Part 2 : cadeaux

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La journée est passée tranquillement, sans événement particulier. Je regardais la télévision en face de moi sans vraiment m'y intéresser. Mes pensées étaient ailleurs, vers un monde meilleur et sans voitures.


Aux alentours de dix-sept heures trente, j'entendis frapper à la porte de ma petite chambre. Celle-ci s'ouvrit ensuite doucement sur deux bouilles que je connais par cœur, illuminant instantanément ma journée.

- Colin ! Grace ! m'écriai-je en les voyant.


Deux jours sans les voir, deux jours qui m'ont paru interminables. Les voir me fit immédiatement du bien. Comme s'ils étaient le bonheur incarné.

Ils avancèrent le sourire aux lèvres jusqu'à mon lit, les mains cachant des sacs plastiques dans leur dos.


- Comment vas-tu ? demande Grace en attachant ses longs cheveux bruns en un chignon.

- Sur le plan physique, ça va plutôt bien. Je n'ai qu'un bras de cassé et quelques égratignures, rien de grave. Ça ne me fait pas trop mal, comparé à...

Ma gorge se serre et les larmes me montent aux yeux. Ça ne me fait pas trop mal, comparé à la mort de ma mère. Mais ils ne le savent pas encore. Ils ont appris que j'étais à l'hôpital parce que tout le lycée parle de l'accident. Mais qui sait quelle est la seule personne morte dans l'accident ? Personne. Seulement les secours.

Mes amis me regardent sans comprendre.

- Que se passe-t-il Elea ? questionne doucement Colin en posant sa main sur mon épaule, me montrant ainsi son soutien.

Je tournais mes yeux mouillés vers ses iris azur, et prononçai d'une voix étranglée :

- Ma mère est morte dans l'accident.

Le silence est lourd après mon annonce. Ils ne s'y attendaient pas. Les yeux chocolat de Grace se remplissent de larmes. Colin reste pétrifié, les yeux fixant les miens sans les voir.

Ce n'est que lorsque j'éclatai réellement en sanglot que mes amis réagirent et me prirent dans leurs bras réconfortants.


Je me revois quelques années auparavant, assise dans le jardin, alors que ma mère finissait de vider nos valises de nos vacances à Monaco.

***

- Elea !

Colin et Grace arrivaient en courant pour me rejoindre, après une longue séparation de deux semaines.

- Comment c'était, la mer ? m'avait demandé Grace les étoiles dans les yeux.

- Nul.

Leurs yeux s'étaient arrondis à ma réponse, ne la comprenant pas. Je les avais quitté toute excitée à l'idée de me baigner dans l'eau bleu de la Méditerranée, et je revenais fermée comme une huître.

- Mon père nous a abandonné là-bas, il ne reviendra jamais. Je le déteste !

Mon cri les avait figés. Ils connaissaient bien mon père, celui qui faisait des gaufres à chaque goûter et qui jouait au frisbee avec nous. Son départ leur était totalement incompréhensible.

Puis, ils avaient vu les larmes de rage et de tristesse couler sur mes joues rondes, et s'étaient précipités pour me prendre dans leurs bras frêles.

***

Et je suis aujourd'hui dans la même position, mon visage dans le cou de Colin, et mes bras enlaçant mes deux amis en même temps.

Notre éteinte durant quelques minutes, le temps que mes pleures se calment grâce à la présence de mes deux amis.


- On a quelque chose pour toi Elea, me dit doucement Grace, en prenant un sac plastique beige qu'elle avait posé par terre.

- Oui, nous n'avons pas pu te souhaiter ton anniversaire comme nous l'avions prévu, mais les cadeaux sont toujours là !

Torn - l.t [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant