Un Moment de Répit
Le soleil matinal perçait doucement à travers les rideaux de Baker Street, baignant l'appartement d'une lumière douce et réconfortante. Après les événements de la veille, l'atmosphère était étrangement paisible, comme si le monde s'accordait un moment de répit.
Sherlock était assis à sa table de travail, entouré de journaux et de dossiers, mais son regard semblait perdu dans le vide. Émilie, de son côté, était dans la cuisine, préparant du thé. John, installé confortablement dans son fauteuil, lisait un livre tout en gardant un œil attentif sur ses deux amis.
— Vous prenez du sucre dans votre thé, Sherlock ? demanda Émilie depuis la cuisine, sa voix légère et apaisante.
Sherlock revint à la réalité, un léger sourire aux lèvres.
— Non, merci. Juste du lait.
Elle revint avec deux tasses fumantes, en posant une devant Sherlock avant de s'asseoir en face de lui. Leurs doigts se frôlèrent brièvement en échangeant les tasses, un geste anodin mais qui provoqua un léger picotement électrique.
John observa la scène avec un sourire amusé, se replongeant dans son livre sans dire un mot. Le silence qui régnait n'était pas oppressant, mais plutôt confortable, comme une couverture chaude en hiver.
— J'ai toujours trouvé fascinant comment une simple tasse de thé pouvait apporter un tel réconfort après une nuit mouvementée, commenta Émilie, regardant Sherlock par-dessus le bord de sa tasse.
Sherlock hocha la tête, appréciant la chaleur qui se répandait en lui.
— C'est vrai. Il y a une qualité méditative dans les rituels simples, quelque chose qui permet à l'esprit de se ressourcer.
John leva les yeux de son livre, interpellé par la remarque.
— Sherlock qui parle de méditation et de réconfort ? Je crois que je devrais prendre des notes, plaisanta-t-il, provoquant un éclat de rire chez Émilie.
Sherlock sourit en coin, jetant un regard complice à Émilie.
— Il faut bien que je le surprenne de temps en temps.
Leurs yeux se rencontrèrent, et un moment de compréhension silencieuse passa entre eux. Il y avait une douceur inattendue dans cette connexion, une reconnaissance mutuelle de leurs forces et faiblesses respectives.
***
Après le thé, John suggéra une promenade dans Regent's Park, une manière de profiter du rare beau temps londonien et de se détendre un peu. Sherlock, étonnamment d'accord, enfila son manteau tandis qu'Émilie et John se préparaient.
Dans le parc, les arbres étaient en pleine floraison, et les chemins étaient parsemés de promeneurs et de joggeurs profitant du soleil. Le trio marchait côte à côte, l'atmosphère légère et insouciante.
— Saviez-vous, Émilie, que Sherlock a l'habitude de déduire des choses sur les passants quand nous nous promenons ? Ça peut devenir un jeu intéressant, lança John avec un sourire.
Émilie haussa un sourcil, amusée.
— Vraiment ? Et vous, Sherlock, que pouvez-vous déduire sur cette femme là-bas avec le chien ?
Sherlock observa la femme quelques secondes, puis répondit sans hésitation.
— Elle travaille dans le secteur financier, probablement dans une banque d'investissement. Son chien est un compagnon récent, comme l'indiquent ses chaussures encore en bon état malgré la boue du parc. Elle a des cernes, ce qui suggère un travail stressant et des nuits courtes.
Émilie hocha la tête, impressionnée.
— Pas mal. Mais je parie que vous avez remarqué aussi que son chien a un collier avec le logo d'un club de randonnée, indiquant qu'elle essaie d'intégrer plus de loisirs dans sa vie.
Sherlock sourit, agréablement surpris par la perspicacité d'Émilie.
— Exactement. Peut-être devrions-nous continuer ce jeu, il semble que vous ayez un œil aussi aiguisé que le mien.
John éclata de rire.
— On dirait que tu as trouvé une adversaire à ta taille, Sherlock.
***
La promenade continua, entre échanges légers et défis amicaux, créant une atmosphère de camaraderie et de complicité. Pour Sherlock, qui avait toujours considéré les relations humaines comme secondaires par rapport à son travail, c'était un moment de tranquillité et de découverte. Pour Émilie, c'était l'occasion de tisser des liens au-delà du professionnalisme et de découvrir une facette plus humaine du célèbre détective.
En fin de journée, alors que le soleil commençait à décliner, ils s'assirent sur un banc, profitant du calme ambiant. Émilie regarda Sherlock, un sourire en coin.
— Je ne sais pas si c'est le soleil ou la compagnie, mais aujourd'hui était une bonne journée, dit-elle doucement.
Sherlock, d'habitude si réservé, répondit avec un rare sourire sincère.
— Oui, c'était une bonne journée.
Alors que la lumière du jour s'estompait, une nouvelle chaleur et une compréhension mutuelle s'étaient installées, offrant à chacun une bouffée d'air frais avant de reprendre leur lutte contre Moriarty. Une journée simple mais précieuse, ancrant leur relation naissante dans un moment de répit bien mérité.

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Une colocataire improbable
FanfictionDans les ruelles sombres de Londres, où chaque ombre cache un secret, Sherlock Holmes se trouve face à un ennemi à la hauteur de son intellect : le redoutable Moriarty. Alors que les complots se multiplient et que les preuves se retournent contre lu...