marqué un temps de pause dans ses paroles, ses yeux semblant être remplis de doute quant à ce qu'il s'apprêtait à lui dire.

Gabriel se saisit de l'une des mains de son compagnon, caressant délicatement le dos de celle-ci avec son pouce.

Il afficha un léger sourire sur ses lèvres, comme voulant lui montrer que l'homme avait toute son attention.

— Je t'écoute, Jordan, prends ton temps.

À la vue du sourire de son amant, Jordan eut un peu plus de doute encore à l'idée de continuer cette discussion.

Tout ce qu'il souhaitait était de le voir sourire. De voir l'homme qu'il aimait et qui partageait sa vie heureux, et il savait très bien que cette discussion effacerait ce si beau sourire qu'il arborait sur ses lèvres. Ce même sourire qui réchauffait son cœur à chaque fois qu'il avait l'occasion de le voir.

— Peut-être pourrions-nous reparler de cela plus tard ? Ce n'est pas pressant.

Jordan affichait un sourire suite à sa réponse. Un sourire sincère, heureux de voir l'homme à ses côtés souriant. Malgré cela, Gabriel pouvait toujours voir cette détresse dans son regard.

Il se rapprocha de l'homme, sa tête trouvant refuge dans le creux de son cou, se frottant légèrement contre sa peau.

— Ne me mens pas, Jordan, s'il te plaît. Arrête de toujours prendre sur toi pour nous deux. Une relation, ça va dans les deux sens. Je vois bien que ça te préoccupe. Aide-moi à apaiser tes peines, mon cœur. Je t'en prie.

Jordan regardait attentivement l'homme qui s'était blotti contre lui de nouveau. Son souffle chaud parcourant désormais son cou, et ses doigts s'entrelaçant aux siens.