Je suis maintenant assise sur mon lit. Nicolas est en face de moi. Je venais tout juste de revenir avec deux tasses de chocolat chaud. Nicolas avait décidé de rester pour la journée puisqu'on avait des choses à se dire. On est restés un bon moment sans parler avant qu'il prenne finalement la parole.
Nicolas: J'ai clairement dit à Julia qu'elle ne m'intéressait pas. Elle devrait te laisser tranquille.
Je le regarde, surprise. Il regarde le sol, mais il a dû sentir mon regard sur lui car il a levé la tête pour regarder dans ma direction.
Moi: Vraiment?
Nicolas: Oui, vraiment.
Moi: J'aurais compris si tu ne l'avais pas fait, mais merci.
Il est resté silencieux un moment, puis il a recommencé à parler.
Nicolas: Avant de changer d'écoles je n'avais pas de très bonnes notes... Et mes parents étaient déçus de moi. Ils ne se gênaient surtout pas pour me le faire comprendre clairement...
Je voyais où il voulait en venir, mais je n'ai rien dit. Je voulais le laisser se confier par lui-même. Ça devait déjà être assez dur pour lui de me parler de tout ça, le brusquer ne ferait pas avancer les choses. J'ai donc attendu qu'il continue son récit.
Nicolas: Ils ont toujours préféré mon frère à moi. Il est plus vieux que moi et il est handicapé, alors ils se sont toujours plus occupé de lui que de moi. J'avais toujours l'impression qu'ils ne m'aimaient pas, que j'étais de trop dans la famille...
Moi: Alors tu essayais de te faire le plus d'amis possible pour te sentir aimé.
Il avait l'air d'hésiter alors j'ai complété sa phrase pour lui. Ça devait être vraiment difficile de se confier, surtout à moi. Après tout on avait une relation plutôt étrange...
Nicolas m'a regardée et a hoché la tête avant de baisser les yeux. J'avais vu juste.
Nicolas: Je n'étais pas très populaire à mon ancienne école. J'avais quelques amis, mais sans plus. Quand mes parents en ont eu assez de mes mauvaises notes et qu'il m'ont changé d'école j'ai perdu mes amis. Mais quand j'ai eu l'occasion de joindre la bande d'élèves populaires j'en ai profité. Mes notes ont augmentées mais mes parents ne m'aiment pas plus...
Moi: Mais qu'est-ce qui te fait croire qu'ils ne t'aiment pas? S'ils ne t'aimaient pas ils ne se soucieraient pas de tes notes et ils ne t'auraient pas envoyé dans une autre école...
Nicolas a attendu un moment avant de répondre, comme s'il réfléchissait à ce qu'il allait me dire.
Nicolas: Dis moi Axelle, à ton avis est-ce que des parents qui aiment leurs enfants vont leur faire ça?
Il s'est levé et s'est retourné de façon à être dos à moi, puis il a relevé son t-shirt. Il avait une grosse ecchymose dans le dos, à la hauteur des côtes. J'ai ramené ma main jusqu'à ma bouche pour tenter de cacher ma stupeur, en vain. Maintenant je comprend tout. Je comprend pourquoi il a toujours un mouvement de recul au contact des autres. Je comprend pourquoi il avait toujours des ecchymoses partout. Chaque fois que quelqu'un le questionnait à se sujet il trouvait une excuse, mais c'était des mensonges. Il ne voulait tout simplement pas avouer que ses parents le battaient, et c'est parfaitement compréhensible. Je comprenais aussi pourquoi il s'en prenait à moi: il avait besoin de se défouler sur quelqu'un, et c'était tombé sur moi.
Je me suis levée pour m'approcher de lui. Il avait replacé son t-shirt, mais il était toujours dos à moi. J'ai délicatement passé mes bras autour de sa taille pour le serrer dans mes bras. Il s'est raidit comme je m'y attendais, mais il m'a tout de même laissé faire. Il ne devait pas avoir l'habitude de recevoir des câlins. On est restés comme ça sans rien dire pendant un bon moment.
Point de vue de Nicolas
Axelle venait tout juste de me dire que mes parents devaient m'aimer même si j'avais l'impression comment. J'hésitais à lui avouer ce que mes parents me faisaient, car je n'en avait jamais parlé à personne. Non, c'était trop dur de lui en parler, mais je voulais quand même qu'elle le sache, alors j'ai décidé de le lui montrer.
Moi: Dis moi Axelle, à ton avis est-ce que des parents qui aiment leurs enfants vont leur faire ça?
Je me suis levé et je me suis retourné, puis j'ai levé mon t-shirt, révélant la marque que mon père m'a faite hier avec un rouleau à pâte parce que j'étais allé chez un ami sans les prévenir lui et ma mère. D'ailleurs ils ne savent pas que je suis ici, alors ils vont sûrment me frapper encore...
Axelle n'a rien dit, mais je me doutais qu'elle devait être surprise. J'ai baissé mon t-shirt sans me retourner. Je ne voulais pas voir l'expression sur son visage. Après un moment de silence qui m'a semblé interminable j'ai senti ses bras autour de ma taille. Je me suis raidit légèrement. Je sais que c'est stupide, mais je n'apprécie pas particulièrement les contacts physiques... Elle me serrait à peine, comme si elle avait peur de me faire mal. J'ai déposé mes mains sur les siennes pendant qu'elle appuyait sa tête contre mes ommoplates. On est restés comme ça un moment en silence, puis j'ai finalement osé me retourner vers elle pour la regardé dans les yeux.
Moi: Promets-moi que tu ne vas en parler à personne s'il-te-plaît.
Elle m'a regardé dans les yeux quelques secondes. Elle avait l'air d'hésiter.
Axelle: D'accord, c'est promis.
***
Désolée encore, je sais que je devais poster hier, mais j'ai eu un empêchement, pour ne pas dire des intrus qui se sont incrusté chez moi. :p J'espère que vous aimez, la suite bientôt!
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The bully who wants to be loved
Teen Fiction" Je l'ai aperçu au loin. C'était inévitable, j'allais croiser son chemin. J'ai serré mes livres plus fort contre ma poitrine et j'ai baissé les yeux vers le sol afin d'éviter son regard glacial, attendant que le choc arrive..."