🌜VI🌛

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Maëlys

J'émergeais doucement du néant dans lequel j'avais été engloutie. Combien de temps avais-je été inconsciente ? Quelques minutes ? Quelques heures ? Des jours ? Je n'en savais rien.

Mes paupières papillonnèrent, et mon regard flou balaya la pièce. Je réalisai que je me trouvais à nouveau dans la suite où j'avais été enlevée quelques heures plus tôt. Je crus un instant que je rêvais encore, prisonnière de ce cauchemar sans fin. Mais une douleur sourde dans mon bras me ramena violemment à la réalité. Je baissai brusquement les yeux sur mon bras et découvris l'Alpha endormi, la tête posée sur mon bras, ses bras enlaçant ce dernier comme s'il avait voulu, dans son sommeil, s'assurer que je ne disparaîtrais plus jamais.

Mon cœur rata un battement de le voir à nouveau. Il était là, sous mes yeux, et dire que quelques heures plus tôt, j'avais cru ne plus jamais le revoir.

Ma main libre se glissa d'elle-même dans sa chevelure, et je caressai doucement ses petites boucles sombres, comme pour vérifier que lui non plus ne s'évaporerait pas.

Il bougea légèrement, puis ouvrit les yeux lentement, comme s'il émergeait d'un rêve. Lorsque nos regards se croisèrent, je le vis écarquiller les yeux. Instinctivement, il se redressa d'un bond, et s'agenouilla près de moi, et ses mains presque tremblantes se mirent à parcourir tout mon corps.

- Léandros : Tu es réveillée ? Tu vas bien ? Tu peux parler ? Tu as mal quelque part ? Dis-moi où...
M'inonda-t-il de questions en m'examinant de la tête au pieds, l'air sérieusement inquiet.

Sa voix, brisée par l'émotion, me transperça l'âme. La seule fois où j'avais vu Léandros aussi vulnérable c'était cette nuit, dans le jardin, quand il avait enfin pu pleurer son père. Lui, l'inflexible, l'inébranlable Alpha suprême, semblait en ce moment au bord de l'effondrement. Ses yeux brillaient d'une lueur inquiète, presque désespérée, je dirais.

Je me redressai et m'adossai lentement à la tête de lit. Je posai ma main sur la sienne, qui s'était attardée sur ma joue.

- Avec toutes ces questions, je ne sais pas par quelle réponse commencer, dis-je en tentant de sourire. Mais rassure-toi, je suis là maintenant, Je vais bien.

Lui, par contre, semblait toujours aussi tendu. Jamais je n'avais vu ses yeux aussi ternes, aussi mélancoliques.

- Léandros : J'ai cru... bon sang, j'ai cru que je t'avais perdue. À jamais. Je t'ai cherchée partout, et chaque seconde loin de toi était une agonie. J'ai cru que ce monstre t'avait enlevée à moi pour toujours...

Ses doigts effleurèrent ma joue avec une tendresse bouleversante, et sa voix se brisa. C'en fut trop pour moi. Sans que je comprenne pourquoi, je craquai. Les larmes jaillirent sans prévenir, violentes et incontrôlables.

Je laissai enfin retomber la pression. Toute la peur, la tension, l'horreur des dernières heures s'échappèrent d'un coup comme un barrage qui cède. Je pleurai comme une enfant, secouée de sanglots. Je réalisai enfin ce qui m'était arrivé et la chance que j'avais d'être à nouveau ici, de le revoir, lui.

- J'ai eu si peur... si peur de ne jamais te revoir, parvins-je à articuler entre deux sanglots étranglés.

 si peur de ne jamais te revoir, parvins-je à articuler entre deux sanglots étranglés

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La meute d'arcadÿs🌗: Un mariage presque arrangéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant