Ennemi to lover

chapitre 46- fragile tendresse

Le silence de la matinée se brisait lentement, à mesure que la lumière du jour filtrait à travers les rideaux, effleurant doucement le sol. Dans la pièce, une ambiance calme et tranquille régnait, mais tout semblait en suspens. Cassie était assise sur le canapé, ses mains tremblantes posées sur ses genoux, ses yeux fixant le sol. Elle n'avait pas bougé depuis un moment. JJ, lui, était là, près d’elle, mais il ne la pressait pas, respectant l'espace qu'elle avait besoin de préserver. Chaque mot semblait lourd, chaque geste un peu trop chargé de significations.

Cassie : "J'ai l'impression que je vais exploser, JJ…"

La voix de Cassie était douce, presque inaudible, mais ses mots frappaient fort. Elle leva les yeux vers lui, et dans son regard, il y avait une combinaison de détresse, de douleur et de sincérité. Un regard qui en disait long, mais qui restait encore trop difficile à déchiffrer.

JJ : "Je sais que tu vas bien finir par t’en sortir, Cassie. Je ne sais pas exactement comment… mais je vais être là. À chaque étape."

Il s'assit près d'elle, mais cette fois, il laissa une distance respectueuse entre eux. Il savait que la proximité, même pour lui, pouvait devenir insupportable pour elle. Ses gestes étaient mesurés, chacun d'eux empreint de douceur et de prudence. Il ne voulait surtout pas franchir une ligne qu'elle n'était pas encore prête à accepter.

Cassie : "Et toi… comment tu fais, JJ ? Comment tu fais pour être là, tout le temps, même quand j’ai l’air de m’éloigner à chaque seconde ?"

Elle baissa la tête, évitant de le regarder, car son propre manque de contrôle la perturbait. Elle avait peur, peur de se perdre complètement, et encore plus peur de le perdre, lui. Il était le seul à ne pas lui faire peur, mais tout ce qu'elle avait vécu l'avait rendue méfiante, à chaque contact, chaque geste. Pourtant, il était là, et elle ne voulait pas qu’il parte. Elle ne savait pas comment faire sans lui.

JJ : "Tu sais, au début, c’était difficile aussi. Je ne savais pas quoi faire pour te rendre la vie plus facile. Mais là… tout ce que je veux, c’est être là pour toi. Peu importe ce que ça implique."

Son regard se posa sur elle, cette fois avec plus de fermeté, mais aussi avec une tendresse infinie. Il avait cette capacité étrange de montrer toute la force de son amour sans pression. Cassie se sentit apaisée, un peu, par la manière dont il était là. Il ne la forçait jamais à faire quoi que ce soit. Il savait que, même s’ils étaient ensemble, chaque jour était une bataille pour elle. Il ne voulait rien précipiter.

Elle inspira profondément, prenant son courage à deux mains avant de lui répondre.

Cassie : "Je veux te dire ce que je ressens, JJ… je veux qu'on avance, mais... j’ai peur. J’ai peur de te faire du mal. J’ai peur de te repousser à cause de mes crises, de mes doutes. Et je sais que ça te fait souffrir."

JJ s'approcha un peu plus, sans la toucher, mais assez près pour qu’elle ressente sa présence réconfortante.

JJ : "Cassie… tu ne me fais pas de mal en étant toi-même. Je sais que c’est difficile, mais tu n'as pas à t'excuser. Moi, je suis là pour te soutenir. Je serai là pour te tenir quand tu as besoin de te laisser aller, pour t'écouter quand tu en as besoin. Et même si tu veux être seule, je serai là. Toujours. Et ça, ça ne changera pas."

Cassie resta silencieuse, touchée par ses paroles. Elle se sentait plus légère, un peu moins seule. L’amour qu’il lui témoignait n'était pas pressant ni intrusif. C’était un amour patient, prêt à attendre, à la soutenir dans ses pires moments, mais aussi dans ses meilleurs.

Elle finit par se tourner vers lui, leurs yeux se croisèrent et pendant un instant, un élan d'émotion les traversa. Cassie savait que JJ l’aimait, mais cette vérité était désormais accompagnée d’une peur incontrôlable. Elle se demandait si elle arriverait à surmonter tout ce qu'elle avait vécu, si elle arriverait à accepter pleinement son amour sans avoir peur qu'il ne finisse par se lasser d'elle.

Cassie : "JJ… je suis désolée… je sais que je te fais souffrir, parfois."

Il secoua doucement la tête, un sourire triste sur ses lèvres.

JJ : "Tu ne me fais pas souffrir, Cassie. Je souffre de te voir souffrir. Mais ça, c'est autre chose. Je serai là pour toi. Parce que je t’aime."

Il la regarda profondément, puis se pencha légèrement en avant, s'approchant de son visage sans la toucher. Leur regard se maintenait, comme un pont fragile mais solide entre eux. Il y avait quelque chose d'inexplicable, de pur dans cet instant. L’instant où tout était dit sans mots.

Cassie ferma les yeux un instant. Ses lèvres tremblaient légèrement, mais elle n’avait pas envie de reculer. Elle ne voulait pas. Elle laissa un soupir s’échapper de ses lèvres, la sensation de ses émotions bousculées se stabilisant peu à peu. Puis, doucement, elle se tourna vers lui, et dans un mouvement hésitant mais décidé, elle posa sa tête contre son épaule, fermant les yeux avec un soupir de soulagement.

Cassie : "Je suis fatiguée de me battre contre moi-même, JJ. J’ai juste besoin d’être avec toi."

JJ, tout doucement, la prit dans ses bras, la serrant contre lui, mais sans forcer, juste assez pour qu’elle se sente en sécurité. Il sentit sa respiration se calmer progressivement, et il savait que c'était un moment important pour eux deux. Elle lui permettait de l’approcher, de la soutenir, de l’aimer sans la fuir. Il ne voulait pas qu'elle soit autre chose que ce qu’elle était. Il l'aimait avec ses failles, avec ses douleurs, avec ses peurs.

JJ : "Tu n'as plus à te battre toute seule, Cassie. Plus jamais."

Dans ses bras, Cassie sentit une chaleur, un confort qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps. Et même si son esprit était encore perturbé par ses peurs, quelque part au fond d’elle, elle savait qu’avec JJ, elle ne serait plus jamais seule. La peur d'être abandonnée, la peur de se perdre, s'effaçaient peu à peu.

Les jours suivants, malgré les montagnes russes émotionnelles que Cassie traversait, leur relation continuait de se construire. Les petites attentions de JJ, sa façon de la soutenir dans les moments où elle perdait pied, la rendaient plus forte chaque jour. Leur amour, bien que fragile, semblait être la bouée de sauvetage qu’elle n’avait jamais cru mériter.

Le temps allait être long, mais elle savait que si quelqu’un pouvait l'aider à guérir, c'était bien lui. Et ensemble, ils avanceraient, petit à petit, malgré tout.