Chapitre 9

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Andrew Harrington chevaucha à toute allure les routes sinueuses en direction du domaine de son ami, le chevalier Sir Henry Blake.

Lorsque le marquis passa la grille d'entrée, un domestique l'escorta jusqu'aux quartiers de l'hôte.

Andrew suivit la mélodie qui résonnait dans les grands couloirs de la demeure. Il arriva dans un salon circulaire, au milieu duquel se tenait une énorme orgie. Des corps nus entrelacés à même le sol, dans des positions outrageuses. Les moulures dorées sur le plafond, les somptueuses peintures accrochées au mur, le raffinement de chaque meuble, contrastaient avec ce spectacle obscène.

Au coin de la pièce, un jeune homme jouait du piano, les yeux bandés.

Sir Henry Blake, allongé sur un divan, une jeune femme entre ses cuisses, s'esclaffa lorsqu'il reconnut son ami.

-Regardez donc qui se joint à la fête, le grand Andrew Harrington !

Le marquis salut son ami avant se saisir d'une bouteille de vin. Il but goulument de grosses gorgées, à même le goulot. Des gouttes du liquide pourpre dégoulinèrent le long de sa chemise blanche. Andrew rapporta son regard sur un homme besognant une femme en levrette.

-Vous deux, arrêtez-vous et nettoyez-moi ça.

La fille et le garçon s'exécutèrent, et se mirent à déshabiller le noble. Le garçon lécha les traces de vin sur le torse du marquis pendant que la fille commençait une fellation.

Andrew bascula sa tête en arrière, un sourire béat sur les lèvres.

-Alors comme ça, vous allez donner une réception dans votre magnifique manoir ? Toute la noblesse n'a cessé d'en parler.

Le marquis fronça les sourcils, contrarié de devoir penser au caprice de sa mère pendant qu'il s'adonnait à des plaisirs charnels.

-Cette cérémonie ridicule... Encore une absurdité de ma mère, si friande de ce genre de démonstration sociale. Elle veut profiter de cette occasion pour préparer mon investiture auprès de ces vieux aristocrates. Sans parler de toutes ces...ah !

Andrew échappa un gémissement de plaisir lorsque la langue du garçon passa sur son téton.

-De toutes ces bourgeoises qui se pavaneront devant moi telle de vulgaires pintades dans l'espoir de devenir un jour Duchesse.

Andrew reprit une gorgée de vin, à chaque fois qu'il pensait aux responsabilités qui l'attendaient, il avait ce besoin brûlant de se noyer dans les plaisirs épicuriens.

Siéger à la Chambre Des Lords, participer aux décisions législatives et s'occuper des affaires politiques était le destin qui l'attendait en tant que Duc et cela ne l'enchantait guerre.

Andrew revint à la réalité lorsque la jeune fille qui se tenait devant son sexe, releva son regard vers lui.

-Monseigneur ? Vous allez bien ?

Andrew reporta son attention sur son entre-jambe, qui n'avait pas réagi aux stimulations de la jeune fille. Un sentiment de colère et de frustration envahit le noble. Cela lui était arrivé aussi lors de son précédent batifolage. Andrew se mit à trembler malgré lui. Ces dernières nuits, ses cauchemars étaient si terrifiants que ses abus ne suffisaient plus à les faire taire, et maintenant, ils venaient même le hanter lorsqu'il était éveillé.

-Peut-être, êtes-vous préoccupé, Monseigneur ?

Le sang du noble bouillonna dans ses veines. Il gifla violemment la jeune fille qui s'effondra sur le sol, du sang dégoulinant de son nez. Elle regarda ahurie le marquis, les yeux larmoyants. Quelques personnes s'interrompirent dans leur ébats pour les regarder. Sir Henry Blake observa la scène, hilare.

-Et bien, cher Andrew, les rumeurs concernant votre penchant pour le sadomasochisme disaient donc vrai. Vous avec trop consommé les livres du Marquis de Sade.

Andrew ne prêta pas attention aux railleries de son ami. Il s'approcha de la jeune fille toujours allongée sur le sol, menaçant de la frapper à nouveau.

- Comment une putain ose-elle se montrer aussi impétueuse envers moi ? Si je lui tranchais la gorge, cette soirée deviendrait bien plus divertissante.

La prostituée poussa un hurlement strident, implorant en larmes le noble de lui laisser la vie sauve. Sir Blake se redressa, écartant la fille qui s'occupait de lui. Il leva ses bras en l'air pour calmer le Marquis.

-Allons, mon cher. Épargnez cette pauvresse, elle ne cherchait qu'à vous satisfaire. Je dois vous avouer Andrew que même vos amis et moi-même nous nous inquiétons depuis votre retour de Crimée...

-Assez ! Hurla-Andrew. Qu'est-ce qui vous différencie de toutes ces vieilles dames qui passent leur temps à commérer ? Cela suffit, j'en ai assez de cette soirée.

Sir Blake tenta de rattraper son ami mais il connaissait son caractère tumultueux, c'était peine perdue.

Le Marquis, tel un talon indomptable, n'obéissait à personne. 

L'amant du Marquis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant