Chapitre 51 - Le Mariage (partie 2)

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Le Mariage

L'église était magnifiquement décorée. Les bancs remplis d'invités murmuraient doucement en attendant que la cérémonie commence. Émilie, assise discrètement vers le fond, observait la scène avec une certaine tendresse. Elle connaissait bien John, son pragmatisme et sa loyauté indéfectible. Elle savait combien ce mariage signifiait pour lui, et combien cela devait représenter un défi pour Sherlock, qui n'exprimait jamais ses sentiments de manière conventionnelle.

Lorsque Mary fit son entrée dans l'allée, tous les regards se tournèrent vers elle. Émilie se perdit un instant dans la scène, touchée par l'amour évident qui émanait de chaque détail de la cérémonie. Mais elle sentait aussi une tension croissante chez Sherlock, qui se tenait près de l'autel, raide comme un piquet.

Lorsque les vœux furent échangés, Sherlock resta impassible, observant chaque détail, chaque expression. À un moment, son regard se posa sur Janine, qui lui adressa un clin d'œil.

À côté de lui, Émilie croisa les bras, visiblement sur la réserve.

Une fois la cérémonie terminée, alors que les invités commençaient à se disperser pour la réception, Sherlock se dirigea vers Janine. Émilie le suivit à une distance respectueuse, son instinct en alerte.

— Alors, Sherlock Holmes, dit Janine en souriant. Vous n'êtes pas aussi effrayant que Mary le prétend.

Sherlock esquissa un sourire en coin.

— Je suis sûr qu'elle exagère. Je suis tout à fait charmant.

Janine rit doucement, et ils échangèrent quelques paroles légères. Émilie, non loin, observa la scène avec attention, ses sourcils légèrement froncés.

Puis Émilie retrouva Sherlock qui s'était installé à l'écart, debout sous un arbre à l'extérieur de l'église. Il semblait distant, comme s'il était ailleurs, perdu dans ses pensées.

— Vous avez survécu à la première partie, dit-elle avec un sourire moqueur en s'approchant de lui.

Sherlock leva un sourcil.
— C'était d'une banalité affligeante, murmura-t-il en observant les invités se disperser. Mais il ne pouvait pas ignorer la façon dont John et Mary s'étaient regardés pendant la cérémonie. Cela lui échappait encore.

Émilie s'arrêta juste à côté de lui, fixant le même point à l'horizon.
— Vous savez, ce n'est pas parce que vous ne comprenez pas quelque chose que c'est sans valeur.

Il tourna la tête vers elle, intrigué.
— Je comprends l'amour en tant que phénomène chimique. Une combinaison d'hormones et d'impulsions neuronales.

Elle rit doucement.
— Non, Sherlock. Ce que vous comprenez, c'est la science derrière l'amour. Mais comprendre l'amour en tant que sentiment, c'est autre chose. C'est là que John pourrait vous apprendre quelque chose.

Sherlock ouvrit la bouche pour répondre, mais à ce moment-là, John et Mary ouvraient les portes du lieu de la réception, main dans la main, et les invités se rassemblèrent autour d'eux. Émilie tapota doucement l'épaule de Sherlock.
— Allez faire votre discours. Et rappelez-vous, il n'attend pas que vous soyez parfait. Il attend juste que vous soyez vous.

Sherlock la fixa un moment, une lueur indéchiffrable dans le regard, puis se dirigea vers les autres.

***

La salle de réception était magnifique, remplie de rires et de conversations animées. Émilie s'assit à une table avec d'autres invités, observant de loin Sherlock qui semblait toujours mal à l'aise, malgré les tentatives de John pour le détendre. Le moment du discours était arrivé, et tout le monde se tourna vers lui avec curiosité et une pointe d'inquiétude.

Une colocataire improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant