Chapitre 17

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Peter pouvait entendre la musique bourdonner depuis le fond du cagibi. Cela faisait déjà plusieurs heures que le garçon avait arrêté de tambouriner contre la porte, trop épuisé. Les odeurs délicieuses qui s'échappaient des cuisines torturaient son estomac cruellement vide.

Les domestiques avaient quitté les cuisines au fil et à mesure de la soirée pour assurer le service en salle, livrant le garçon à son triste sort.

Peter était recroquevillé, par terre, la tête entre ses genoux. Ses larmes n'avaient cessé de couler depuis que le marquis l'avait enfermé. Une peur incontrôlable le saisissait lorsqu'il pensait aux perversités que le noble lui réservait. Peter ne pouvait continuer à subir ces abominations sans rien faire, il devait s'échapper.

Son cœur loupa un battement lorsque quelqu'un frappa à la porte du cagibi.

-Peter ? Es-tu là ?

Un immense soulagement envahit Peter lorsqu'il reconnut la douce voix de son amie Mary.

-Mon Dieu Peter, c'était donc vrai, je ne voulais pas croire les autres lorsqu'ils m'ont dit que le Maître t'avait enfermé ici...

Entendre une personne bienveillante s'inquiéter pour lui, rappela à Peter dans quel enfer il se trouvait. Le garçon fonda en sanglot derrière la porte.

-Mary, je t'en supplie, il faut que tu m'aides ! Je dois m'échapper d'ici, le Maître, il m'a...

Peter n'arriva pas à terminer sa phrase. C'était beaucoup trop douloureux pour lui de le dire à haute voix mais son amie, loin d'être naïve, savait très bien ce qu'il se passait. Les yeux de la jeune fille s'embuèrent lorsqu'elle pensa aux supplices que son ami, pieux, avait pu subir entre les mains de leur Maître. Elle se mordit la lèvre, tiraillée par un affreux dilemme.

-Peter, mon ami, je voudrais tant d'aider mais si par malheur quelqu'un l'apprenait...

Peter se redressa et se colla contre la porte, l'air suppliant, comme si son amie pouvait le voir à travers le bois massif.

-Mary, pour l'amour du ciel, il faut que tu m'ouvres cette porte. Je te promets, que personne n'en saura rien. Je n'ai pas entendu un seul bruit depuis plus d'une heure, tous sont occupés par la cérémonie, c'est ma seule chance.

La jeune fille écouta les supplices désespérés de son ami, de plus en plus hésitante. Elle regarda les alentours, il n'y avait personne.

-Bon alors, commença-Mary d'une voix tremblante, je...je vais me lever et repartir dans la salle de cérémonie. Je ne suis jamais venue ici.

Le désespoir regagna le garçon, il se sentait terriblement abandonné par le monde entier.

Il était sur le point de reprendre sa place au fond du cagibis, lorsqu'il entendit un déclic provenir de la porte. Des pas résonnèrent à toutes vitesses pour quitter la cuisine.

Peter sourit, le cœur battant. Merci Mary.

L'amant du Marquis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant