chapitre 35- les murs se referment

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Cassie n’arrivait plus à savoir combien de temps s’était écoulé. Le sol froid sur lequel elle était allongée semblait être son seul point d’ancrage dans un monde devenu flou et menaçant. Le temps lui-même semblait se dilater et se contracter, comme si chaque seconde était une éternité. Et dans cette éternité, l'homme n'avait cessé de la tourmenter.

Il n'était pas question de violence physique pour l'instant, mais de menaces et de jeux psychologiques. Cassie sentait son esprit s’échapper à chaque instant. Elle se raccrochait à une idée, à une lueur d’espoir : JJ allait la retrouver. Ses amis allaient finir par venir la chercher. Mais la peur, cette peur viscérale qui lui serrait la gorge, lui disait que le temps était contre elle.

L'homme n'était plus à côté d'elle. Il avait quitté la pièce quelques instants auparavant, mais Cassie savait qu'il était toujours là, dans l'ombre, en train de l’observer.

Elle tourna la tête et aperçut une petite fenêtre, à peine assez grande pour laisser passer un rayon de lumière. Il n’y avait pas de serrure, juste un grillage rouillé. C’était peut-être sa chance. Peut-être sa seule chance de s’échapper. Son cœur battait à tout rompre tandis qu’elle se mettait lentement sur pied, les jambes tremblantes sous le poids de la peur et de la douleur.

Soudain, le bruit d’un pas lourd se fit entendre. Cassie se figea, son corps paralysé par la terreur. L'homme était revenu. Son ombre se dessina contre le mur, grandissant et rétrécissant à mesure qu’il s’approchait d’elle. Un sourire cruel se dessina sur ses lèvres alors qu’il l’observait se redresser, comme s’il savourait la fragilité de son état.

L'homme : "Tu crois vraiment que tu peux t’échapper ?"

Il s’avança, son regard glacé fixé sur elle. Cassie recula d’un pas, mais son dos se heurta rapidement au mur. L'homme s’arrêta à une distance à peine supportable, ses yeux brillants de malice.

L'homme : "Je t’ai dit que tu n’avais aucune issue. Tu vas apprendre à me connaître, Cassie. Et plus tu vas me résister, plus ça va devenir difficile pour toi."

Le ton de sa voix était aussi glacial que le vent qui sifflait à l’extérieur. Cassie serra les poings, son corps tout entier tremblant sous la tension. Elle voulait crier, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Elle ne voulait pas lui donner cette satisfaction. Mais au fond, elle savait qu’il avait raison. Il avait l'avantage.

Pendant ce temps, à l’extérieur, JJ et les autres étaient toujours à la recherche de Cassie. Chaque minute qui passait ajoutait une couche d’angoisse à l’air déjà saturé de tension. Ils s’étaient dispersés dans le château, cherchant partout, scrutant chaque recoin. Sarah, John B, et Kiara se relayaient pour vérifier les pièces, mais Cassie était introuvable. JJ, lui, ne cessait de se maudire.

JJ : "Pourquoi je n’ai pas vu ça plus tôt ? Pourquoi je l’ai laissée partir seule ?"

Il battait la main contre le mur, son visage marqué par une frustration profonde. Sarah s’approcha de lui, posant une main sur son épaule.

Sarah : "JJ, ce n'est pas ta faute. Elle a choisi de partir seule. On n’a pas pu savoir ce qui se passait dans sa tête."

JJ : "Mais je… je lui avais dit de rester. Et elle a disparu. Si quelque chose lui est arrivé…"

Sarah : "On va la retrouver. On doit garder espoir."

Mais l'espoir semblait s'amenuiser à chaque minute passée sans nouvelles. JJ n'arrivait pas à échapper à cette sensation oppressante. Il avait l'impression que tout était de sa faute, que tout ce qui arrivait à Cassie était dû à son inaction. Il ne pouvait pas se pardonner.

Cassie respirait lourdement. Chaque mouvement qu’elle faisait semblait amplifier la douleur qui la consumait. Ses poignets, toujours liés, laissaient des traces rouges profondes. Mais la douleur physique était une chose. Ce qui la détruisait le plus, c'était la douleur psychologique. Elle savait que l’homme voulait la briser, lui faire comprendre qu’elle n’avait aucun pouvoir, qu’elle était complètement sous son contrôle. Mais Cassie refusait de se soumettre. Pas après tout ce qu’elle avait traversé.

L'homme : "Tu sais, tout ça aurait pu être plus facile pour toi si tu n’avais pas été si têtue."

Il se pencha en avant, l’air presque pensif, comme s’il s’adressait à elle non pas comme à une proie, mais comme à une conversation banale.

L'homme : "Tu veux savoir ce que j’aime, Cassie ? J’aime la résistance. J’aime quand les gens me combattent. Ça me donne encore plus de pouvoir."

Il se leva brusquement, ses gestes devenant plus nerveux, plus rapides. Il se dirigea vers elle et la poussa contre le mur. La douleur fit sauter des larmes des yeux de Cassie, mais elle tenta de rester calme. Elle ne voulait pas lui offrir le moindre plaisir.

Cassie : "Tu… tu n’auras jamais ce que tu veux."

Elle espérait que ses mots avaient du poids, qu’ils étaient suffisamment forts pour le déstabiliser. Mais il n'en avait rien à faire. Au contraire, il éclata de rire, un rire froid et sec.

L'homme : "Tu es encore si naïve. Tu crois vraiment que tu peux m’arrêter ?"

Il se rapprocha encore, sa respiration se mêlant à la sienne. Elle sentait sa chaleur sur sa peau, une chaleur qui ne faisait qu’augmenter sa peur. Mais Cassie serra les dents et ferma les yeux. Elle savait qu’elle devait faire quelque chose. Elle ne pouvait pas rester là, passive, à attendre que tout se termine. Elle était plus forte que ça.

Pendant que Cassie se battait pour garder sa dignité et son esprit, à l’extérieur du château, JJ était sur le point de craquer. Il se dirigea vers le jardin, seul, la tête basse, une lourde culpabilité pesant sur ses épaules. Les autres étaient partis chercher ailleurs, mais lui, il ne pouvait pas continuer à chercher sans la certitude que Cassie était toujours vivante.

JJ : "Où es-tu, Cassie ? Pourquoi… Pourquoi t’es partie ?"

Il s’arrêta un instant, les poings serrés. Ses pensées tournaient en rond, mais il n’arrivait à rien. John B l’appela au loin, mais il ne répondit pas. Il était perdu, dans un tourbillon de culpabilité et de peur. Tout ce qu'il voulait, c’était la retrouver. Savoir qu’elle allait bien, la sauver de tout ça.

Il serra les poings si fort qu'il sentit ses ongles s’enfoncer dans la paume de ses mains. L’angoisse le rongeait. Et au fond de lui, il avait l’impression que chaque minute qui passait était une minute de trop. Et que cette minute l’éloignait peut-être un peu plus de Cassie.

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