CHAPITRE 16 - LA NUIT CHEZ EMILIE

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La Nuit chez Émilie

Sherlock descendait les marches du petit immeuble d'Émilie, ses pensées encore enchevêtrées dans les analyses qu'il venait de lire. Il était rare qu'une rencontre laisse une telle impression sur lui, et il se sentait paradoxalement à la fois stimulé et troublé. Son esprit, d'ordinaire si clair, était maintenant un champ de bataille entre la curiosité intellectuelle et une attirance subtile qu'il n'arrivait pas à ignorer.

C'est alors que la voix d'Émilie retentit derrière lui.

Sherlock !

Il s'arrêta net, se retournant pour voir Émilie à l'entrée de son appartement, une expression mi-résolue, mi-hésitante sur le visage.

Attendez. Je sais que c'est inhabituel, mais... vous pourriez rester ici cette nuit, en tout bien tout honneur. Il est tard et... Elle marqua une pause, cherchant ses mots. ...votre lieu de résidence est loin.

Sherlock la dévisagea, étudiant chaque micro-expression, chaque mouvement imperceptible, cherchant à comprendre ses véritables intentions. Mais ce qu'il vit dans ses yeux n'était ni de la séduction, ni un jeu. C'était une sincérité désarmante.

Il hésita un instant avant de hocher légèrement la tête.

Très bien.

Émilie sourit, un sourire simple et non affecté, puis elle s'effaça pour le laisser entrer de nouveau dans l'appartement.

***

L'appartement d'Émilie, bien que modeste, avait un charme indéniable. Les étagères remplies de livres, les petites lampes qui diffusaient une lumière douce et chaleureuse, les œuvres d'art accrochées aux murs... tout cela formait un cocon accueillant. Sherlock remarqua les détails – une photo encadrée d'Émilie plus jeune, un vase contenant des fleurs récemment coupées, des carnets remplis de notes soigneusement empilés sur un bureau.

Émilie referma la porte derrière eux, l'atmosphère étant tout à coup plus intime, presque confortable. Elle s'avança vers la petite cuisine ouverte et lança :

J'ai du thé, si ça vous intéresse. Ou quelque chose de plus fort peut-être ?

Sherlock, d'habitude peu intéressé par les plaisirs du quotidien, répondit presque machinalement.

Du thé, ce sera très bien.

Elle acquiesça et se mit à préparer une théière, en silence. Sherlock s'assit dans un fauteuil près de la cheminée, ses doigts pianotant distraitement sur l'accoudoir. Ses yeux erraient à travers la pièce, s'attardant sur les détails qui, pour la plupart, passeraient inaperçus aux yeux d'un observateur lambda. Mais pour lui, chaque objet, chaque livre, chaque décoration racontait une histoire, celle d'Émilie.

Quelques minutes plus tard, elle lui tendit une tasse de thé fumant et s'assit en face de lui, sur un canapé moelleux. Ils restèrent un moment silencieux, dégustant le thé, chacun perdu dans ses propres pensées.

Sherlock finit par briser le silence.

Vous avez une bibliothèque impressionnante. Vos lectures sont... variées.

Émilie sourit.

Les livres ont toujours été une passion pour moi. Ils offrent des perspectives infinies, des réponses et des questions que je n'aurais jamais pu imaginer autrement.

Sherlock laissa un sourire en coin apparaître sur ses lèvres.

Vous avez un esprit affûté, Émilie. Il n'est pas souvent que je rencontre quelqu'un capable de me surprendre.

Une colocataire improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant