Une terreur imprévue
Sherlock et Émilie avançaient dans les couloirs sombres et glacials, le faisceau de leur lampe torche vacillant comme une lueur fragile dans un abîme. Le bâtiment, ancien et délabré, semblait un labyrinthe sans fin. Chaque pas résonnait comme une provocation dans cette obscurité oppressante, et l'air était chargé d'un mélange de froid et de poussière.
Émilie jetait des regards nerveux derrière eux, ses pensées tournant en boucle.
— Ce type, murmura-t-elle. Il avait peur de quoi, à votre avis ?
Sherlock, concentré sur les traces laissées par les gardes, répondit d'un ton absent :
— S'ils sont aussi désorganisés, c'est qu'une force externe perturbe leur réseau. Peut-être une faction rivale, peut-être une fuite d'information. Tout cela est... intéressant.Émilie roula des yeux, exaspérée.
— Intéressant ? On parle d'un homme qui tremblait en nous menaçant avec un fusil, Sherlock. Pas d'un papillon rare.Il esquissa un sourire malgré lui.
— Vous avez raison, bien sûr. Mais la peur... Il s'interrompit, ses yeux fixant une porte entrouverte au bout du couloir. La peur est souvent une arme à double tranchant. Elle peut rendre irrationnel, mais aussi dangereux.Alors qu'ils approchaient de la porte, une odeur étrange leur parvint, métallique et acide. Émilie fronça le nez, tentant de l'identifier.
— C'est quoi, ça ? Du sang ?Sherlock plissa les yeux, son expression se durcissant.
— Pas seulement. Ammoniaque, peut-être. Ou quelque chose de similaire.Il ouvrit lentement la porte, révélant une pièce plongée dans une lumière crue et vacillante, comme une scène figée dans une horreur macabre. Des étagères délabrées étaient entassées contre les murs, mais ce qui attirait l'attention, c'était le sol : une immense flaque sombre, visqueuse, s'étalait au centre de la pièce. Et au milieu...
Émilie recula instinctivement, sa main se plaquant sur sa bouche.
— Mon Dieu...
Un corps gisait là, un homme à peine reconnaissable tant son visage était marqué par des brûlures chimiques. Sa peau, ou ce qu'il en restait, semblait fondue par endroits, et ses yeux, grands ouverts, reflétaient une terreur indescriptible.
Sherlock s'agenouilla près du corps, inspectant la scène avec une froide précision.
— Une mise en garde, murmura-t-il. Ce n'est pas un accident. Ils veulent envoyer un message.Émilie ne bougeait pas, clouée sur place par une terreur qu'elle n'avait pas anticipée. Ce n'était pas la mort qui la terrifiait – elle l'avait déjà croisée. C'était l'idée que cet homme avait été brisé, réduit à l'état de victime impuissante. Une vision insupportable.
— Émilie, appela Sherlock, sa voix douce mais ferme.
Elle secoua la tête, tentant de reprendre son souffle.
— Non... Je ne peux pas... Je...Il se releva rapidement, s'approchant d'elle avec une intensité nouvelle.
— Regardez-moi.Elle leva des yeux brillants de larmes vers lui.
— Ce n'est pas le moment de céder à la peur, dit-il, son ton tranchant mais pas dénué de compassion. Vous êtes bien plus forte que cela.
Elle inspira profondément, luttant contre l'envie de s'effondrer.
— Je sais, murmura-t-elle. Mais parfois... être forte, ça ne suffit pas.Sherlock hésita, puis posa une main sur son épaule, un geste rare de sa part.
— Si vous tombez, nous tombons tous les deux. Tenez bon.Elle hocha la tête, tremblante mais déterminée.
— Bien. Allons-y.

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Une colocataire improbable
FanfictionDans les ruelles sombres de Londres, où chaque ombre cache un secret, Sherlock Holmes se trouve face à un ennemi à la hauteur de son intellect : le redoutable Moriarty. Alors que les complots se multiplient et que les preuves se retournent contre lu...