La nuit avait été longue, entrecoupée de larmes et de moments d’insomnie. Cassie n'avait presque pas dormi, et le peu de repos qu’elle avait eu était hanté par des souvenirs flous, des fragments de moments passés avec sa mère, désormais inaccessibles.
Le matin s'était levé sur le château, mais elle n'avait aucune envie de se lever, aucune énergie pour affronter cette nouvelle journée. Pourtant, ses amis, conscients de sa douleur, restaient autour d’elle, dans une présence discrète mais constante.
JJ frappa doucement à la porte de sa chambre et entra sans attendre de réponse. Cassie était recroquevillée sur le lit, les yeux perdus dans le vide. JJ s’avança prudemment, sentant la délicatesse de la situation.
JJ : « Hey... Je peux m’asseoir ? »
Elle hocha la tête, sans un mot. Il prit place près d’elle, la regardant avec une douceur inhabituelle. Pendant un moment, aucun d’eux ne parla, comme si les mots étaient trop lourds pour être prononcés.
JJ : « Cassie, je sais que je ne peux pas vraiment comprendre ce que tu traverses… mais je veux être là pour toi. »
Elle fronça les sourcils, la tristesse se transformant en une colère sourde.
Cassie : « Tu veux être là pour moi ? Mais tu ne comprends pas, JJ. Tu ne comprends pas ce que ça fait de perdre quelqu’un pour toujours. »
JJ baissa les yeux, ressentant une vague de culpabilité. Il savait qu’elle avait raison, qu'il n'avait jamais connu cette perte irrémédiable. Sa propre mère l'avait abandonné, mais elle était quelque part, vivante.
JJ : « Tu as raison, Cassie. Je… je ne sais pas ce que ça fait. Je n’ai pas les mots justes. Mais ça ne m’empêche pas de vouloir être là, même si je me sens impuissant. »
Cassie se leva brusquement, s'éloignant de lui. Elle commença à faire les cent pas, la colère bouillonnant en elle.
Cassie : « Alors, pourquoi tu restes ? Pourquoi vous restez tous, à me regarder comme si j’étais une bombe prête à exploser ? Je n’ai besoin de la pitié de personne ! »
JJ soupira, comprenant que ses mots ne suffiraient peut-être pas. Il se leva à son tour et posa une main légère sur son épaule.
JJ : « Ce n’est pas de la pitié, Cassie. C’est juste… de l’amitié. Je ne te demande pas de comprendre tout ça maintenant. Mais laisse-nous rester près de toi, même si on ne sait pas quoi dire. »
Elle se dégagea de son emprise, ses yeux brillants de larmes retenues. Elle serra les poings, luttant contre la vague d’émotions qui menaçait de l’emporter.
Cassie : « Tu ne comprends pas... Je me sens tellement seule. Et même si tu es là, même si tout le monde est là, ça ne changera pas le fait qu’elle ne reviendra pas ! »
Le reste de la journée se déroula dans une tension palpable. Cassie évitait les autres autant qu’elle le pouvait, ses amis ne sachant pas comment l’aider sans aggraver sa douleur.
Vers le soir, elle s’isolait de plus en plus, comme si le poids du deuil la poussait à se retirer davantage. JJ, malgré tout, persistait à rester à ses côtés. Il avait conscience que ses efforts pouvaient sembler vains, mais il savait aussi que parfois, une simple présence silencieuse valait plus que mille mots.
Ils se retrouvèrent tous les deux, à la fin de la journée, dans la véranda, où le silence s’était installé, entrecoupé uniquement par le bruit des vagues au loin.
JJ : « Tu sais, Cassie, quand ma mère est partie… enfin, même si ce n’est pas pareil, je me rappelle m’être senti vide. Comme si plus rien n’avait de sens. »
Elle le regarda, surprise par cette confession. C’était rare que JJ parle de lui, de ses sentiments, de son passé.
Cassie : « Et tu as fait comment, pour continuer ? »
JJ : (hésitant) « Je ne sais pas. Peut-être que je n’ai jamais vraiment continué, au fond. J’ai juste appris à vivre avec le manque. À faire semblant que ça ne me touchait pas. »
Cassie resta silencieuse, touchée par ses mots. Elle se sentit pour la première fois moins seule dans sa douleur, comme si, même s’il ne pouvait comprendre entièrement, il y avait un écho de son propre désespoir dans les yeux de JJ.
La nuit tomba sur le château, mais pour la première fois, Cassie ressentit une légère sensation de réconfort. Elle n’était pas guérie, sa peine était encore vive, mais l’ombre du deuil semblait un peu moins lourde, grâce à la présence patiente de JJ.
Cassie : « Merci, JJ. Je sais que ce n’est pas facile, pour toi non plus. Mais je crois que… ça fait du bien de savoir que je ne suis pas seule dans ce vide. »
JJ lui sourit, sans un mot de plus. Parfois, les silences disaient tout ce qu’il y avait à dire.
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Ennemi to lover
AcakCassie, 17 ans, vient d'arriver en Caroline du Nord avec sa mère malade. Elle a grandi sans père et cache ses problèmes pour ne pas attirer la pitié. Elle rencontre JJ, un garçon rebelle des Pogues, qu'elle trouve insupportable. Leur relation démarr...
