La meute d'arcadÿs🌗: Un mariage presque arrangé

C🌗

Après avoir accueilli toutes les délégations, je me retirai avec Welly dans la grande salle de travail pour reposer un peu mes pieds.

Quelle journée... Je commençais à avoir une petite faim et je ne dirais pas non à un encas. Je me rappelai alors que Gaïa m'avait glissé, avant mon départ, quelques douceurs dont elle seule avait le secret. C'était des petits gâteaux qu'elle me préparait depuis mon enfance.

Je demandai à Welly de me rapporter mon sac où je les avais rangées. Mais en fouillant, aucune trace de gâteau. Ah mince... Je crois bien les avoir oubliées sur mon bureau. Tant pis, il y aurait sûrement quelque chose à grignoter dans la salle. J'attraperais discrètement un morceau, car l'étiquette ne me permettait pas de manger en public.

L'Alpha me rejoignit quelques minutes plus tard, et ensemble, nous retournâmes parmi les invités.

Tout au long de la soirée, j'évitai soigneusement le roi Aksil et, surtout, le prince Adonis. Connaissant son côté provocateur, je savais qu'il ne manquerait pas une occasion d'attiser la jalousie de l'Alpha avec ses tactiques de séduction et ses compliments effrontés. Mieux valait rester loin des problèmes. Après les tensions de ces dernières semaines, je n'avais ni l'envie ni l'énergie d'alimenter un nouveau conflit.

Je m'efforçais d'être une hôtesse irréprochable, distribuant sourires et politesses par ci par là , aux uns et aux autres, tout en me tenant droite et digne de mon rang.

À un moment, alors que j'échangeais avec la Luna Rita et d'autres Lunas, une douleur fulgurante me transperça le crâne, une douleur si intense qu'elle me broya le cœur et me voila l'esprit.

« Libère nous Maëlys » .

Mon Dieu... Je ne rêvais pas. C'était cette voix. Cette maudite voix de loup.

Je serrai les dents, cherchant à lutter contre la vague de vertige qui me prenait, mais le sol se déroba sous mes pieds. Quand je rouvris les yeux, je me rendis compte que la Luna de Neruda m'avait rattrapée de justesse avant que je ne m'effondre au sol.

-Luna Neruda: Ça va Luna ? Demanda t'elle le front plissé d'inquiétude.

-Luna Rita : Vous vous sentez bien ? s'enquit-elle rapidement en me prenant par le bras.

Les questions fusèrent aussitôt autour de moi. Mon commença à s'emballer car toutes les conversations autour s'étaient interrompues. Tous les regards étaient à présent braqués sur moi.

Juste ciel... Non.Quelle déshonneur !

Qu'est-ce qui venait de se passer ?Une meneuse qui faisait un malaise en plein banquet... Qu'est-ce que cela renvoie comme image ?

Une Luna est censée être forte, inébranlable, en toute circonstance. Elle ne doit jamais montrer le moindre signe de faiblesse ni de fatigue. Une Luna Suprême de surcroît n'a jamais le droit de faiblir, de chanceller ou de s'effondrer. Elle incarne la force, l'endurance et l'autorité. Et moi qu'est ce que je venais de faire? Je venais de vaciller devant toute cette assemblée. Je venais de donner à tous ces dirigeants une image pitoyable dde la Luna suprême d'Arcadÿs.

Comme si j'étais une gamine fragile, incapable de supporter la pression.Comme si je n'avais jamais été taillée pour ce rôle.Et le pire dans tout cela ?

Léandros venait de voir la scène.

Je sentis son aura avant même qu'il n'apparaisse dans mon champ de vision. Le cercle de femmes s'écarta pour le laisser passer.

-Léandros : Ça va ? Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il, sa voix basse et tranchante, alors que sa main se posait sur mon épaule.

Je me figeai. Mortifiée, j'étais incapable de lever les yeux vers lui de peur  de voir son expression.Il m'avait déjà trouvée insignifiante autrefois. Une faible petite aramienne dépourvue de tout don ou talent , sans envergure et qui ne méritait même pas sa considération. Ne venais-je pas de lui donner raison? Une Luna faible et malade. Voilà l'image que je venais de donner... devant tous les Alphas et Lunas réunis ici, devant les hauts dirigeants du Pandeleros dont on était les hôtes. Maudit loup !