Chapitre 59 - Enquête au Coeur de la Nuit (partie 1)

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Enquête au Cœur de la Nuit

La nuit enveloppait la ville d'un voile d'obscurité mystérieux, illuminant à peine les pavés mouillés par une pluie récente. La lumière des réverbères dansait sur les rues étroites, projetant des ombres inquiétantes sur les façades des bâtiments historiques. Chaque coin de rue semblait murmurer des secrets anciens, et chaque ruelle offrait la promesse de mystères non résolus. C'était dans ce cadre théâtral que Sherlock et Émilie se retrouvaient, prêts à pénétrer dans un bâtiment suspect, leur objectif : démanteler les restes du réseau de Moriarty.

Sherlock ajusta son écharpe noire, ses yeux perçants scrutant les alentours. L'adrénaline pulsait dans ses veines, une sensation familière qui s'accompagnait de la promesse d'une énigme à résoudre. Mais cette fois, il était également conscient de la présence d'Émilie à ses côtés. Elle était devenue une complice essentielle, non seulement dans l'enquête, mais aussi dans les dédales compliqués de ses propres émotions.

Émilie, d'un pas assuré, se tenait à ses côtés, prête à le suivre dans l'inconnu. Sa silhouette, silhouette d'une femme déterminée, contrastait avec la fragilité qu'elle avait parfois affichée. Ce mélange de force et de vulnérabilité fascinait Sherlock. Il ne pouvait s'empêcher de se demander à quel point ses sentiments pour elle s'étaient intensifiés au fil des jours. Chaque regard, chaque échange, semblait chargé d'une électricité latente, rendant chaque moment partagé presque précieux.

— Nous devons être prudents, murmura Émilie, son souffle chaud à peine audible dans le froid nocturne. Elle avait dit cela d'une voix ferme, mais il y avait une lueur d'excitation dans ses yeux.

Sherlock acquiesça.
— Nous ne savons pas qui pourrait être à l'intérieur. La dernière fois que Moriarty a été impliqué dans quelque chose, cela n'a pas très bien fini.

Émilie s'approcha de lui, son regard fixe sur l'entrée du bâtiment.
— Juste un bâtiment apparemment abandonné, mais cela cache certainement quelque chose. Il doit y avoir des indices sur Moriarty ici.

Avec une légère pression, elle poussa la porte en bois qui grinça sous la pression, révélant un hall d'entrée plongé dans l'obscurité. L'air était lourd, chargé de l'odeur de l'humidité et de l'oubli. Sherlock alluma sa lampe de poche, le faisceau de lumière se frayant un chemin à travers l'obscurité, révélant des murs décrépits et des débris éparpillés sur le sol.

— Nous devrions nous séparer pour couvrir plus de terrain, proposa-t-il, mais Émilie l'interrompit.

— Non, pas dans un endroit comme celui-ci. Rester ensemble nous permettra d'être plus efficaces et de nous protéger mutuellement.

Une partie de lui admirait sa détermination.
— Très bien. Mais si je vous dis de partir, vous obéissez.

Émilie sourit, un sourire à la fois défiant et charmeur.
— Je ne fais jamais ce qu'on me dit.

Ils avancèrent dans le bâtiment, les murs émettant des craquements à chaque mouvement. Les bruits de leurs pas résonnaient comme des battements de cœur dans le silence pesant. À chaque coin, Sherlock observait attentivement, conscient de la manière dont Émilie le suivait, sa présence à ses côtés apportant un certain réconfort.

— Vous vous souvenez de la première fois que nous avons fouillé un endroit comme celui-ci ?  demanda-t-elle, essayant de détendre l'atmosphère.

Sherlock fit un léger hochement de tête, un sourire en coin.
— Je me souviens que vous avez failli tomber dans une trappe.

Émilie éclata de rire, le son résonnant dans l'obscurité.
— Je ne suis pas si maladroite, vous savez. Juste un peu téméraire.

— Téméraire ? Cela ne serait pas le mot que j'utiliserais. Il pourrait aussi s'agir de témérité.

