Chapitre 16

114 6 0
                                    


Andrew observait depuis la fenêtre de sa chambre, les carrosses des nobles venus de tout le pays défiler dans les jardins du domaine.

Le marquis s'admira une dernière fois dans le miroir massif pendant que son tailleur terminait les dernières retouches de sa tenue. Armand Delacroix, un homme d'origine française ayant fait sa réputation en Angleterre en habillant les membres les plus réputés de l'aristocratie. Bien qu'il ne soit pas noble, Andrew appréciait sa compagnie. L'extravagance assumée du couturier et ses ragots amusaient le jeune homme. 

-Monseigneur, votre prestance ne manquera pas de faire jaser les langues ce soir. 

 Les cheveux noir corbeau d'Andrew étaient soigneusement plaqués en arrière, son costume lui allait à la perfection, l'élégance du noble était souveraine. 

Lorsque la duchesse Marguaret Harrington pénétra dans la pièce, l'expression du marquis se renfrogna. Elle renvoya le tailleur d'un simple geste de la main.

La duchesse toisa son fils de haut en bas, un sourire satisfait sur les lèvres.

-Et bien, vous voyez, quand vous le souhaitez, vous pourriez presque ressembler à un être honorable.

Andrew tira sur le col de sa veste pour la rajuster, imperturbable aux provocations de sa mère.

-J'aimerai pouvoir vous en dire autant, Mère.

La duchesse répondit par un sourire crispé. Elle s'approcha de son fils, toujours face au miroir et posa ses mains sur ses épaules. Cette soudaine proximité prit de cours le noble, ce comportement était inhabituel pour la Duchesse.

-Andrew, j'aimerais profiter de cette soirée pour enterrer la hache de guerre.  Regardez-vous, dit-la Duchesse en plongeant son regard dans celui de son fils à travers le reflet du miroir, vous avez déjà la prestance d'un Duc. Vous, et moi, pouvons faire de cette famille l'une des plus grandes de ce pays. Ce soir, tous les yeux seront braqués sur vous, je compte sur vous pour faire bonne impression.

Le marquis écouta sa mère, médusé. Il ne la connaissait que trop bien pour savoir que sa soudaine tendresse n'était pas sans raison. La Duchesse n'agissait jamais sans intérêt, tout n'était que manigance et manipulation.

-Mère, épargnez-moi votre absurde sympathie. Vous, comme moi, savons que vous n'y percevez que votre propre intérêt à recevoir toute la flagornerie de la haute société. Je ne suis pour vous que votre dépravé de fils, un libertin, pourquoi cela changerait-il soudainement?

La Duchesse soupira devant le cynisme de son fils. Elle marqua une pause avant de glisser sa main à l'intérieur de son décolleté pour en sortir une bague. Andrew la regarda, intrigué.

-Je me doutais bien que vous alliez faire preuve de méfiance à mon égard. J'ai trouvé ce moment opportun pour vous remettre ceci ce soir. La chevalière de votre père, celle que les hommes de cette famille se transmettent de génération en génération. Si moi je me suis toujours émis des réserves à votre sujet, votre père, lui, était convaincu que vous feriez, un jour, un grand Duc.

La duchesse tendit sa main vers le marquis qui saisit la bague. Il l'approcha pour mieux l'observer. Elle était ornée d'une pierre précieuse, noire, l'Onyx et le sceau familiale y était gravé à l'arrière.

-Alors, Andrew, si vous ne voulez pas le faire pour moi, faîtes-le au moins pour la mémoire de votre père.

L'amant du Marquis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant