Les jours passèrent, lourds et interminables. Cassie restait souvent allongée sur le canapé ou dans son lit, les épaules affaissées, comme si tout son être était écrasé par une fatigue bien plus grande que celle de son corps. Sa blessure guérissait doucement, mais la douleur persistait, tout comme le poids de ses émotions. JJ ne la quittait presque jamais, veillant sur elle comme une ombre protectrice.
Cassie ouvrit doucement les yeux. La lumière du matin baignait la pièce d’une douceur réconfortante. Elle sentait une présence à côté d’elle. JJ dormait, assis sur une chaise qu’il avait rapprochée du canapé. Sa tête était appuyée contre le dossier, son visage paisible malgré les cernes sous ses yeux.
Cassie (murmurant) : « JJ... »
Il ne répondit pas tout de suite, mais au bout de quelques secondes, il remua et ouvrit les yeux, clignant plusieurs fois pour s’habituer à la lumière.
JJ : « Hey, t’es réveillée ? »
Cassie : « Oui... »
Il se pencha légèrement en avant, ses yeux scrutant son visage pour y déceler la moindre trace de douleur.
JJ : « Comment tu te sens aujourd’hui ? »
Cassie (hésitant) : « Pas pire qu’hier... mais pas mieux non plus. »
Il hocha la tête, comprenant sans insister.
JJ : « Tu veux manger quelque chose ? Ou boire un truc ? »
Cassie : « Juste de l’eau, je crois... »
Il se leva immédiatement, traversant la pièce pour lui chercher un verre. Pendant ce temps, Cassie regarda autour d’elle. Le château semblait plus vide que jamais, comme si tout le monde avait disparu, ne laissant que le silence et les souvenirs.
Quand JJ revint, elle attrapa le verre qu’il lui tendait, mais ses mains tremblaient légèrement. Il posa aussitôt ses mains sur les siennes pour l’aider.
JJ : « Doucement... tu n’as pas besoin de te presser. »
Elle le regarda, ses yeux remplis d’une gratitude qu’elle avait du mal à exprimer.
Cassie : « Merci, JJ. Pour tout. »
JJ (avec un sourire doux) : « Tu n’as pas à me remercier. Je fais ce que n’importe qui ferait pour la personne qu’il... pour toi. »
Il détourna les yeux à la fin de sa phrase, mais Cassie comprit le message.
Plus tard dans la journée, Cassie tenta de se lever pour faire quelques pas dans le salon. JJ, qui était en train de ranger des coussins, l’observa immédiatement.
JJ : « Tu fais quoi ? »
Cassie (avec une pointe de défi) : « J’essaye de marcher. »
JJ : « Et si tu tombes encore ? Tu sais que tu dois te reposer. »
Cassie (agacée) : « JJ, je ne peux pas rester couchée toute ma vie. »
Il fronça les sourcils, mais s’approcha pour lui offrir son soutien.
JJ : « Très bien, mais je te tiens. Si tu perds l’équilibre, je suis là. »
Elle hocha la tête, acceptant son aide malgré sa frustration. Chaque pas était lent, précautionneux. La douleur était toujours présente, mais elle serrait les dents, refusant de montrer à quel point c’était difficile.
Cassie (forçant un sourire) : « Regarde, je tiens debout. »
JJ (moqueur) : « On dirait un bébé girafe. »
Elle éclata d’un rire léger, même si cela lui fit mal.
Cassie : « Merci pour le compliment... vraiment.
Ce soir-là, alors que la lune éclairait faiblement la pièce, Cassie et JJ étaient assis côte à côte sur le canapé. Le silence s’étira entre eux, mais ce n’était pas un silence gênant.
Cassie : « JJ... tu sais que tu n’es pas obligé de rester tout le temps avec moi, hein ? »
Il la regarda, surpris par ses mots.
JJ : « Tu crois vraiment que je vais te laisser toute seule après tout ce qui s’est passé ? »
Cassie : « Je ne veux pas que tu te sentes coincé... comme si tu devais être là. »
JJ : « Cassie, écoute-moi. Je suis là parce que je veux être là. Pas parce que je dois. »
Elle baissa les yeux, jouant avec le bord de son pull.
Cassie : « Je ne suis pas facile à supporter, tu sais. »
JJ : « Peut-être. Mais ça vaut le coup. »
Elle leva les yeux vers lui, et pour la première fois depuis longtemps, elle sentit une chaleur réconfortante dans son cœur.
Au fil des jours, Cassie commença à reprendre des forces, bien que le chemin fût encore long. JJ continuait de l’encourager, parfois avec des mots doux, parfois avec une pointe d’humour.
Un matin, alors qu’elle était assise dans la cuisine, il lui tendit une assiette avec un sourire malicieux.
JJ : « Tadam, des œufs brouillés faits maison. Bon, j’ai peut-être mis un peu trop de sel... ou pas assez. À toi de deviner. »
Cassie (riant légèrement) : « Tu sais que tu n’es pas obligé de jouer au chef cuisinier, hein ? »
JJ : « Dis merci et mange. »
Elle sourit, prenant une bouchée. Ce n’était pas parfait, mais c’était exactement ce dont elle avait besoin.
Quelques jours plus tard, alors qu’elle était seule dans le salon, Cassie se leva sans aide pour marcher jusqu’à la fenêtre. JJ entra peu après, et en la voyant debout, il resta figé un instant, avant de sourire.
JJ : « Tu vois, je t’avais dit que tu y arriverais. »
Cassie : « Peut-être... mais je ne serais pas arrivée là sans toi. »
Il s’approcha d’elle, et cette fois, ce fut elle qui posa une main sur son épaule pour s’appuyer légèrement.
Cassie : « Merci, JJ. »
JJ : « Arrête de me remercier... ou je vais vraiment finir par croire que tu me dois quelque chose. »
Elle éclata de rire, et ce son léger emplit la pièce, dissipant pour un instant toute la tristesse qui y régnait.
Le retour au château était difficile, mais il marquait aussi le début d’un nouveau chapitre pour Cassie. Un chapitre où, même si elle devait encore se battre contre la douleur et les souvenirs, elle n’était pas seule.
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Ennemi to lover
CasualeCassie, 17 ans, vient d'arriver en Caroline du Nord avec sa mère malade. Elle a grandi sans père et cache ses problèmes pour ne pas attirer la pitié. Elle rencontre JJ, un garçon rebelle des Pogues, qu'elle trouve insupportable. Leur relation démarr...
