Chapitre 40

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Andrew et Peter étaient assis dans la grande baignoire de marbre, la chaleur de l'eau s'évaporer dans l'air. Le confort, les encens, la chaleur, tout contrastait avec l'horrible cachot dans lequel Peter était resté enfermé depuis deux jours.

Andrew, assis derrière le garçon, frottait lentement son dos avec une éponge rugueuse, tandis que Peter, qui retrouvait peu à peu des forces, dévorait une grappe de raisins qu'il tenait délicatement entre ses doigts mouillés.

-Tu sais ce qui est le plus drôle, Peter ? commença Andrew, sa voix basse, presque douce. C'est que je n'en ai que faire de cette vieille chevalière. Mon père ne la portait jamais.

Ses mains, qui caressaient d'abord délicatement les épaules de Peter, se firent plus fermes, plus possessives. Peter se raidit légèrement sous l'emprise d'Andrew, sentant la tension grandir.

-Ce n'est pas la bague qui m'obsède, continua Andrew, son souffle tiède effleurant la nuque du garçon. Ce qui me rend fou... c'est cette idée que tu as voulu m'échapper.

Peter avala difficilement, les raisins dans sa bouche soudain amers. Les mains d'Andrew glissèrent autour de son cou, s'enroulant doucement, presque tendrement, mais Peter pouvait sentir la force sous-jacente, prête à exploser.

-T'imaginer comploter tel un petit rat, murmura Andrew, approchant sa bouche de l'oreille de Peter. Me séduire, pour mieux me tromper.

D'un coup sec, Andrew plongea la tête de Peter sous l'eau. Le bruit des éclaboussures brisa le silence lourd de la pièce. L'assiette de raisin posée sur le rebord, se brisa sur le sol dans un fracas. Andrew ressortit le garçon presque aussitôt, le laissant haleter, les yeux écarquillés, cherchant l'air.

-Je suppose que tu voulais te venger pour ce que je t'ai fait ce soir-là dans les écuries, n'est-ce-pas ? Andrew plongea une nouvelle fois la tête de Peter sous l'eau, cette fois plus longtemps. Le corps de Peter se débattit dans l'eau chaude, suffoquant, cherchant désespérément à remonter. Quand il le ressortit enfin, Peter toussa violemment, sa poitrine se soulevant de manière saccadée.

-C'est pour cela que tu me détestes, hein Peter ? souffla Andrew, son visage juste au-dessus de celui du garçon.

-Un puritain, le marquis cracha presque le mot avec dédain. Mais sous ton masque de vertu, tu caches une mesquinerie qui te fait penser que tu peux jouer avec moi.

Peter, les lèvres tremblantes, tenta de balbutier une réponse, mais le noble n'en avait cure. Une troisième fois, il appuya sur la tête de Peter et le plongea sous l'eau, maintenant sa prise plus longtemps que jamais. Peter, au bord de l'épuisement, sentit ses forces l'abandonner.

Andrew le remonta finalement à la surface, et cette fois, il se pencha près de son oreille, ses lèvres effleurant presque la peau frissonnante de Peter.

-Je vais te faire regretter de t'être joué de moi.

L'amant du Marquis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant