Une colocataire improbable

CHAPITRE 11 - RENCONTRE INATTENDUE

Rencontre Inattendue

Les rues de Londres étaient toujours un théâtre de vie, animé par le flux constant des passants pressés et des taxis vrombissants. Sherlock, perdu dans ses pensées, arpentait les trottoirs familiers, son esprit s'égarant parmi les détails d'une affaire en cours. Soudain, son regard fut attiré par une silhouette connue au milieu de la foule : Émilie.

Leurs regards se croisèrent brièvement, une étincelle de surprise traversant les traits d'Émilie alors qu'elle ralentissait le pas. Sherlock, avec sa curiosité insatiable, ne put résister à l'opportunité de creuser davantage dans l'énigme qu'était Émilie.

***

— Émilie, salua-t-il, un sourire en coin trahissant son intérêt. Quel hasard de vous croiser ici.

— Sherlock, répondit-elle avec un sourire léger, ses yeux reflétant une chaleur mêlée de prudence. Londres est une ville étonnamment petite parfois.

Ils marchèrent côte à côte, leurs pas s'alignant naturellement, tandis qu'ils échangeaient des nouvelles banales sur leurs récentes activités. Cependant, Sherlock ne pouvait s'empêcher de chercher les failles sous la surface polie d'Émilie.

Alors qu'ils avançaient, Sherlock nota une légère tension dans les épaules d'Émilie, une raideur subtile qui trahissait une inquiétude intérieure. Il observa ses mains, un léger tremblement à peine perceptible dans ses gestes.

— Vous avez l'air préoccupée, fit-il remarquer, plongeant son regard dans le sien, cherchant à percer ce voile de calme qu'elle affichait habituellement.

Émilie hésita un instant, une ombre de vulnérabilité passant sur son visage avant de s'effacer.

— Simplement des soucis personnels, rien qui ne vaille d'être mentionné.

Cette réponse évasive piqua la curiosité de Sherlock. Il savait que derrière les mots soigneusement choisis se cachait quelque chose de plus profond, un aspect d'Émilie qu'elle préférait garder caché.

Bien que Sherlock ait toujours respecté l'intimité des autres..., il avait une aversion naturelle pour l'inconnu. L'idée qu'Émilie, une femme qu'il avait appris à estimer pour son intellect et sa perspicacité, puisse avoir des faiblesses qu'elle ne lui révélait pas, l'intriguait au plus haut point.

— Les soucis personnels peuvent être une source inestimable d'indices sur notre vraie nature, rétorqua Sherlock, sa voix teintée d'un intérêt sincère.

Émilie le regarda, un sourire à demi-masqué par une certaine mélancolie.

— Je suis sûre que vous seriez capable de déduire bien plus que je ne pourrais vous dire, Sherlock. Mais même vous, parfois, devez accepter qu'il y a des énigmes que l'on choisit de garder pour soi.

Cette résistance subtile ne fit qu'alimenter la détermination de Sherlock à comprendre ce qui perturbait Émilie. Peut-être avait-elle des blessures émotionnelles, ou des peurs secrètes qu'elle ne souhaitait pas révéler. Ces failles humaines étaient souvent ce qui rendait une personne vraiment intéressante à ses yeux, un puzzle à décrypter.

— Un jour, vous trouverez peut-être la confiance nécessaire pour me laisser vous aider à résoudre ce mystère personnel, dit Sherlock, son ton légèrement taquin mais empreint d'une certaine gravité.

Émilie hocha la tête, une lueur de gratitude dans son regard.

— Peut-être. Mais pour l'instant, je préfère rester l'énigme que vous n'avez pas encore résolue.

Alors qu'ils se séparaient, Sherlock sentit que la complexité d'Émilie ne faisait que s'approfondir. Il s'était engagé dans une quête involontaire de compréhension, motivé par un désir aussi professionnel que personnel. Et bien qu'il respectât son désir de garder certaines parties d'elle-même cachées, il savait que son esprit ne se reposerait pas tant qu'il n'aurait pas découvert ce qui se cachait derrière cette façade de calme et de confiance.

Sherlock comprenait désormais qu'Émilie était bien plus qu'une simple alliée intellectuelle. Elle était un mystère vivant, une âme humaine avec des forces et des faiblesses, et c'était précisément cela qui la rendait si fascinante à ses yeux.