Know Your Worth [En ré-écriture]

Chapitre 32

- Charlotte -

Quelques semaines plus tard, Charlotte célébra un double évènement: son anniversaire et leur pendaison de crémaillère. Officiellement, c'était plutôt l'emménagement de Lucas puisqu'ils n'avaient pas déménagé.

La fête battait son plein dans le jardin illuminé par des guirlandes éparpillées. Des éclats de rire fusaient de partout, et la musique douce ajoutait une touche de magie à la soirée. Charlotte s'arrêta un instant pour observer ses invités. Adam discutait avec Jake près du barbecue, tandis que Diane, un verre à la main, souriait en écoutant une anecdote racontée par Taylor. Les enfants couraient autour des tables, jouant à se poursuivre sous les regards amusés des adultes. Un sentiment de paix et de bonheur emplit Charlotte.

Lucas la rejoignit avec un sourire tendre et l'enlaça.
- Tout va bien ? demanda-t-il doucement.
- Oui, répondit Charlotte, regardant autour d'elle. C'est parfait.
- Tant de choses se sont passées en un an...

Ils partagèrent un moment de silence complice, avant que Lucas ne l'entraîne vers la maison. Une fois dans la chambre, il tapota sur son téléphone et une chanson que Charlotte n'avait plus entendue depuis des années débuta. Lucas avait certainement fouiné dans ses playlists et il ne pouvait pas tomber mieux. Les larmes lui vinrent immédiatement. Une telle attention était la signature de cet homme.

Son homme.

Elle se lova entre ses bras pour l'entraîner dans une danse et ils chantèrent ensemble sur la douce voix de Yodelice:

I do believe there's a chance
Je crois qu'il y a une chance
You care to spare me a dance
Tu m'as accordé une danse
This waltz will not be the last
Cette valse ne sera pas la dernière
I've been hoping for someone like you
J'ai attendu quelqu'un comme toi
Five thousand nights
Cinq mille nuits
Let me be the one to love you for
Laisse-moi être celui qui t'aimera pour
Five thousand more
Cinq mille de plus

Oui, elle voulait passer toutes les prochaines nuits de sa vie avec lui. Leur histoire avait connu des débuts intenses mais elle le referait sans hésiter si la promesse était de revivre ce moment.

Après un tendre baiser sur ses lèvres, Lucas fit asseoir Charlotte sur le lit et déboutonna sa chemise, l'œil taquin, révélant un tatouage sur son pectoral. C'était un arbre de vie, identique à celui qu'elle avait sur son pied. Charlotte se redressa pour tracer les lignes noires, encore boursouflées, du bout des doigts.

- Lucas, c'est magnifique. Pourquoi ? murmura-t-elle, émue.
- Parce que ça nous représente. Notre résilience. Notre avenir, conclut-t-il, les yeux brillants.

Charlotte sortit alors la petite boîte de sa poche et la tendit à Lucas. Lorsqu'il découvrit la clé gravée, il la regarda avec une lueur de surprise.

- C'est pour toi, dit-elle en souriant. Pour ton nouveau projet.

Lucas resta silencieux un instant, laissant les mots prendre tout leur sens. Puis il la serra contre lui.

- Tu veux dire que... ?
- Oui, je participe au "Pont des possibles". Nous allons faire ça ensemble, répondit-elle avec détermination.

Le projet avait été initié par Adam et Diane quand ils avaient bataillé pour trouver un lieu pour le vernissage des œuvres de la peintre. La ville était devenue élitiste vis-à-vis des artistes, et inabordable pour les débutants. Révoltée par cette injustice, Diane avait suggéré de créer leur propre centre pour donner une chance aux jeunes qui en avaient moins. Emballé par cette initiative généreuse, Lucas s'est porté volontaire pour aider à la rénovation d'un gymnase désaffecté dans le quartier populaire de Mission Street. Les fonds manquaient et pour le moment, seules quelques travaux étaient possibles.

Un peu plus tard dans la soirée, Charlotte retrouva Diane près de la table des desserts.
- Merci encore pour ton aide avec le centre, dit Diane en souriant. Sans toi, je ne sais pas si j'aurais eu le courage de continuer.
- Ce n'est que le début, répliqua Charlotte en serrant la main de son amie. On va faire quelque chose de grand, je le sens.
- Je l'espère. Parce que ces jeunes ont besoin de nous, conclut Diane, déterminée.