Ils continuèrent à avancer, échappant à la peur qui s'insinuait dans leurs cœurs. Chaque pièce qu'ils exploraient semblait avoir son propre caractère, son propre mystère. Dans une salle, un vieux piano désaccordé attirait leur attention. Émilie s'approcha, ses doigts effleurant les touches jaunies.

— Je me demande si quelqu'un a déjà joué ici, murmura-t-elle, ses yeux s'illuminant.

— Probablement, répondit Sherlock, s'approchant d'elle. Moriarty a peut-être même fait ses plans ici.

Émilie, dans un élan d'inspiration, commença à jouer quelques notes. La mélodie, bien que désaccordée, résonnait avec une beauté désespérée. Sherlock s'arrêta, captivé, se laissant emporter par la musique.

Elle sourit, le regard concentré sur le piano.
— Je n'ai pas beaucoup d'occasion de jouer ces derniers temps. Mais la musique a toujours été un moyen de m'échapper.

Il s'approcha d'elle, le cœur battant plus vite alors qu'il se trouvait si près d'elle.
— C'est une belle façon de faire face à la réalité.

Soudain, elle leva les yeux, capturant son regard. Un moment de silence s'installa entre eux, un moment suspendu où tout semblait possible. Sherlock pouvait sentir la tension dans l'air, une tension palpable qui leur était propre. Ils étaient deux âmes perdues dans l'obscurité, cherchant un réconfort l'un dans l'autre.

Leurs visages étaient si proches maintenant, la chaleur de leur souffle se mêlant. Émilie ne bougeait pas, ses yeux brillants d'émotions conflictuelles. Sherlock était conscient de chaque détail — les reflets de la lumière sur ses cheveux, la douceur de ses traits, l'invitation silencieuse de ses lèvres.

Il voulait l'embrasser, se plonger dans cette mer d'émotions qui les entourait, mais une inquiétude sourde le retenait. Peut-être que cela n'était pas le bon moment. Peut-être qu'ils devraient rester concentrés sur leur mission.

Mais alors qu'il s'approchait d'elle, une porte dans le couloir s'ouvrit brusquement, faisant écho dans le silence. Le bruit résonna comme un coup de tonnerre, les ramenant brusquement à la réalité.

Émilie fit un pas en arrière, son visage exprimant une surprise mêlée à une frustration palpable.
— Qu'est-ce que c'était ?

Sherlock, toujours en alerte, se retourna, son esprit s'éveillant.
— Nous ne sommes pas seuls. Préparez-vous.

Il se glissa derrière Émilie, prêt à agir. Ils se déplacèrent lentement vers la porte, leurs cœurs battant à l'unisson. L'adrénaline pulsait à nouveau dans leurs veines, les rappelant à la raison. Le moment voluptueux s'était dissipé, remplacé par une détermination renouvelée.

— Je vais jeter un œil, chuchota-t-il.

Émilie acquiesça, bien que son regard trahisse une inquiétude.
— Faites attention.

Sherlock se glissa vers la porte, écoutant attentivement. Des murmures indistincts parvinrent à ses oreilles, accompagnés de bruits de pas. Il échappa un léger soupir, réalisant que ce qu'il craignait était vrai. Ils n'étaient pas seuls, et leur présence ici ne passerait peut-être pas inaperçue.

— Je crois qu'on a des visiteurs, murmura-t-il en revenant vers Émilie.

— Qu'est-ce que vous proposez ? demanda Émilie, son visage résolu.

— Je pense que nous devons nous préparer à nous défendre. Il se pourrait qu'ils aient découvert notre présence.

Les yeux d'Émilie s'illuminèrent d'une détermination nouvelle.
— Quoi qu'il arrive, nous devons nous battre ensemble.

— Ensemble, confirma Sherlock, son cœur battant à l'idée de ce qu'ils allaient affronter.

Ils se mirent en position, prêts à affronter l'inconnu. L'obscurité qui les entourait semblait à la fois menaçante et familière, comme si elle les enveloppait dans un cocon de protection, leur permettant de puiser de la force l'un dans l'autre.

Et tandis qu'ils se tenaient côte à côte, une pensée traversa l'esprit de Sherlock. Quoi qu'il arrive cette nuit-là, ils étaient ensemble, et cette idée lui offrait une force inattendue.

Une colocataire improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant