🌜III🌛

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-Maëlys: C'est quoi, un Sylkaran ? Vous commencer à me faire peur.

-Dans le monde Pandaléros, lorsqu'un enfant naît de deux espèces différentes, on l'appelle un hybride. Mais depuis la nuit des temps, on raconte que lorsqu'un(e) Alpha Suprême descendant(e) direct du Premier Loup s'unit à une princesse ou un prince métamorphe, héritier des anciens dons élémentaires, alors de cette union naît un être qui dépasse l'hybride, une créature d'exception. On l'appelle un Sylkaran, ou selon les anciens, un enfant de la Brèche.

Je pris à nouveau une inspiration.

-Un Sylkaran nait qu'une fois par millénaire, car l'univers lui-même doit être aligné sur un cycle énergétique spécifique comme notamment la convergence des trois lunes qui est un phénomène qui n'apparaît qu'une fois tous les mille ans.

-Gaia: c'est exactement cela, le sang de l'Alpha Suprême contient la flamme primordiale de la domination, et le sang royal des métamorphes est quant à lui imprégné de magie des formes et des éléments , alors lorsque ces deux énergies s'unissent, elles créent une « zntité »génétique et mystique, un être capable de puiser dans les deux essences à la fois à savoir la puissance brute des lycans et la souplesse magique des métamorphes. Cependant cette double résonance magique, est si puissante qu'elle brise l'équilibre des espèces. Et c'est là que réside le cœur du danger.

En effet je comprenais à présent que la congrégation des élus ne soit pas le seul danger pour un enfant Sylkaran car le cercle des arkanes, considère aussi les enfants de la brèche comme une menace. Ils pensent que ces enfants sont nés d'un effondrement des lois magiques, capables d'ouvrir ou de refermer les failles entre les mondes. Pour eux, un Sylkaran n'est jamais neutre ,il est soit le restaurateur de l'équilibre des mondes ou soit l'annonciateur du chaos absolu.

-Gaia: Et maintenant que la congrégation connaît sa nature lupine, Shaquille, leur chef, fera vite le lien. Elle ne sera plus seulement une Luna à traquer mais un trophée vivant. Une proie infiniment précieuse.

Je comprenais enfin pourquoi ses parents l'avaient scellée et pourquoi ils avaient dissimulé sa véritable nature au péril de son équilibre. Ils ne cherchaient pas seulement à la protéger, ils voulaient l'effacer du regard du monde. Ils voulaient faire en sorte qu'aucune force, aucune entité, aucune menace ne puisse la trouver.

Mais à présent que le sceau avait sauté, plus rien ne l'a protègerait,  le monde la verrait t'elle qu'elle et sans pitié, il la dévorera.

Je comprenais aussi la panique et le désespoir de sa nourrice lorsqu'elle avait révéler sa nature et céder le contrôle à sa louve. Désormais, elle devenait la cible de toutes les créatures avides de puissance, de domination et d'éternité, de tous les déments humains en quête d'immortalité, et du Cercle, qui ne la verrait plus comme une simple vie, mais comme une anomalie à éliminer.Tous là traqueraient.

Et c'était à moi, maintenant, de la protéger, de la défendre , c'était à mon tour de veiller sur elle et cela au péril même de ma vie, s'il le fallait. Mais étais je seulement à la hauteur de cette tâche? Étais-je assez fort pour la protéger ? Et si je ne l'avais jamais été ? Et si j'inversais tout , et si c'était plutôt elle, le feu, elle la tempête. Elle, le pouvoir.

Mon esprit était à présent un bombardier , un méli-mélo de pensées, de peurs et d'instincts contradictoires. Une partie de moi voulait la protéger plus que jamais. Je voulais l'arracher à tous les dangers, là cacher, et même l'enfermer s'il le fallait, pour qu'aucun des monstres qui la traqueraient ne puisse plus l'approcher. Mais une autre partie... une plus primitive, était terrifiée. Parce que je ne la reconnaissait plus. Parce qu'elle était devenue soudain...immense. Bien trop grande pour moi.

