29. Rendez-vous

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Ella Greene - 33 ans

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Ella Greene - 33 ans

Mon réveil affiche 1h49 du matin. J'enfile un teeshirt gris, un jeans et mes converses avant de me diriger silencieusement vers notre lieu de rendez-vous. Sur mes gardes, je fais en sorte de ne croiser personne avant d'arriver devant la porte ou je trouve Rick.

- Hé, je murmure en sentant mon cœur battre plus vite sous ma poitrine.

Ses beaux yeux bleus me coupent le souffle alors qu'il m'offre un petit sourire.

- Hé, il répond.

Il me fait signe de suivre et il ouvre une porte métallique à l'aide d'une carte magnétique.

Quand Rick m'a parlé de ce bunker, il ne plaisantait pas. Il est gigantesque. En y entrant, la première chose qui me frappe, c'est l'odeur. Une sorte de mélange entre de l'acier froid et des murs qui n'ont pas respiré depuis des décennies.

Je m'avance dans les couloirs, le bruit de mes pas résonnant dans cet espace presque infini. Rick marche devant moi, silencieux et sur ses gardes. Les murs sont renforcés, les portes épaisses comme si elles pouvaient résister à l'apocalypse... ou nous garder enfermés à jamais.

- Hé, m'appelle Rick.

Je tourne la tête pour le regarder et il fronce légèrement les sourcils.

- Ça va ? me demande-t-il en posant sa main au bas de mon dos.

Je lui fais un signe de tête mais je sais qu'il sais que je suis à moitié là.

- Bien, on va commencer par placer les dispositifs, m'explique-t-il doucement. Tu t'occupes du couloir latéral droit et moi des autres, ok ?

J'acquiesce en sentant le poids de la situation grandir sur mes épaules.

- Ils ont prévu de tout faire sauter demain, il murmure.

Rick m'accompagne dans l'un des sous-sols. C'est sombre, humide et l'air est chargé de cette odeur métallique.

- Ça ira Ella, me dit-il doucement.

L'espace de quelques secondes, ses doigts frôlent ma joue puis je m'accroupis pour l'aider à tout préparer. Je ne peux m'empêcher de penser qu'une fois à Alexandrie, Rick et moi n'aurons plus jamais de moment à nous. Là-bas, il retrouvera sa femme et probablement qu'il finira sa vie avec. Moi ? Je n'aurais pas d'autre choix que d'espérer rencontrer un survivant séduisant et intelligent.

- Je vais bien, je réponds d'une voix plus sèche que je ne le voudrais.

Rick fait un signe de tête avant de retourner à son sac. Il en sort des outils, des explosifs comme s'il faisait ça tous les jours.

- On doit finir avant l'aube, me rappelle-t-il sa voix basse mais pressante. Quand ils tenteront de lancer les missiles, tout ce bunker partira en fumée. Il faudra qu'on soit loin d'ici à ce moment-là.

Je hoche la tête. Ça sonne simple pour l'instant.

***

Après trente minutes, Rick et moi sortons du bunker. On va faire exploser ces centaines de personnes pour sauver l'humanité mais... est-ce qu'on fait vraiment ce qu'il faut ? Qui sommes-nous pour décider de qui doit vivre ou mourir ?

Je pense à Jonathan... Mon père ou du moins, celui que j'ai cru être mon père pendant toutes ces années. Malgré tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il représente, une part de moi a encore ce pincement au cœur. Je sais que ce qu'il fait est monstrueux mais... ça ne change rien au fait que pendant longtemps, il a été la seule famille que j'avais. L'idée de le trahir même si je sais que c'est pour la bonne cause me ronge de l'intérieur.

Reprends-toi Ella ! Ce sont eux qui ont commencé. Ils étaient prêts à sacrifier l'humanité entière pour leur vision tordue du monde.

Alors qu'on remonte discrètement vers les niveaux supérieurs du CRM, mon cœur bat à cent à l'heure.

- On a pas d'autres choix Ella... On fait ce qu'il faut. Tu n'as pas à culpabiliser, murmure Rick lisant dans mes pensées.

Je souris un rien amusé et il me le rend.

- Arrête de t'immiscer dans ma tête Richard, je le taquine en l'appelant par son véritable prénom et il rit franchement en secouant doucement sa tête.

- Vraiment Ella ? Plus personne ne m'a appelé comme ça depuis des années, il dit amusé.

- Et bien dis-toi que ça va revenir si tu continues à faire ça.

Nous échangeons un regard pleins de sous-entendus avant d'entrer dans le bâtiment et partir chacun de son côté.

***

Le lendemain matin, je me lève à huit heures et découvre un bout de papier glisser sous la porte. Je fronce les sourcils et l'attrape pour le lire.

« Rejoins-moi au bloc 2, porte 10 à 8h30. Détruit ce message après l'avoir lu. Urgent. Rick. »

Le message est bref presque froid mais c'est bien son style quand il s'agit d'affaires sérieuses. Rick n'est pas du genre à broder quand il y a une menace sur la table. Je jette un œil à l'heure, une boule d'angoisse dans le ventre. Il y a un problème, c'est sûr. Sans trop réfléchir, j'enfile un jean et un pull en me disant qu'il y a une chance sur deux que ce soit la dernière tenue que je porte.

Le bloc 2... évidemment. Un lieu abandonné, sombre, là où personne n'irait fouiner. C'est le local technique du CRM : l'eau potable, l'électricité, le gaz, toute la ville dépend de ces systèmes.

Quand j'arrive, un frisson parcourt ma colonne vertébrale. Les machines rouillées sont envahies par des plantes grimpantes et donnent une atmosphère lugubre. Je suis les panneaux rouillés qui me mènent à la porte 10 puis j'entends des pas. Mon cœur s'accélère et je me retourne en sursaut. Rick inquiet, entre en trompe dans la pièce et s'approche rapidement de moi, ses mains descendant le long de mes bras d'un geste protecteur.

- Hé Ella, ça va ? souffle-t-il en vérifiant mon état. J'ai reçu ton message. Tu m'as foutu une sacrée trouille. Qu'est-ce qui se passe ? T'es blessée ?

Ah... Je fronce les sourcils en comprenant qu'on s'est avoir. Mon estomac fait un looping et je n'ai même pas le temps de lui répondre que la porte claque derrière nous avec un bruit assourdissant.

– Vous pensiez vraiment pouvoir me doubler ? crie une voix résonnant contre les murs. Vous êtes pitoyables putain ! On vous a donné une chance de survivre mais vous, vous êtes trop égoïste pour le voir !

Je reconnais la voix d'Okafor et sens ma tête me tourner lorsqu'il appuie sur un bouton et une vibration monte sous nos pieds. Je baisse les yeux en tremblant légèrement quand je vois de l'eau s'infiltrer à travers les bouches d'aération, d'abord en un mince filet puis plus rapidement.

Rick me lance un regard. Ce genre de regard qui dit : « On est dans la merde mais on va s'en sortir. »

⚫️ Note de l'auteur :

Évidement Okafor est toujours là et au taquet !

J'espère que vous aimez toujours ! Décidément Rick et Ella en auront vraiment bavé mdr.

𝐋𝐨𝐯𝐞 𝐁𝐞𝐡𝐨𝐧𝐝 𝐘𝐞𝐚𝐫𝐬 | 𝘙𝘪𝘤𝘬 𝘎𝘳𝘪𝘮𝘦𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant