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Ella Greene - 33 ans
Je respire profondément en me tenant devant les portes massives du CRM. Les gardes nous pointent leurs flingues et l'ironie de la situation me frappe de plein fouet. Retour à la case départ. Là où tout a commencé, là où j'ai passé des années à croire à une vie qui n'était qu'un mensonge. Rick se tient à mes côtés, les mains levées, calme et sûr de lui.
- Identifiez-vous ! ordonne un officier, la main crispée sur son arme.
Je prends une profonde inspiration, sentant mon cœur battre à tout rompre. Allez, Ella, tout va bien se passer.
- Je suis Ella Beale, la fille de Jonathan.
Le garde me fixe avec méfiance, reniflant d'un air dédaigneux. Il me fait signe d'avancer. Je m'exécute mais pas sans me retourner pour vérifier que Rick me suit de près. Il est hors de question qu'on se retrouve séparés.
- Rick Grimes, dit-il calmement. J'étais en mission pour Okafor quand on s'est fait attaquer.
Le garde plisse les yeux et le regarde d'un air mauvais.
- Dépose toutes tes armes et avance, ordonne-t-il sèchement.
Rick s'exécute, déposant soigneusement son revolver au sol puis il me rejoint sans un mot. Il me lance ce regard, celui qui dit « tout va bien se passer » et je hoche la tête en silence.
Nous avançons sous la surveillance des gardes jusqu'à l'entrée principale du bâtiment. Les lourdes portes s'ouvrent et l'air froid du couloir me frappe au visage, ramenant avec lui une vague de souvenirs. Et là, au bout du couloir, je le vois. Jonathan mon « père ».
Son visage change en une fraction de seconde. De la surprise, de l'incrédulité puis... un soulagement presque palpable. Ses épaules s'affaissent légèrement comme si un poids venait de se retirer de sa poitrine. Il avance vers moi, hésitant au début puis me prend dans ses bras.
- Ella... souffle-t-il de sa voix est tremblante. Je te croyais perdue.
Son étreinte est forte, presque sincère et pendant un instant, je sens que quelque chose en lui est réel. C'est troublant. Le type qui prévoit d'exterminer la planète entière est en train de me serrer comme si j'étais tout ce qu'il lui restait.
- Je suis là, dis-je doucement jouant mon rôle.
Jonathan me lâche enfin, ses yeux brillants d'émotion. Si ce n'était pas si tordu, je pourrais presque me laisser attendrir. Il me dépose un baiser sur le front puis caresse doucement mes bras, son geste rempli de tendresse.
- Es-tu blessée chérie ? demande-t-il en me scrutant avec inquiétude.
Je fais de mon mieux pour paraître forte bien que ma cheville me fasse toujours un mal de chien.