Je posai les yeux sur elle.

Elle ne disait rien. Elle me regardait, en quête d'une réponse ou de mon soutien peut être. Mais je ne savais plus quoi dire ni quoi faire. Elle... une Sylkaran ? Et moi, qu'étais-je alors à côté d'elle ? Un roi ? Un Alpha ? Ou juste un homme effrayé par ce qu'il ne pouvait plus contrôler ?

Je voulus dire quelque chose. Mais aucun mot ne franchit mes lèvres.

Helios, en moi, était silencieux aussi. Et cela me terrifia encore plus. Mon loup ne grognait plus. Il ne brûlait plus de colère ou de désir. Il s'était tu. Comme s'il savait, lui aussi, que ce qui se tenait devant nous n'était pas seulement une femme, Mais une force de la nature.

Azelia était bien plus que ce que j'avais imaginé. Bien plus que ce que je pouvais comprendre.

Et pour la première fois depuis longtemps , dans ses prunelles, je me sentis petit, insignifiant et fragile.

Une Sylkaran.

Mais tout à coup, une information me frappa de plein fouet. Comme une dague plantée dans mes entrailles. Une peur sourde, brutale, irrationnelle, me saisit les tripes et remonta jusqu'à ma gorge. Mon souffle se bloqua.

Si Azelia était une Sylkaran , alors cela voulait dire ...qu'elle avait du sang Alpha Suprême dans les veines. Le même que moi. Le même que mon oncle Aslan.

Mon sang se glaça. Un frisson violent me parcourut l'échine.

Je me tournai lentement vers elle, mon esprit s'emballant. Chaque battement de mon cœur devenait un tambour de guerre, un avertissement du chaos qui s'annonçait.

Et si... Et si Azelia était ma cousine ?

-Maëlys:  Si je comprends bien, ça voudrait dire... que j'ai du sang Alpha Suprême dans les veines ? demanda-t-elle en levant lentement les yeux vers moi.

Son regard. Ce regard empli de doute et de peur. Elle venait de penser à la même chose que moi. J'en étais sûr.

Non... Non, non, et non. Le sort ne pouvait pas se jouer de moi avec autant de cruauté. Pas maintenant. Pas alors que je venais d'accepter de l'aimer de toutes mes forces, pas alors que je m'apprêtais à lui donner mon nom, ma vie, mon trône, mon âme. Pas alors que nous avions enfin décidé de commencer une nouvelle vie ensemble, de nous aimer envers et contre tout.

Gaïa baissa les yeux.

-Gaia:  Oui, dit-elle simplement.

Un craquement sourd déchira mon être. Quelque chose se brisa en moi, profondément. Azelia et moi nous fixâmes, figés. Dans ses yeux, je vis la même panique, le même effroi. Le même rejet viscéral de cette vérité abominable.

-Maëlys : Non... Impossible, souffla-t-elle.

-Gaia:  Ton père était l'héritier Alpha Suprême de la meute d'Arcadys, reprit Gaïa d'une voix basse. Et ta mère était... Adalia Abedi, l'unique princesse du royaume d'Argonya.

Le monde se déroba sous mes pieds et tout autour de moi s'assombrit, comme si la lumière avait fui, emportant avec elle le peu d'espoir qui me restait.

- Aslan... Aslan Alastair est le père d'Azelia ? bredouillai-je d'une voix étranglée.

Gaïa hocha la tête.

-Maëlys : Mais c'est quoi ce cauchemar... ? souffla t'elle . C'est une mauvaise blague ?

-Gaia: J'aurais aimé vous dire ce que vous avez envie d'entendre, murmura t'elle, mais tu es bien la fille de Aslan Nsiga Alastair, frère du défunt Alpha Kemi Ngozi Alastair, et d'Adalia Abedi, sœur du roi Dalein Abedi d'Argonya (Le père du prince Adonis)

La meute d'arcadÿs🌗: Un mariage presque arrangéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant