chapitre 6-ombre du passé

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La cloche retentit, marquant la fin des cours, et les élèves se précipitèrent dans les couloirs, riant et chahutant. JJ et moi étions toujours assis sur notre banc, nos visages illuminés par les rayons du soleil qui filtraient à travers les fenêtres. Je me sentais un peu plus détendue depuis notre dernier échange, mais une angoisse sourde persistait au fond de moi.

Moi : « Alors, quels sont tes plans pour ce soir ? »

JJ : (haussant les épaules) « Je pense que je vais traîner avec les gars, comme d’habitude. Pourquoi ? Tu veux te joindre à nous ? »

Je secouai la tête. L’idée de passer du temps avec ses amis me rendait nerveuse. J’avais encore du mal à me faire confiance, surtout vis-à-vis des garçons. Mes expériences passées me hantaient toujours. La peur de l’abandon, de la trahison, me paralysait. Je n’avais jamais connu mon père, et cette absence pesait lourdement sur ma vie.

Moi : « Non, je préfère passer la soirée seule. »

JJ : (me lançant un regard curieux) « Vraiment ? On dirait que tu fuis. »

Moi : (fronçant les sourcils) « Ce n’est pas ça. C’est juste… j’ai besoin de temps pour moi. »

Il soupira, visiblement frustré, mais je savais qu’il ne pousserait pas. Les garçons avaient souvent du mal à comprendre ce que les filles pouvaient ressentir. La complexité de mes émotions les échappait, et je ne voulais pas avoir à les expliquer.

JJ : « Tu sais, je comprends que tu aies besoin de ton espace. Mais si jamais tu veux parler de ce qui te tracasse, je suis là. Même si je ne suis pas un expert en sentiments. »

Je lui lançai un regard sceptique. La dernière chose dont j’avais besoin était de me dévoiler à lui, surtout avec tout ce qui me trottait dans la tête. L'angoisse de l'abandon me hantait à chaque instant. Les hommes, dans ma vie, avaient toujours été synonymes de déception.

Moi : « C’est gentil, mais… je ne suis pas prête. »

JJ : (fronçant les sourcils) « Prête à quoi ? À me dire que tu as peur des garçons ? »

Je me levai brusquement, nerveuse, tout en évitant son regard. La vérité, c’était que j’avais tellement peur de lui faire confiance. Ce que je ressentais pour lui était confus. Je savais qu’il y avait quelque chose de différent chez lui, quelque chose de protecteur, mais cette pensée me terrifiait.

Moi : « Je n’ai pas peur des garçons, JJ. J’ai peur de… de ce qui peut arriver si je laisse quelqu'un entrer dans ma vie. »

JJ : (prenant un air sérieux) « Comme quoi ? »

Je me figeai. Je ne savais pas si je devais lui dévoiler mes pensées les plus sombres. Mais je ne pouvais pas non plus me cacher indéfiniment. Il semblait vraiment vouloir comprendre.

Moi : (hésitante) « J’ai toujours eu cette impression que si je faisais confiance à quelqu’un, il finirait par me décevoir. Comme mon père. »

Je le vis se tendre, et une lueur de compréhension traversa son visage.

JJ : « Tu n’as jamais connu ton père, n’est-ce pas ? »

Je secouai la tête, la gorge serrée. J’avais toujours évité d’en parler. C'était un sujet délicat et douloureux.

Moi : « Il est parti avant même que je naisse. Ma mère m’a toujours dit qu’il n’était pas prêt à être père. J'ai grandi sans lui et je me demande toujours… si j'étais assez bien. »

Je me mordis la lèvre, ressentant le poids de mes mots. La vulnérabilité me faisait peur, mais en même temps, j'avais besoin de le dire.

JJ : (me regardant intensément) « Écoute, Cassie, ce n’est pas ta faute. Les gens prennent des décisions qui n'ont rien à voir avec toi. »

Moi : « Mais comment être sûre que ça ne se reproduira pas ? Que quelqu’un ne partira pas à nouveau ? »

JJ : « Je ne peux pas te promettre ça. Mais je suis là. Je ne vais pas partir. »

Je plongeai mon regard dans le sien, cherchant une sincérité que je n'avais jamais expérimentée. Je n’avais jamais cru que je pourrais trouver du réconfort dans ses mots, mais quelque chose en moi commençait à s’ouvrir, même si c’était difficile à accepter.

Moi : « Tu es différent, JJ. Mais… c’est compliqué. »

JJ : « La vie est compliquée. Mais parfois, on doit prendre des risques. Sinon, on finit seul. »

Je le regardai, mon cœur battant la chamade. Il avait raison. J’étais si fatiguée d’avoir peur, mais chaque pas vers la confiance me semblait une montagne insurmontable.

Moi : « Et toi ? Tu as peur de quelque chose ? »

JJ : (réfléchissant) « Peut-être. Mais je me concentre sur le moment présent. Je ne veux pas être un poids pour les autres. »

Ses mots résonnèrent en moi. Peut-être que je pouvais essayer de faire de même. Peut-être que, petit à petit, je pourrais m'ouvrir à lui.

Moi : « J’aimerais… je voudrais pouvoir te faire confiance. Mais je ne sais pas par où commencer. »

Il se pencha un peu en avant, comme s'il voulait que je comprenne à quel point il était sérieux.

JJ : « Faisons un marché. Je ne vais pas te forcer à te confier. Mais si jamais tu ressens le besoin de parler, je suis là. Je peux écouter. »

Je pris une profonde inspiration, touchée par sa gentillesse. C’était inattendu et pourtant, il y avait quelque chose d’authentique dans son offre.

Moi : « D’accord. Je vais essayer. »

JJ : (sourire en coin) « Parfait. Juste un petit pas à la fois. »

La cloche retentit à nouveau, annonçant la reprise des cours. Je me levai et fis un pas en arrière, hésitant à lui faire mes adieux.

Moi : « Je vais devoir y aller. »

JJ : (m’inclinant légèrement) « Prends soin de toi. On se voit plus tard, peut-être. »

Je fis un signe de tête et me dirigeai vers la sortie, mon cœur encore palpitant. Alors que je marchais dans les couloirs, je réalisai que malgré mes craintes, il y avait une lueur d'espoir. Peut-être que je pouvais apprendre à faire confiance à JJ, et peut-être, juste peut-être, commencer à m’ouvrir à cette nouvelle dynamique.

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