Le vent sifflait à travers les arbres, transportant avec lui des flocons de neige qui tourbillonnaient dans la nuit finlandaise. Au bord du lac gelé, une petite cabane en bois se dressait, isolée du monde, protégée par la forêt dense et l'épaisse couche de neige qui recouvrait le paysage.
L'obscurité de l'hiver scandinave semblait sans fin, mais à l'intérieur, le crépitement du feu de cheminée réchauffait l'atmosphère, et les ombres dansantes des flammes dessinaient des motifs complexes sur les murs de bois.
Sebastian Vettel était assis dans un large fauteuil recouvert de fourrure, son regard perdu dans les flammes. Dans sa main, il faisait tourner un verre de vin rouge, sans vraiment le boire.
Ses pensées, comme les flocons de neige à l'extérieur, tourbillonnaient sans cesse, le ramenant à cette journée particulière et à la personne assise non loin de lui. Kimi Räikkönen, silencieux comme toujours, contemplait le paysage par la fenêtre, son propre verre de vin à peine touché sur la table devant lui.
Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés ainsi, loin du tumulte de la F1, des circuits et des équipes. Ils n'avaient pas besoin de parler pour comprendre ce que l'autre ressentait. Pourtant, ce silence, aussi confortable qu'il puisse être, était aujourd'hui teinté d'une étrange tension.
Seb se redressa un peu dans son fauteuil, jetant un coup d'œil vers Kimi. Son ami semblait figé, son visage inexpressif. Mais Seb savait mieux que quiconque que cette façade de glace cachait un tourbillon de pensées. Il repensa à toutes ces années où ils s'étaient affrontés sur les circuits, parfois rivaux, parfois alliés.
Il se souvenait de ces moments où ils partageaient des regards, des sourires discrets, des tapes sur l'épaule après une course difficile. Des instants qui, à l'époque, n'avaient peut-être pas eu la même signification, mais qui aujourd'hui prenaient une autre dimension.
— C'est beau, hein ? Finit par dire Seb, brisant le silence avec douceur. Ses mots flottaient dans l'air, presque hésitants.
Kimi détourna lentement les yeux de la fenêtre pour le regarder. Un hochement de tête bref, mais significatif.
— Oui.
Sa voix était calme, posée, mais dans ce simple mot, Seb devinait bien plus qu'une simple observation.
La Finlande, cette nature sauvage et implacable, faisait partie de lui. Tout comme son caractère réservé, froid en apparence, mais en réalité infiniment complexe.
Le feu crépitait encore dans l'âtre, et Seb se surprit à se laisser happer par le bruit familier.
— J'avais oublié à quel point c'était paisible ici. Loin des courses, des caméras... Un léger sourire étira ses lèvres. Des interviews.
Il tourna son regard vers Kimi, cherchant à capter son attention.
— Ça me manquait, tu sais. Toi aussi.
Il y eut un silence. Kimi, toujours calme, sembla réfléchir à ses mots. Mais au bout d'un moment, il esquissa ce léger sourire qui n'apparaissait que dans les moments où il se sentait vraiment à l'aise.
— La course ne me manque pas. Mais certaines personnes, oui.
Ses yeux se posèrent brièvement sur Seb avant de retourner vers la fenêtre.
— Toi aussi.
Seb sentit son cœur se serrer. Kimi n'était pas du genre à exprimer ce qu'il ressentait. Il le faisait rarement, et encore moins avec des mots. Mais dans ces instants-là, lorsqu'il laissait tomber son masque, Seb savait qu'il disait toujours la vérité.