chapitre 19- le dernier au revoir

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Le matin était froid, trop froid pour être un jour comme les autres. Cassie se réveilla à l’aube, mais elle ne ressentit aucune envie de se lever. Le ciel à travers la fenêtre était encore gris, un reflet de son état intérieur. Le souvenir de sa mère, de ses rires, de sa voix, se mélait à la douleur du vide immense qu’elle ressentait en ce moment. Aujourd'hui, c’était le jour de l’enterrement. Le dernier acte, celui où tout devait se terminer.

Elle se leva lentement, les muscles encore engourdis, le cœur lourd, comme si un poids invisible était posé sur sa poitrine. Elle fixa son reflet dans le miroir, mais elle ne se reconnaissait plus. Ses yeux étaient rouges, gonflés par les larmes qu'elle avait versées la veille. Ce n’était pas seulement la tristesse qu’elle ressentait, mais une forme de paralysie, comme si elle était coincée dans un cauchemar dont elle ne pouvait sortir.

Elle enfila une robe noire, une robe qu’elle n’avait jamais imaginé porter pour un tel moment. Elle s’habilla mécaniquement, son corps agissant sans qu’elle y prête vraiment attention. Le monde extérieur devenait flou, presque irréel, tandis que ses pensées tournaient en boucle. Le regard qu’elle posa sur la photo de sa mère sur la commode la fit vaciller, mais elle détourna vite les yeux. Si elle y restait trop longtemps, elle risquait de s’effondrer, et elle savait que ce n’était pas le moment.

JJ frappa à la porte, ne voulant pas entrer sans sa permission, mais en même temps, il ne pouvait pas rester loin d’elle. Cassie le regarda, et un petit sourire triste se dessina sur ses lèvres.

Cassie : « Je suis prête. »

JJ : « Tu es sûre ? »

Elle hocha la tête et prit une grande inspiration. JJ la regarda, inquiet mais déterminé à la soutenir quoi qu'il arrive. Ils descendirent ensemble dans le salon, où les autres attendaient déjà. Les regards pleins de compassion, mais personne ne savait vraiment quoi dire. La seule chose qu’ils pouvaient offrir, c’était leur présence.

L’enterrement se déroula dans un silence lourd, presque suffocant. Cassie se retrouva devant le cercueil de sa mère, entourée des personnes qui l’aimaient, mais malgré cela, elle se sentait incroyablement seule. Le vent glacial soufflait autour d’elle, emportant tout, comme si même la nature elle-même voulait oublier cette journée.

Les mots de l’officiant résonnaient dans son esprit, mais elle n’arrivait pas à les entendre. Tout était flou, comme si elle était en dehors de son propre corps, observant cette scène avec une distance étrange. Elle se sentait déconnectée du monde, du moment. Mais lorsqu’il vint le temps de prendre la parole, elle se redressa lentement, ses jambes tremblantes, son cœur battant plus vite. Ce moment, elle l’avait redouté, mais il était inévitable.

Elle s’avança vers le podium, un petit morceau de papier tremblant dans ses mains. Elle ferma les yeux un instant, cherchant à calmer sa respiration, avant de les rouvrir, fixant le cercueil de sa mère. Les larmes étaient prêtes à couler, mais elle les retenait. Pas devant eux. Pas devant toute cette foule. Elle devait être forte, au moins pour une dernière fois.

Cassie : (sa voix tremblait) « Ma mère… Elle… elle était tout pour moi. »

Les mots se bloquèrent dans sa gorge, mais elle poursuivit, chaque syllabe devenant plus lourde à dire que la précédente.

Cassie : « Elle était plus qu’une mère. Elle m’a appris à vivre, à me battre, à ne jamais baisser les bras. Mais aujourd’hui, elle n’est plus là pour me dire que tout ira bien. Elle… Elle m’a laissée. »

Elle s’interrompit un instant, sentant ses jambes flancher. Elle chercha des repères dans la foule, mais ils se brouillaient tous devant elle. Elle baissa la tête, se mordant la lèvre pour retenir un sanglot. Mais ce n’était pas suffisant. La douleur jaillit, les larmes se mirent à couler, incontrôlables.

Cassie : « Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tout a dû finir ainsi ? Pourquoi elle, pourquoi pas moi ? »

Le cri perça l’air froid, mais personne ne dit un mot. Les amis de Cassie étaient là, tous présents, mais aucun d’eux ne pouvait comprendre ce qu’elle ressentait. Ils étaient là pour la soutenir, mais ce vide, cette douleur infinie, elle seule pouvait la ressentir. Son cœur se brisait en morceaux, et elle savait que même JJ, même John B, même Sarah, ne pouvaient pas comprendre.

Cassie : « Elle me manque tellement… Je n’ai même pas eu le temps de lui dire tout ce que je voulais lui dire. Elle me manque, et… et je ne sais pas comment avancer sans elle. »

À ce moment-là, JJ s’approcha d’elle. Il savait qu’elle était en train de se perdre dans cette douleur qu’elle ne savait pas comment gérer. Il n’hésita pas une seconde, et se glissa derrière elle. Il posa une main sur son épaule, une main ferme, réconfortante. Il attendit un instant, puis l’attira doucement vers lui.

JJ : « Cassie… »

Elle tourna lentement la tête vers lui, et c’est alors qu’elle se laissa totalement aller. Les bras de JJ l’enveloppèrent, et elle se réfugia dans sa chaleur, pleurant sans retenue. Elle n’avait plus de force, plus de contrôle. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était se laisser porter par lui, se laisser consoler, se laisser enrouler dans ses bras.

Cassie : (pleurant contre son épaule) « JJ… je ne sais pas comment... »

JJ : « Chut, Cassie. C’est pas grave. T’es pas seule. Je suis là, je serai toujours là. »

Il la tenait fermement, son cœur battant fort contre elle, sentant la douleur qu’elle portait comme une vague dévastatrice. Elle pleurait, mais dans ses bras, elle semblait enfin pouvoir respirer, même si ce n’était que pour un instant.

Cassie : « Elle m’a laissée… »

JJ : « Elle ne t’a pas laissée, Cassie. Elle est toujours là, avec toi. Et même si ça fait mal, même si tu veux tout oublier, elle restera dans ton cœur. »

Il n’y avait pas d’autres mots. Ce n’était pas nécessaire. Cassie se recroquevilla un peu plus contre lui, l’armant du poids de ses larmes, du poids de sa souffrance. Elle n’avait plus de résistance, plus d’espoir d’une quelconque forme de réconfort, mais dans ses bras, elle sentit au moins qu’elle n’était pas seule à porter ce fardeau.

La cérémonie se termina dans un silence respectueux, mais Cassie ne se souvenait pas des derniers instants. Elle se sentait ailleurs, dans un autre monde, où il n’y avait plus de douleur, plus de pleurs, juste l’étreinte de JJ qui l’aidait à respirer.

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