Chapitre 52 - Le Mariage (parie 3)

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Le Mariage

De l'autre côté de la salle, Émilie discutait avec Mme Hudson et Lestrade, un verre de vin à la main. L'ambiance était légère, ponctuée de rires.

— Alors, racontez-moi, demanda Émilie, intriguée par l'éclat de malice dans les yeux de Lestrade. Pourquoi avez-vous l'air si amusé ?

Lestrade s'appuya contre le bar, un sourire narquois sur les lèvres.

— C'est à propos de cette fois où Sherlock et John ont pris une cuite mémorable.

Mme Hudson éclata de rire.

— Oh, c'était épique ! Sherlock avait décidé que John devait faire son enterrement de vie de célibataire seulement dans des endroits insolites. Ils sont sortis dans plusieurs pubs, et... comment dire ? Ça a mal tourné.

Lestrade reprit, les yeux pétillants.

— Mal tourné, c'est un euphémisme. Sherlock était tellement saoul qu'il a essayé de résoudre une énigme avec une boîte de biscuits comme s'il s'agissait d'un coffre-fort.

Mme Hudson ajouta, les larmes aux yeux tant elle riait :

— Et ils sont rentrés complètement rincés au bout d'une heure, puis sont ressortis... pour se faire arrêter en état d'ébriété sur la voie publique ! Heureusement que vous étiez là, Greg.

Émilie éclata de rire, imaginant la scène.

— Sherlock... ivre ? murmura-t-elle, amusée. Ça, j'aimerais bien voir.

— Croyez-moi, c'est un spectacle rare, mais inoubliable, répondit Lestrade en hochant la tête.

Émilie sourit, son regard se perdant un instant dans la foule.

***

La réception battait son plein, et le rire sincère de John résonnait dans la salle, attirant l'attention de Sherlock. Depuis le début de cette soirée, il avait observé de loin, toujours en retrait, analysant chaque détail avec la rigueur implacable qui le caractérisait. Émilie était à ses côtés, plus encline à profiter de la fête, mais elle aussi gardait un œil sur lui. Ils échangeaient parfois des regards complices, sans dire un mot, partageant un lien tacite qui s'était tissé au fil des mois.

— John semble vraiment heureux, dit Émilie en souriant doucement. C'est bien.

Sherlock acquiesça sans répondre, ses pensées déjà ailleurs. Son regard s'attarda sur un homme en uniforme militaire, en retrait des festivités. Cet homme, il le connaissait, du moins de réputation. C'était le major James Sholto, l'ancien commandant de John en Afghanistan. Il se tenait droit, mais sa posture trahissait un poids invisible sur ses épaules, un poids qui n'avait rien à voir avec l'armée. Sherlock pouvait le sentir : quelque chose n'allait pas.

— Qui est-ce ? demanda Émilie, captant le regard insistant de Sherlock.

— Major James Sholto, murmura Sherlock. L'ancien supérieur de John. Un homme respecté, mais hanté par les fantômes de son passé.

Émilie suivit son regard, son sourire s'évanouissant légèrement. Elle connaissait cet air chez Sherlock, celui qui apparaissait juste avant qu'il ne résolve un mystère ou ne fasse une révélation inattendue.

— Et vous pensez que ces fantômes sont ici ce soir ?

Sherlock la regarda brièvement, un éclat dans ses yeux.
— Très probablement.

Ils s'approchèrent ensemble, discrètement. Sherlock était expert dans l'art d'approcher quelqu'un sans qu'il ne se sente menacé, et Émilie apprenait à ses côtés. Le major Sholto semblait mal à l'aise dans cet environnement de fête, comme s'il n'appartenait pas à ce monde de rires et de danses. Un homme isolé dans une foule joyeuse.

Une colocataire improbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant