Ennemi to lover

chapitre 38- l'attente de la vérité

JJ ne savait pas combien de temps il était resté là, dans cette chambre d’hôpital, assis près de Cassie, à regarder son visage endormi, marqué par des douleurs invisibles. Ses mains tremblaient, et chaque respiration qu’il prenait semblait plus difficile que la précédente. Les médecins lui avaient dit qu’elle était stable, mais il savait que ça ne suffisait pas. Elle était en morceaux, à l’intérieur comme à l’extérieur.

Il avait appelé les autres, immédiatement après être arrivé à l’hôpital. Il savait que le groupe devait être informé, que ses amis avaient droit de savoir. Mais il avait aussi compris, dans le fond de son cœur, qu’aucun mot ne pourrait vraiment décrire ce qu’il venait de voir. Aucun mot n’aurait pu rendre justice à la terreur qu’il avait vue dans les yeux de Cassie.

JJ : (à lui-même) "Cassie, je suis tellement désolé…"

Il avait tellement de choses à lui dire, mais elle était plongée dans un sommeil lourd, ses paupières battant doucement comme si elle voulait échapper à un cauchemar qu’elle vivait encore, même en rêve. Et lui, il se sentait impuissant. Son cœur était lourd, trop lourd pour supporter la culpabilité qui l'envahissait.

Le téléphone vibra dans sa poche. Un message.

John B : "On est là. On arrive."

JJ se leva brusquement, la chaise grinçant contre le sol. Il se força à respirer calmement avant de sortir de la chambre, le téléphone toujours dans sa main. Il n’avait pas envie d'affronter les autres, pas encore. Il savait qu’ils auraient des questions. Des milliers de questions. Mais il avait aussi besoin de comprendre ce qui s'était passé. Comment Cassie avait-elle fini ici ? Et pourquoi personne n’avait vu les signes avant qu’il ne soit trop tard ?

Il se dirigea vers la salle d'attente où ses amis étaient déjà arrivés, le regard grave, les visages marqués par l’inquiétude. Ils s’étaient tous pressés autour de lui, le questionnant du regard. Mais JJ n’arrivait pas à parler tout de suite. Il se sentait englouti par l'énormité de la situation.

John B : "JJ, qu’est-ce qui s’est passé ? On est arrivés aussi vite qu’on a pu, mais tu… tu n’as rien dit. Est-ce qu’elle… est-ce qu’elle va bien ?"

Les yeux de John B étaient pleins d’inquiétude, mais aussi d’une tristesse profonde. Il avait vu Cassie à son arrivée, et il savait déjà que la situation était grave.

JJ : (avec difficulté) "Je… Je l’ai trouvée, mais elle… elle est…" Il s’arrêta, incapable de prononcer les mots. Il ferma les yeux un instant, se souvenant du corps de Cassie, brisé, couvert de bleus et de coupures. Il roula ses poings, sentant la rage monter en lui. "Elle a été… frappée. Elle… elle n’a pas juste été battue, elle… elle a été…"

Kiara : "Oh mon Dieu…"

Kiara posa une main sur son épaule, ses yeux remplis de larmes. Elle ne savait pas exactement ce qu’il se passait, mais elle pouvait voir la douleur sur son visage. Elle avait toujours connu JJ comme quelqu’un de fort, mais là, il semblait brisé, incertain. Ses yeux évitaient les siens, comme s’il ne pouvait pas supporter de les regarder.

Pope : "Qui lui a fait ça, JJ ?"

La question était lourde, accablante. Mais JJ n’avait pas la réponse. Il n’avait aucune idée de qui avait pu infliger de tels sévices à Cassie. Tout ce qu’il savait, c’était qu'il devait la protéger. Il avait échoué à la protéger la première fois, mais il ne ferait pas la même erreur à nouveau.

JJ : "Je… Je sais pas encore. Mais je vais le découvrir."

Ses amis se regardèrent, choqués par son ton déterminé. Il avait un but désormais, et ce but était aussi clair que le soleil dans un ciel sans nuages : il fallait trouver cet homme. Celui qui avait brisé Cassie. Celui qui l’avait poussée au point de la réduire à cet état.

Les minutes s’étiraient dans le silence pesant de la salle d'attente. JJ essayait de rassembler ses pensées, de comprendre par où commencer. Ses yeux cherchaient à nouveau son téléphone, et il chercha dans les contacts un numéro. Le numéro de l'unique personne qu’il savait pouvoir l’aider dans cette situation : Sarah.

Il appela.

JJ : "Sarah… C’est JJ. Il faut que tu viennes, tout de suite."

La réponse de Sarah ne tarda pas. "J'arrive tout de suite."

Et puis il raccrocha, ses mains tremblantes. Il avait l'impression que tout autour de lui devenait flou, que l'air se faisait plus lourd à chaque seconde qui passait. Il savait qu’il devait rester calme, mais rien ne semblait vraiment le calmer. Pas maintenant. Pas après ce qu’il venait de voir.

Les portes de la salle d’attente s’ouvrirent brusquement, et Sarah entra, les yeux écarquillés, mais elle se figea dès qu’elle aperçut JJ. La question était déjà dans ses yeux. "Qu’est-ce qui s’est passé, JJ ? Où est Cassie ?"

JJ : "Elle… Elle est dans la chambre. Mais elle… elle est brisée, Sarah. Pas juste physiquement, mais… elle a besoin de temps. Et je… je sais pas comment l’aider."

Les mots étaient lourds, et Sarah comprit immédiatement qu’il n’y avait pas de solution rapide, pas de remède immédiat à ce qu’il venait de décrire. Elle se dirigea lentement vers la chambre, et JJ la suivit, ses pas résonnant dans le silence.

Ils entrèrent dans la pièce, où Cassie reposait toujours. Ses yeux étaient fermés, son visage marqué par la souffrance. La lumière faible de la pièce accentuait ses traits endoloris.

Sarah : (doucement) "Oh mon Dieu…"

Elle se pencha doucement sur le lit, ses yeux se remplissant de larmes. Cassie était loin de la personne joyeuse qu’elle avait connue au début. Elle était là, brisée, et Sarah ne savait pas comment l’aider. Pas cette fois.

JJ : "Je vais le retrouver, Sarah. L’homme qui a fait ça, je vais le retrouver."

Il se tourna vers elle, déterminé.

Sarah : "Tu n’es pas seul dans ça, JJ. Tu sais que tu n’es pas seul."

Les autres, Kiara, Pope et John B, s’étaient approchés à leur tour, chacun réalisant peu à peu l’ampleur de ce qui se passait. Personne ne parlait vraiment, mais tous comprenaient que Cassie avait besoin de plus que des paroles. Elle avait besoin de temps, de guérison. Et peut-être, juste peut-être, de quelqu'un pour la guider hors de l’obscurité dans laquelle elle s’était perdue.

John B : "On est avec toi, JJ. On va faire ça ensemble."

JJ : "Je… je sais." Il se laissa tomber sur la chaise à côté du lit de Cassie, le regard vide, son esprit embrouillé par la douleur de la situation. "Je vais la protéger. Je le ferai, quoi qu’il en coûte."

Le silence s’installa à nouveau, lourd et pesant. Mais cette fois, JJ ne le ressentait pas comme un fardeau. Ce silence était une promesse, une promesse qu’ils étaient là pour Cassie. Et plus encore, une promesse qu’ils n’abandonneraient pas. Pas cette fois.