chapitre 5- l'équilibre précaire

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La lumière du jour filtrait à travers les fenêtres du couloir, projetant des ombres sur le sol froid. JJ et moi étions assis sur le même banc où tout avait changé, mais la tension entre nous n'avait pas disparu. Au contraire, elle était devenue une sorte de fil fragile qui nous reliait.

Moi : (en regardant droit devant moi) « Je suppose que je ne te remercie pas pour tout à l’heure. »

JJ tourna la tête vers moi, un sourire sarcastique se dessinant sur ses lèvres.

JJ : « Oh, tu ne vas pas commencer à me remercier maintenant, j'espère. Ce serait vraiment bizarre. »

Je lui lançai un regard noir. L'ironie et le sarcasme étaient son langage habituel, et même si j'avais apprécié qu'il soit là pour moi, je ne voulais pas qu'il le sache.

Moi : « Je n’ai jamais dit que j’allais te remercier. Mais tu as bien réagi… pour une fois. »

JJ : (prenant un air faussement pensif) « C’est drôle que tu dises ça, parce que je pensais que tu étais la dernière personne à vouloir de l'aide. »

Je ressentis une poussée de colère, mais je savais qu'il avait raison. J'étais tellement habituée à faire face à mes problèmes seule que l'idée de dépendre de quelqu'un d'autre me terrifiait. Pourtant, l’idée qu’il ait été là pour moi, même un instant, semait le doute dans ma tête.

Moi : « Tu sais, tu n’as pas à te réjouir de ma détresse. »

JJ : (haussant les épaules) « Qui a dit que je me réjouissais ? Je suis juste surpris. Ça fait longtemps que je t’entends crier à l’aide. »

Il avait une façon de mettre le doigt sur mes failles qui m'irritait, mais en même temps, il y avait quelque chose de réel dans son ton. Une légère hésitation dans sa voix.

Moi : (réflexive) « Ce n’est pas aussi simple que ça. »

JJ : « Alors rends-le simple. On est tous les deux ici pour une raison. T’es pas la seule à avoir des soucis. »

Un silence s'installa. Je pouvais sentir l’angoisse et l’incertitude émaner de lui. Peut-être qu’il avait ses propres démons à combattre. Je ne savais pas comment gérer cette nouvelle facette de lui.

Moi : (en soupirant) « Ok, tu as raison. Mais je ne suis pas prête à tout déballer. »

Il hocha la tête, un sourire en coin sur son visage.

JJ : « Je ne te demande pas de le faire. Mais au lieu de te détester, peut-être qu’on pourrait… travailler ensemble pour changer ça ? »

Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais. Son attitude était tellement différente. Je l'observai, cherchant des signes de moquerie, mais il semblait sincère.

Moi : (fronçant les sourcils) « Travailler ensemble ? C’est une blague, non ? On se déteste depuis le premier jour. »

JJ : « Peut-être que le temps est venu de changer ça. Je veux dire, tu es assez forte pour te défendre, mais parfois, ça ne fait pas de mal d’avoir quelqu’un à tes côtés. Même si c’est moi. »

J’étais en désaccord avec lui, mais une partie de moi commençait à envisager cette possibilité.

Moi : « Tu es sérieux ? Après tout ce qu’on s’est dit et fait l’un à l’autre ? »

JJ : (les yeux rivés sur moi) « Oui, sérieux. J’en ai marre de ce jeu. Et puis… après ce qui s'est passé, je ne peux pas juste faire comme si rien n’avait changé. »

Je le fixai, hésitante. L’intensité de son regard me faisait penser qu’il voulait vraiment tourner la page. Mais pourrait-on vraiment dépasser des années d’animosité ? Je n’en étais pas si sûre.

Moi : « Et pourquoi je devrais te faire confiance ? »

JJ : « Parce que je suis ici, Cassie. Tu sais que je ne suis pas un hypocrite. »

Il marqua une pause, puis ajouta avec un sourire :

JJ : « Même si je déteste toujours le fait que tu sois aussi têtue. »

Un sourire involontaire apparut sur mon visage à ses mots. Il avait ce talent pour m’agacer et me faire rire en même temps.

Moi : « D'accord, mais ne t’attends pas à ce que je te traite comme un ami. »

JJ : (riant) « Je ne demande pas la lune. Juste un semblant de respect. »

Le ton de notre conversation avait légèrement changé, un mélange de rivalité et de complicité. Bien qu’il restât encore beaucoup de ressentiment entre nous, je sentais qu’un petit changement s’était opéré. Peut-être que je pourrais envisager de l’accepter comme un allié, mais cela me faisait peur.

Moi : (avec une moue) « Si tu t’approches de moi comme un ami, je te fous une droite. »

JJ : (souriant) « Noté. Je ferai attention. »

Un silence confortable s’installa entre nous, comme si nous étions en train de redéfinir notre relation. J’étais encore méfiante, mais au fond de moi, une lueur d’espoir commençait à briller. La route serait longue, mais peut-être que notre haine mutuelle pouvait se transformer en quelque chose de nouveau.

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