chapitre 80- les mots qui brisent

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La maison était plongée dans un silence lourd, comme suspendue dans le temps. JJ était figé, son téléphone encore dans ses mains tremblantes. Il n’arrivait pas à croire ce qu’il venait d’entendre. Le bruit du monde extérieur semblait s’être évaporé, et tout ce qui comptait, tout ce qu’il ressentait, se concentrait dans ce terrible moment.

Cassie, elle, avait senti que quelque chose n’allait pas. Elle l’avait observé, attendant un geste, une parole, un mouvement qui pourrait lui dire ce qui se passait. Mais tout ce qu’elle percevait sur son visage était la douleur, la stupeur.

Cassie : (d'une voix douce) "JJ… Qu'est-ce qui se passe ?"

Elle s’approcha doucement de lui, mais avant même qu’elle n’ait pu poser sa main sur son bras, il éclata, comme un volcan en pleine éruption.

JJ : (en hurlant) "C’est mon putain de père, d'accord ? Il est mort ! Un accident de voiture, il est mort !"

Les mots frappèrent Cassie comme une décharge. Elle avait entendu parler de la relation compliquée entre JJ et son père, mais cette nouvelle… c’était un coup de massue qu’elle n’avait pas vu venir. Elle restait là, pétrifiée, les yeux rivés sur lui, sans savoir comment réagir.

Cassie : (tentant de le rassurer) "Je… je suis désolée, JJ… je ne savais pas…"

Mais ses paroles furent vite noyées sous un flot de colère. JJ ne pouvait plus se contrôler. Il avait l’impression que tout s’effondrait autour de lui, et au lieu de pleurer, de crier ou de hurler seul, il s'en prenait à la première personne qui se trouvait près de lui.

JJ : (avec un ton acerbe) "Tu sais ce que c’est, Cassie, hein ? Perdre quelqu’un qui t’a laissé dans la merde toute ta vie ? Non, tu ne sais pas. T’as eu une mère, elle t’a aimée, elle t’a protégée. Moi, j’ai eu un père qui m’a détruit, un putain de monstre qui m’a brisé, et même après sa mort, il continue de me hanter. T'as aucune idée de ce que ça fait de vivre avec ça."

Cassie ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne sortit. Elle savait qu'il souffrait. Elle savait que la douleur qu'il ressentait était réelle. Mais la violence de ses paroles la déstabilisa. Elle se força à respirer, essayant de retrouver sa sérénité, mais la colère qu'il déversait sur elle la paralysait.

JJ : (d'un ton hargneux) "Tu crois que tu sais ce que c’est, hein ? Perdre quelqu’un qui t’aimait ? Perdre quelqu’un qui t’a jamais laissé tomber ? Toi, t'as eu ta mère, t'as eu quelqu’un qui t’a tenue, qui t’a donné de l'amour. Moi, c’était juste un père qui m’a détesté depuis le jour où je suis né. C’est pas la même chose, tu vois ?"

Les mots frappaient Cassie comme des coups de poing. Elle sentit la rage de JJ, cette colère profonde, et elle savait que derrière tout ça, il y avait une douleur qu’il n’arrivait pas à exprimer autrement. Mais la façon dont il lui parlait, cette violence verbale, c’était insupportable.

Cassie : (avec un ton brisé) "JJ, arrête… Tu sais pas ce que tu dis…"

Elle recula d’un pas, ses yeux pleins de larmes. La douleur qu’il lui infligeait était encore plus forte que la sienne. Pourquoi lui disait-il de telles choses ? Pourquoi cette violence ? Elle se sentait trahie, mais elle n’avait pas la force de répondre. Elle ne comprenait pas pourquoi il s’attaquait à elle, à son passé, à ce qu’elle avait traversé.

JJ : (avec colère) "Tu veux savoir ce que c'est d'être abandonné ? Tu veux savoir ce que c'est d'être un foutu déchet pour quelqu'un ? T’as pas eu un père qui t’a laissé tomber, t’as pas eu un mec qui t’a jamais donné une chance. Alors arrête de jouer à la victime avec moi. T'as pas vécu ça, d'accord ?"

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